le Mardi 10 décembre 2024
le Mercredi 27 novembre 2024 11:00 Nos communautés - Chéticamp

La Cour suprême ordonne la délimitation des circonscriptions électorales pour Chéticamp


 — PHOTO : Sora Shimazaki - Pexels
PHOTO : Sora Shimazaki - Pexels
Le juge Pierre Muise a ordonné à la mi-novembre l’établissement d’une circonscription acadienne provinciale protégée en faveur de Chéticamp afin de garantir une représentation effective à l’Assemblée législative.
La Cour suprême ordonne la délimitation des circonscriptions électorales pour Chéticamp
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Farida Agogno 

IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl

Il est essentiel que cette communauté puisse avoir une représentation politique adéquate à l’Assemblée législative, afin que sa voix soit entendue.

— Denise Comeau Desautels

Denise Comeau Desautels, présidente de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse.

PHOTO : Melodie Jacquot-Paratte, directrice des communications à la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse

Denise Comeau Desautels, présidente de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE), estime que la contestation des frontières électorales à Chéticamp était primordiale. 

La FANE travaille ardemment pour protéger les droits des Acadiens et des francophones, surtout dans des régions comme Chéticamp, qui compte une forte population acadienne. «Il est essentiel que cette communauté puisse avoir une représentation politique adéquate à l’Assemblée législative, afin que sa voix soit entendue», affirme-t-elle. 

Elle avance que, lorsque les habitants de Chéticamp ont perdu leur circonscription, cela a diminué leur voix au niveau provincial. 

Voilà pourquoi la FANE a travaillé sans relâche pour restaurer un redécoupage des circonscriptions pour une représentation adéquate des Acadiens dans cette région.

Le communiqué de presse de l’Association des juristes d’expression française de la Nouvelle-Écosse (AJEFNÉ) mentionne que, d’après le juge Muise, la Commission n’avait pas pris en compte plusieurs éléments en faveur de Chéticamp, tels que son histoire, sa langue, sa culture, son isolement géographique et son statut de l’une des quatre communautés fondatrices après la déportation. 

De plus, le juge Muise estime que la Commission n’avait pas suffisamment justifié les raisons de sa décision.

Vincent Anama, directeur général de l’Association des juristes d’expression française de la Nouvelle-Écosse.  

PHOTO : De gracieuseté - Nawal Hind Dahmane, coordinatrice de projet de l’Association des juristes d’expression française de la Nouvelle-Écosse

Suite à la nouvelle décision de la Cour suprême, la province a donc 20 mois pour remettre sur pied une commission de délimitation des circonscriptions électorales et de mettre en œuvre le rapport de cette nouvelle Commission.

Pour Réjean Aucoin, l’un des membres fondateurs de l’AJEFNÉ, cette décision constitue un progrès important qui pourrait enfin concrétiser le redécoupage des futures frontières, permettant ainsi à Chéticamp d’obtenir une circonscription spéciale et de bénéficier d’une représentation à l’Assemblée législative provinciale.

«Encore une fois, au lieu de pouvoir nous fier sur la bonne volonté de nos chefs politiques, il a fallu aller devant un tribunal juridique afin de remettre à notre communauté linguistique minoritaire ce qui lui revient de droit», précise Réal Boudreau, membre fondateur de l’AJEFNÉ dans le communiqué de presse de l’AJEFNÉ. 

«Cette décision est favorable non pas seulement pour la grande région de Chéticamp, mais aussi pour toute l’Acadie de la Nouvelle-Écosse», ajoute-t-il. 

Par ailleurs, Mme Comeau Desautels avance que la FANE a demandé aux candidats des prochaines élections de s’engager à ne pas faire appel de cette décision. 

Elle souligne que tous les partis politiques se sont montrés favorables à l’idée de ne pas contester cette décision et espère que le nouveau gouvernement respectera cet engagement. «Nous verrons après les élections s’ils tiennent cette promesse», déclare-t-elle.

«Nous avons récemment honoré le travail de certains de nos fondateurs, notamment Me Réjean Aucoin et Me Réal Boudreau, pour leur engagement de plusieurs décennies en faveur des droits linguistiques et de la communauté acadienne», mentionne Vincent Anama, directeur général de l’AJEFNÉ. 

«Nous soutenons fermement l’action de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, et nous nous réjouissons de voir la reconnaissance des droits de la communauté acadienne», complète-t-il.