Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Rochelle Heudes, présidente de La Picasse, raconte que la nouvelle, annoncée officiellement le 19 juillet dernier, a été bien accueillie de leur côté.
Le financement va avant tout leur permettre de continuer le travail qui a déjà été fait pour promouvoir la langue et la culture locale. «C’est pas juste merveilleux pour nous, insiste-t-elle. C’est merveilleux pour la communauté au complet.»
L’investissement permettra à l’organisme d’offrir une variété d’activités sociales, éducatives et culturelles en français pour tous les âges afin de renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté acadienne.
«On fait beaucoup d’ateliers, à montrer comment coudre. Ils font plein de macramés. Ils ramènent beaucoup de choses, mentionne la présidente. Alors pour nous, le plus de financement qu’on a, ben, le plus qu’on est capable de mettre des ateliers comme ça et de surtout célébrer notre langue et notre culture, pis de faire certain que ça fleurit.»
L’intention est également d’inspirer les prochaines générations pour qu’elles soient fières de leur patrimoine, ajoute Mme Heudes.
Cette dernière rappelle que La Picasse, comme le dit le nom du centre, est l’ancre de la communauté. Selon elle, sans le centre, «il y aurait rien qui pourrait rassembler le personnel et la communauté pour continuer notre langue et notre culture. C’est la place centrale.»
Le plan fédéral
Le Courrier a fait une demande d’entrevue auprès du ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, qui a répondu aux questions du journal par courriel.
Le ministère précise que le financement pour La Picasse s’insère dans un projet plus large, le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028, auquel une enveloppe de 4,1 milliards de dollars a été allouée.
«[Le plan] vise à renverser le déclin du français, tout en faisant la promotion de la vitalité de nos communautés de langue officielle en situation minoritaire», communique par écrit le porte-parole du ministère, John Fragos.
L’octroi en question est un renouvèlement d’un financement fédéral que La Picasse reçoit depuis le début des années 2000 afin de bonifier sa programmation, qui, au dire du ministère, contribue à l’épanouissement de la communauté.
Le centre culturel d’Isle Madame est l’un des 17 organismes néoécossais desservant les communautés de langue officielle à obtenir un financement annuel, par l’entremise du volet Vie communautaire, provenant du programme fédéral Développement des communautés de langue officielle.
Mais ce n’est qu’une pièce du casse-tête. La Picasse doit aussi organiser des spectacles et des diners communautaires pour aller chercher des fonds supplémentaires et «amener du monde chez nous», précise le président Rochelle Heudes.
Distinction et célébrations
La Picasse était à l’honneur en 2024. Elle a reçu le Prix d’excellence Louis E. Deveau de l’Université Sainte-Anne, pendant la remise des diplômes d’études collégiales, le mardi 25 juin dernier. «Ç’a été une très grande année pour nous», dit Rochelle Heudes.
À visionner : La Picasse : Prix Louis E. Deveau 2024
C’est depuis près de 30 ans que le centre se dévoue à la préservation de la culture acadienne de la région, un voyage de passion et d’amour profond pour le patrimoine. «On a été reconnu pour l’hommage de surtout notre culture acadienne riche et vibrante, qui prospère pendant des siècles dans la région de Petit-de-Grat», lance Mme Heudes.
«On est fier de [cette] histoire. On veut que ça continue.»
Pour la période du Quinzou, Isle Madame a pris en compte les festivités du Congrès mondial acadien afin de planifier la programmation du Festival acadien de Petit-de-Grat, du 8 au 11 aout.
La Fête nationale de l’Acadie sera célébrée avec l’appui de la Municipalité du Comté de Richmond, sur les lieux d’Arichat.