Il y aura une troisième et dernière partie, qui présentera la francophonie dans le reste des États-Unis.
D’emblée, il importe de souligner que la présence française en Louisiane ne date pas d’hier. Le premier établissement français fut créé dans cet État à la fin du 17e siècle, soit en 1699. Ce fut le Fort Maurepas.
Les premiers explorateurs français s’intéressaient vivement au fleuve Mississippi. La Louisiane fut aussi une colonie française au sein de la Nouvelle-France, de 1682 à 1762. La partie occidentale de la Louisiane était cédée à l’Espagne au traité de Fontainebleau.
En 1800, la France récupère la partie de la Louisiane, qui avait été cédée à son voisin. Trois ans plus tard, soit en 1803, la France, par l’entremise de Napoléon Bonaparte, vend la Louisiane aux États-Unis.
En dépit de cette vente, les racines de la francophonie en terre louisianaise restent et demeurent évidentes.
La Constitution de 1879 en Louisiane a enlevé le statut obligatoire de la langue française. Selon cette constitution, l’État peut certes publier ses lois en français, mais ce n’en est pas une obligation.
Ce n’est qu’en 1916 que l’enseignement de l’anglais devient obligatoire dans les écoles louisianaises. Avant cette date, le français était très présent sur le territoire, particulièrement dans la région d’Acadiana.
Par ailleurs, lorsque le territoire d’Orléans est devenu l’État de la Louisiane en 1812, soit le 18e État américain, c’était le seul aux États-Unis, où un groupe non anglophone constituait la majorité linguistique.
Selon le Centre de la Francophonie des Amériques, c’est dans les années 1940 que « les francophones deviennent minoritaires en Louisiane et la préservation du français est menacée ».
À cause de la Déportation, à partir de 1755, des centaines d’Acadiens se sont rendus en Louisiane. Par la suite, des Acadiens d’autres régions ont immigré vers la Louisiane. Au total, plus de 3 500 Acadiens s’établissent en Louisiane au cours de cette période.
Jusqu’à aujourd’hui, les Acadiens et la Louisiane deviennent indissociables. D’ailleurs, le deuxième Congrès mondial acadien (CMA) s’est déroulé du 31 juillet au 15 août 1999 dans plusieurs régions d’Acadiana, notamment Houma-Terrebonne, Lafayette et Bâton Rouge. En outre, lors des autres CMA et activités acadiennes, la Louisiane a toujours été bel et bien représentée.
Il est utile de souligner que depuis 2018, la Louisiane est membre observateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Certes, le français est une langue étrangère dans cet État, mais selon l’OIF, plus de 80 000 de ses habitants sont francophones.
Si certains observateurs estiment que le nombre de francophones a chuté en Louisiane, grâce au Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL), la francophonie y connait un nouvel épanouissement.
Fondé le 20 juillet 1968, le CODOFIL est une agence de l’État de la Louisiane, qui a pour mission de promouvoir l’usage du français au sein de la population louisianaise.
Siégé à Lafayette, ville de la Louisiane considérée comme étant le centre des Cadiens, le CODOFIL vise à encourager l’usage non seulement du français métropolitain, mais aussi du français cadien, qui est le dialecte du français parlé dans l’État de la Louisiane (Acadiana) et dans la diaspora louisianaise.
Actuellement, la Louisiane comprend des écoles d’immersion française, qui accueillent des milliers d’élèves depuis son lancement en 1983, ainsi que des écoles bilingues anglais-français.
En outre, le français louisianais devient de plus en plus enseigné à une nouvelle génération de locuteurs dans le but de faire perdurer cette langue et cette culture pour d’autres générations.
Dans le secteur de la recherche universitaire en francophonie, la Louisiane est aussi présente en ce sens que plusieurs partenariats existent entre des universités et organismes de la Louisiane et ceux de langue française au Canada en particulier.