Les nouveaux propriétaires ont pu payer 50 000 $ pour l’achat cette année et payeront 54 000 $ par an pendant les quatre prochaines années. Le prochain paiement est dû en août 2024.
Les plans immédiats pour l’utilisation de l’église exigent des réparations en électricité et en plomberie avant de refaire le toit en acier, entre autres rénovations selon l’usage à être déterminé.
On espère pouvoir organiser des activités sur le site, surtout en prévision du prochain Congrès mondial acadien (CMA) en été 2024. « Un projet de restauration est en préparation avec l’ouverture prévue pour juillet 2024, selon Jean LeBlanc de la Société Héritage Saint-Bernard. Au cours des prochaines semaines, des travaux mineurs seront effectués dans l’édifice, y compris le rétablissement des services d’eau et d’égout au mois d’août. »
Les deux entités avaient entamé les démarches pour l’achat en avril dernier. Une campagne de financement visant à récolter le montant de 2,5 millions de dollars en 32 jours a débuté en avril et elle se poursuivra jusqu’en août 2024. L’équipe a amassé 12 000 $ en ces 32 jours.
Les investissements de 2,5 millions recherchés serviront surtout à refaire la toiture en aluminium de cet édifice en granit, menacé récemment de démolition. On vise aussi à moderniser son système de chauffage et à réparer les dégâts d’eau subis ces dernières années. D’autres travaux prévus lors de cette première phase seront liés à une programmation anticipée du CMA 2024. La campagne de financement se poursuit.
« Le puits de l’édifice est situé au milieu du stationnement actuel. Il faudra creuser et le refaire et remettre une pompe et des pipes à un coût de 8 à 9 000 dollars pour obtenir l’eau. Il y aura aussi les dépenses d’ouverture comme les coûts d’électricité, les assurances (l’édifice n’appartient plus au diocèse), y compris celles des responsabilités, et les taxes municipales. L’édifice est évalué à 3,3 millions de dollars », a noté Jean LeBlanc.
Nation Prospère Acadie a été créée en 2018 dans le but de jouer un rôle de premier plan dans le rayonnement de la langue française, la protection du patrimoine acadien au Canada atlantique et le plein épanouissement du peuple acadien. « En tant qu’héritiers de ce remarquable patrimoine acadien, nous sommes fiers aujourd’hui d’entreprendre ce nouveau projet de sauvegarde », a noté Michel Cyr, président du Conseil d’administration de la NPA.
La construction de l’édifice a débuté en 1910 avec le père Édouard LeBlanc, devenu en 1912 le premier évêque acadien, et a été complétée 32 ans plus tard en 1942. Il s’agit de l’un des plus grands bâtiments en pierre au Canada atlantique.
Les 8 000 blocs de granit utilisés pour la construction de l’église ont été transportés par chemin de fer de Shelburne jusqu’à la station ferroviaire locale qui existait à l’époque, une distance de 200 kilomètres. À la station, les blocs étaient chargés sur une charrette au moyen d’un treuil et charriés par un attelage de bœufs sur une route en gravier à une distance de 2,8 kilomètres.
Pendant 20 ans, deux attelages de bœufs, travaillant alternativement, charriaient des blocs jusqu’à former une montagne de granit tout près du site prévu pour l’église. On ne pouvait que travailler 7 mois par an, à cause de la température du temps.
On laisse à l’imagination la différence du coût de construction vers 1942, travaux effectués surtout par des paroissiens bénévoles, et celui des réparations 81 ans plus tard. Les anciens de l’époque ne l’imagineraient pas.
Il y aura une cérémonie de réouverture de l’édifice avant l’hiver.