Déguster son café en conscience
En termes de culture, la production de café de manière intensive et non biologique représente de 50 à 80% de l’empreinte carbone, dû à la production d’engrais chimiques, de pesticides et leur application. La demande croissante de café entraîne la déforestation d’espaces naturels pour créer de vastes zones des cultures intensives en plein soleil. Cette déforestation entraîne des problèmes de sécheresse, de ruissellement et de modification locale du climat. Le café est vulnérable aux changements climatiques et tolère une certaine variation de température.
La culture biologique permet de réduire significativement l’empreinte carbone de la production même si le rendement est plus faible. Ce mode de culture certifie que les grains de café n’ont pas reçu de pesticides, de produits chimiques, de fertilisants chimiques et n’ont en aucun cas été contaminés durant leur production. L’écosystème est protégé par une biodiversité des cultures, une agriculture durable et la présence de couvert végétal.
Les cultures intensives sont peu soucieuses de la qualité de vie des populations car la rentabilité prime. Les travailleurs ne perçoivent que 1 cent (É.-U.) par tasse, selon l’Organisation internationale du café.
Le café équitable garantit que les travailleurs perçoivent un juste salaire, peu importe la fluctuation des prix en bourse, car il y a moins d’intermédiaires. Ils ont aussi des conditions de travail sécuritaire et leurs droits sont respectés. Les agriculteurs travaillent en harmonie avec la nature.
Les appellations équitables fiables au Canada sont Fairtrade, Fair for Life, World Fair Trade Organization, Fairtrade Federation.
La certification Rainforest Alliance promeut l’équité sociale, le respect de l’homme et le reboisement, empêche la déforestation. Cependant ce n’est pas biologique et il ne garantit pas un juste salaire pour les producteurs. On le choisit par rapport à celui qui n’a aucun label.
Certaines grandes marques développent leur propre label pour le café. Attention de bien lire ce qu’il y a derrière tout cela, car il n’y a aucune garantie sur la protection de l’homme et de l’environnement.
En termes de transport, les États-Unis et l’Europe importent le plus de café. Le transport se fait à la fois par voie maritime (cargo) et par voie terrestre. L’impact environnemental du café est important en termes de gaz à effet de serre : il est la 6e source de production de GES en 2018.
Pour pallier cette empreinte environnementale, des entreprises ont décidé d’acheminer le café depuis le lieu de production par voilier! Pour l’Europe, il s’agit de Grain de Sail. Pour le Canada, il s’agit des cafés William au Québec.
Séchage du café en Guadeloupe
En résumé, quelques gestes pour une tasse plus responsable
En premier, je vous conseille un café présentant les deux certifications biologique et équitable. Cela va vous coûter quelques dollars de plus par rapport à un café conventionnel, ce qui ne représente que quelques cents par tasse.
Ensuite, demander à votre torréfacteur quel a été le moyen de transport du café pour privilégier ceux qui utilisent des modes de transport moins polluants.
Dans la vie de tous les jours, ayez toujours avec vous un gobelet réutilisable. A la maison, optez pour une cafetière avec un filtre permanent, une cafetière italienne. Préparer juste la quantité nécessaire, bien doser pour éviter le gaspillage ou mettre un peu moins de café par tasse.
Puis au final, recyclez votre marc de café.
Des alternatives écologiques existent pour remplacer ou consommer moins de café, j’en parlerai dans une autre chronique.
Torréfaction biologique locale
Il y a l’embarras du choix en Nouvelle-Écosse : Full Steam Coffee à Guysborough, Just Us! Coffee Roasters Co-operative à Wolfville, Laughing Whale Coffee Roasters à Lunenburg, T.A.N. Fair Trade Products Limited à Wolfville.
Notons une torréfaction acadienne francophone La brûlerie du vieux moulin à Meteghan, qui a aussi des cafés arabica certifiés et équitables. J’en reparlerai prochainement.
