L’Association Madeleine-LeBlanc, le regroupement des femmes de la municipalité de Clare, membre de la Fédération des femmes acadiennes de la Nouvelle-Écosse, avait proposé le nom dans une lettre adressée à la municipalité le 19 octobre dernier. La municipalité a par la suite lancé une invitation au public à proposer un nom pour l’édifice.
Selon Glenda Doucet-Boudreau, présidente de l’Association, la famille de Madeleine LeBlanc, fille de Pierre LeBlanc et de Marie-Madeleine Babin de la région de Grand-Pré, a été déportée à Salem, au Massachusetts en 1755.
Dans un courriel envoyé au directeur général de la municipalité, Stéphane Cyr, le 12 décembre 2022, Glenda a expliqué qui est Madeleine LeBlanc. En 1771, le père de Madeleine ainsi qu’un autre père de famille, François Doucet, toujours à Salem, ont appris qu’il y avait des terres disponibles à la baie Sainte-Marie. Les deux hommes sont donc partis explorer le terrain avec leur propre bateau. L’année suivante, les deux hommes y sont revenus accompagnés de leurs familles.
La tradition orale raconte, selon la présidente, que lorsqu’ils sont débarqués presque 20 ans après la Déportation à l’Île-à-Séraphin, Pointe-de-l’Église, devant la forêt vierge avec leurs maigres provisions, tous étaient tristes et fatigués et sont tombés en larmes, à l’exception de la jeune Madeleine, alors âgée de 19 ans. Elle aurait empoigné une hache et abattu un premier arbre en lançant aux autres : « assez pleuré, songeons maintenant à nous faire un abri pour la nuit. »
En 1774, Madeleine a épousé Charles-Marie Belliveau, fils de Jean Belliveau et de feu Marie-Madeleine Gaudet. Installé à l’Anse-des-Belliveau, le couple a eu six enfants qui ont aussi eu de grandes familles. Le sobriquet de Madeleine, « la vieille Couèche », la décrit bien, selon l’historien Alphonse Deveau. Elle est morte à l’âge de 98 ans en 1851.
L’Association proposait ainsi le nom de Madeleine LeBlanc pour le Hub culturel à Comeauville.« Nous, les femmes, pensons que Madeleine était une brave femme qui démontrait des qualités de leadership déjà à l’adolescence. Pour ces raisons, nous avons adopté son nom comme nom de notre Association. »
Lors d’une rencontre, les membres de l’Association avaient trois noms proposés à soumettre au conseil municipal. « Suite à un vote secret, le nom le plus populaire était de loin celui de Madeleine LeBlanc. Les membres affirment que ce nom représente toutes les femmes. Ainsi, nous vous demandons de faire le changement du nom du Hub culturel, un anglicisme selon Glenda, à Édifice Madeleine-LeBlanc et ceci à temps pour la tenue du prochain Congrès mondial acadien. »
Les conseillers ont adopté à l’unanimité le nouveau nom de la vieille école de Comeauville, l’Édifice Madeleine-LeBlanc.