Selon les responsables du syndicat des professeurs, l’administration a affiché un irrespect sans borne à leur égard. Les deux principales raisons de cette grève, selon ce que laissent croire les grévistes, c’est le salaire qu’il trouve insignifiant face à la cherté de la vie et une mauvaise gestion des étudiants internationaux qui sont de plus en plus nombreux à l’université.
Les professionnels impliqués dans cette grève sans précédent étaient, entre autres, les bibliothécaires, les archivistes, les enseignants-chercheurs, les enseignants en laboratoire et les éducateurs en pratique infirmière.
Depuis quelques années, l’Université du Cap-Breton (UCB) reçoit une flopée d’étudiants internationaux. Plus de 50% des étudiants de cette université sont des étrangers. Ce sont des données exceptionnelles sur tout le Canada. Récemment, l’université a dû limiter des demandes d’admission dans un programme de commerce populaire afin d’essayer de gérer le nombre imprévu d’étudiants internationaux.
Pour la session d’automne 2022, l’Association des universités de l’Atlantique a divulgué un rapport selon lequel l’UCB a compté environ 4 000 étudiants internationaux sur un total d’environ 5 900 étudiants, soit plus de 67 %. Cependant, en 2017, l’université ne comptait que 900 étudiants internationaux.
Le nombre d’étudiants étrangers de l’université du Cap-Breton monte en flèche à partir de 2018 par l’entremise d’un programme de recrutement qui avait comme cible l’Inde, le deuxième pays le plus peuplé au monde après la Chine.
Les étudiants venant de l’Inde prennent une très grande place à l’université. D’ailleurs, dans un programme de post-baccalauréat en cinéma pour la session d’automne 2022, sur les 2 681 étudiants inscrits à ce programme, 2 seulement ne sont pas des étudiants étrangers. Et parmi ces étudiants étrangers, 85 % viennent de l’Inde.
Le staff professoral déplore cette quantité énorme d’étudiants étrangers en raison du fait qu’il y a un manque de préparation pour les recevoir. Et le pire, face à cette augmentation d’étudiants, c’est qu’il n’y a aucune augmentation salariale. D’ailleurs, depuis plus de quatre mois, soit en septembre 2022, 92 % des membres du corps professoral ont voté pour la grève, mais ils ne l’avaient pas encore lancée.
Toutefois, le dimanche 5 février dans la soirée, une entente de principe a été conclue entre l’administration de l’UCB et le syndicat des professeurs, après cette grève. Si les professeurs ont réclamé une augmentation salariale de 14 %, ils trouveront une augmentation de seulement 8 % sur une période de trois ans. « Une entente de principe signifie que les négociateurs des deux parties se sont entendus sur les termes d’une convention collective », a précisé le communiqué que l’université a publié.
Dès lors, les quelques milliers d’étudiants affectés à cette université peuvent continuer à suivre des cours comme à l’accoutumée.
L’Université du Cap-Breton (Cape Breton University) est une université anglophone, située à Sydney, la plus grande ville de l’île du Cap-Breton, au nord-est de la Nouvelle-Écosse. L’université a ouvert ses portes en 1951 en tant que campus de l’Université Saint-Francis-Xavier.
Quel avenir pour ces étudiants internationaux ? L’université aura-t-elle d’autres moyens logistiques pour mieux les gérer ? Les professeurs affectés à la grève seront-ils satisfaits de leur traitement ? L’avenir dira le reste !