Un marketing inopportun
Chaque année, de nouveaux téléphones sont proposés sur le marché. Il est vanté l’augmentation des capacités du téléphone, la plus grande taille de l’écran, le nouveau design, les nouvelles applications, la qualité et la définition de la caméra.
Mais en a-t-on réellement besoin au regard des incidences environnementales et sociales que la production de téléphones portables provoque ? Ne peut-on pas consommer différemment, le sachant ?
L’extraction des minéraux
75 % de l’impact environnemental d’un téléphone provient de l’étape d’extraction des minéraux.
Un téléphone se compose environ de 30 à 50 % de plastiques et matières synthétiques, de 40 à 60 % de métaux, et de 10 à 20 % de verre et de céramique.
Dans un téléphone, on retrouve du cuivre, de l’aluminium, de l’or, du cobalt, du lithium… extraits un peu partout dans le monde.
L’extraction se fait principalement en Chine, car les réglementations environnementales et sanitaires sont élémentaires. Pour extraire les métaux, des solvants chimiques sont utilisés puis sont rejetés dans la nature sans traitement particulier.
Le tour du monde de fabrication d’un cellulaire.
Ces substances s’infiltrent dans les nappes phréatiques et les cours d’eau. Les populations locales n’ont plus d’eau potable et la proportion de cancer explose. La biodiversité est également menacée.
En Afrique, l’extraction de l’étain, du tantale, du tungstène et de l’or alimente des conflits armés. Les droits de la personne n’existent plus dans ces zones. Selon l’UNICEF, 40 000 enfants travailleraient dans ces mines.
Un peu partout dans le monde, l’extraction des métaux menace la survie des populations locales et entraîne la destruction des écosystèmes.
La fabrication
L’étape de la fabrication demande l’utilisation d’énergie, souvent d’origine fossile comme le charbon et le gaz de schiste.
La fabrication d’un téléphone demande plusieurs tours du monde avant la distribution du produit. Elle se fait principalement en Asie, aux États-Unis et en Europe, puis l’assemblage final se termine en Asie.
La fin de vie
Il est important de bien recycler son téléphone, car aujourd’hui, peu le sont, du fait de la multitude de composants. Une vingtaine de matériaux seraient recyclables pour le moment, ce qui ne veut pas dire recyclé.
Les ressources en cuivre, platine, argent ou or sont limitées. Elles ne doivent pas être gaspillées !
Quels sont les gestes simples à adopter ?
Il y a des gestes à la portée de tous pour faire durer son téléphone ou pour en acheter un reconditionné. Ces solutions permettent d’éviter le renouvellement trop rapide du téléphone.
Au quotidien, il est utilisé uniquement lorsque c’est important, protégé avec une housse, les notifications sont désactivées et les applications inutiles sont supprimées.
Lorsqu’il est abîmé, si la garantie est dépassée, on le répare soi-même ou on participe à des ateliers de coréparation. Regardez dans votre communauté s’il en existe un : à Sydney, il y a le Repair Café, par exemple.
Les boutiques spécialisées peuvent remplacer la vitre, la batterie, etc. Il y a, par exemple, Mobile Klinik Halifax, IFIXUSAVE, Colchester Phone Repair et Geebo Device Repair Inc.
Quand on ne peut plus faire autrement, on porte son téléphone dans un Écocentre ou dans une boutique spécialisée. S’il est réparable, il sera reconditionné pour lui donner une seconde vie. Sinon, il sera recyclé.
Remplacez votre ancien téléphone par un téléphone reconditionné. Il est d’occasion et a fait l’objet de contrôle et de réparation. Tous les impacts environnementaux, précédemment cités, sont ainsi évités. Ça fait du bien à la planète et à notre porte-monnaie.
En tout dernier recours, on achète un téléphone portable neuf et démontable, pour remplacer les pièces. Si vous êtes en Europe, privilégiez le Fairphone, qui est un téléphone éthique, durable et réparable. Ces téléphones peuvent être envoyés au Canada, par le biais de revendeurs. Je vous invite à regarder leur site.
Consommer autrement
Pensez que les fabricants de téléphones sont là pour faire de l’argent, et non pour vous rendre service et encore moins à la planète.
Alors, privilégiez les alternatives. Partagez avec nous vos expériences !
