On rencontre George et Jeannette, représentant des ventes et coordonnatrice de programmes, au milieu des pommiers en fleurs dans leur impressionnant jardin au cœur de la vallée d’Annapolis.
Pour vous, que représente la durabilité ?
Pour moi, c’est d’aller le plus loin possible avec ce qu’on a sans avoir à aller chercher quelque chose de nouveau. Réparer, c’est durable, mais si je dois remplacer, alors là, ça ne l’est plus.
Pensez-vous que la durabilité a sa place dans votre train de vie ?
Oh oui, bien sûr. Pour nous, l’environnement est très important dans notre vie. Même si c’est parfois difficile de faire au mieux. Pas forcément parce qu’on n’y pense pas ou qu’on ne veut pas, mais parce qu’on n’a pas toujours le choix.
Que voulez-vous dire par là ?
Eh bien… les choses ne sont plus comme avant et des fois on ne peut pas être aussi consciencieux qu’on le voudrait. Regardez, moi, quand j’étais jeune, je récupérais les vêtements de mon grand frère par exemple. Ce n’est pas qu’on était dans le besoin, mais si les affaires de l’aîné étaient en bon état, alors ça allait au prochain, c’est tout. Pour ma mère, les choses n’avaient pas d’affaire à prendre la poussière. Les choses, c’était fait pour servir ! C’était comme ça. Je trouvais ça plate ! [rires] Mais en regardant en arrière, je me rends compte du bon sens de cette façon de faire, vous savez.
Je me souviens d’avoir utilisé les souliers de mon frère jusqu’à ce qu’ils soient trop petits pour moi, et puis ils sont passés à mon cousin. Mes parents les ont fait ressemeler. C’était du cuir, ça se faisait bien à l’époque. Et puis les souliers ont continué leur chemin. Mais aujourd’hui ? Regardez, nous, on a trois petits-enfants, trois petits gars. Ils sont tous les trois dans les sports. Il y a de l’équipement qui passe d’un gars à l’autre, d’une année à l’autre. Il y a même des uniformes qu’ils réutilisent sans problème. Ça permet de limiter un peu les dépenses aussi.
Par contre, pour en revenir aux souliers, en six mois, ils sont bons pour la poubelle. Non, vraiment. Et ce n’est même pas réparable, j’ai essayé ! C’est juste la façon dont ils sont fabriqués, les matériaux. Ça n’a pas de bon sens…
Réutiliser et faire durer. Vous avez été marqué par cette philosophie dès l’enfance. Est-ce que ceci vous a suivi tout au long de votre vie ?
Et bien oui et non. Je veux dire qu’il y a des choses qui sont restées et puis d’autres… Vous savez, des fois les chemins qu’on prend, c’est un peu des chances qu’on prend aussi et puis on s’éloigne de ce qu’on a toujours connu. Et puis, à la fin, on revient à nos valeurs, hein… Nous, on a beaucoup déménagé avec Jeannette. Pour le travail surtout et parce qu’on aimait ça voir ailleurs. Au Canada et aux États-Unis aussi. Et finalement on est revenus ici dans la Vallée. On a toujours loué parce qu’on savait que c’était temporaire, nos déménagements. Des appartements meublés en général. C’était pratique. Mais vous savez, on achetait quand même des affaires ici et là. Des choses pour se sentir un peu plus chez nous, mais qu’on a souvent laissées derrière.
Et puis, quand j’y pense, ce n’était pas la meilleure façon de faire. C’est beaucoup de recommencer à zéro à chaque fois, de tout reconstruire, de tout laisser derrière. C’est beaucoup d’énergie, c’est beaucoup de ressources. Et vous mentionnez la durabilité. Eh bien, je ne peux pas dire que cette partie-là de notre vie ait été très durable avec ça. On aurait mieux fait de vivre dans un RV, ça aurait été plus intelligent et pas mal plus fun aussi ! [rires] Non, mais c’est vrai.
Maintenant, on est revenus vivre chez nous et on est là pour rester, alors je suis content avec ce qu’on a ici. Même je pense que, finalement, on a moins de choses chez nous maintenant que partout où on a habité avant. Regardez ça, ces arbres-là, qu’est-ce que vous voulez d’autre que ça ?
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