Depuis un certain temps, plusieurs anciennes colonies françaises se montrent intéressées par le Commonwealth. Les deux derniers pays de cultures françaises ayant intégré cette entité sont le Togo et le Gabon.
Du 20 au 25 juin 2022, lors du Sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth à Kigali, au Rwanda, cette entité a examiné les candidatures d’adhésion de ces deux pays africains, qui avaient espéré de bénéficier du plus grand dynamisme économique de la communauté anglophone.
L’intention de certains pays africains de culture française à s’adhérer au Commonwealth suscite beaucoup de réactions dans les milieux politiques, médiatiques et universitaires. Selon certaines gens, dont Jonathan Ndoutoume Ngom, ancien ministre gabonais et professeur à l’université, l’inimitié existant entre la France et d’anciennes colonies ouvre la voie aux adhésions des pays francophones.
À noter que le Rwanda, ancienne colonie belge, a aussi intégré le Commonwealth en 2009. Avant cette intégration, le Rwanda avait eu des relations diplomatiques très tendues avec la France pendant plusieurs années. Ainsi, selon certains analystes, la France devrait repenser sa politique à l’égard des pays africains.
Par ailleurs, sur les plans démographique et économique, le Commonwealth parait plus puissant que la Francophonie. De plus, l’anglais, la langue mondiale, joue un rôle majeur dans le prestige et la prépondérance de cette entité. D’ailleurs, même le Mozambique, un pays lusophone situé sur la côte orientale du continent africain qui fait aussi partie de la Francophonie, a intégré le Commonwealth en 1995.
Il est important de souligner que la Francophonie et le Commonwealth sont deux entités différentes dans leur nature ainsi que leur structure et elles se voient opposées aux yeux de certains pays africains.
Certes, l’Afrique est le continent le plus représenté dans ces deux entités intercontinentales, mais ce continent aurait trouvé plus d’avantages dans le Commonwealth. De plus, si l’on tient compte du rapport développé entre les pays africains et le Royaume-Uni et celui développé entre ces mêmes pays et la France, il n’y a pas photo.
Cet attachement entre l’Afrique et le Commonwealth trouve son origine dans l’apport du Royaume-Uni à ce continent. Et ceci ne date pas d’hier.
En effet, en 1947, la princesse Elizabeth, qui deviendrait reine cinq années après, a été en visite avec sa famille en Afrique du Sud. Sur les ondes d’une radio du Cap, elle a montré son amour à l’égard de la famille impériale, qu’est le Commonwealth, à laquelle elle appartenait. C’était le 21 avril, le jour de son 21e anniversaire.
Ainsi, dans les années 1960, après la décolonisation de l’Afrique, beaucoup de pays africains qui sont devenus indépendants ont adhéré au Commonwealth. La reine a fait feu de tout bois pour que le Royaume-Uni exerce une grande influence sur cette entité.
En dépit de tout, l’Afrique a une importance capitale pour la Francophonie sur le plan institutionnel, culturel et surtout démographique. Non seulement ce continent a jeté les bases de cette organisation géoculturelle et politique en 1970 par l’entremise de Léopold Sédar Senghor du Sénégal et ses homologues, le tunisien Habib Bourguiba et le nigérien Hamani Diori, mais aussi aujourd’hui, environ 60 % des francophones dans le monde se trouvent en Afrique.
Les pays africains contribuent aussi à l’élargissement de l’OIF. À titre d’exemple, la République démocratique du Congo (RDC) a aidé à ce que l’Argentine, pays hispanophone de l’Amérique du Sud, adhère à l’OIF.