le Vendredi 14 février 2025
le Lundi 11 novembre 2024 7:00 Nos communautés - Chéticamp

La sergente Marie Mathilda de Chéticamp a fièrement servi son pays

La jeune camarade, Marie Mathilda Boudreau, mieux connue sous le nom de «Mattie», porte l'uniforme de spécialiste des loisirs de l'Aviation royale du Canada. — PHOTO : Archives
La jeune camarade, Marie Mathilda Boudreau, mieux connue sous le nom de «Mattie», porte l'uniforme de spécialiste des loisirs de l'Aviation royale du Canada.
PHOTO : Archives
En ce jour du souvenir, Le Courrier présente l’histoire de Marie Mathilda, mieux connue dans la région de Chéticamp sous le nom de «Mattie», qui a consacré la majeure partie de sa vie à l'armée.
La sergente Marie Mathilda de Chéticamp a fièrement servi son pays
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes ont joué de nombreux rôles importants en servant dans les forces armées, en travaillant dans les usines de guerre, en réparant et en livrant des avions, en conduisant des camions et en jouant le rôle d’infirmières, d’opératrices radio et même d’observatrices de l’ennemi. 

Bien que cela ait été rare, il y a même eu des femmes qui se sont enrôlées déguisées en hommes et qui ont combattu sur le champ de bataille. Aujourd’hui, cela est tout à fait acceptable, mais dans les années 1940, on avait surtout besoin des femmes sur le front intérieur.

Née à Chéticamp le 9 juin 1930, Mattie était la fille de feu Amédée Boudreau et de feu Justile Poirier. Elle a quitté la maison, laissant ses parents et ses nombreux frères et sœurs pour s’aventurer dans le monde et vivre de nouvelles expériences. 

Elle se rend à Montréal, au Québec. Bien que son rêve soit de s’enrôler dans l’armée, en attendant, elle travaille comme bonne d’enfants pour le Dr Leigh, d’une famille juive avec laquelle elle se lie d’amitié.

Mattie a travaillé dur pour atteindre son objectif. Elle est finalement devenue une fière membre des Forces armées canadiennes, s’étant enrôlée en 1954, à Montréal.

Feu Marie Mathilda Boudreau, mieux connue sous le nom de «Mattie», a servi son pays pendant 30 ans. Elle pose ici au Foyer Père Fiset, en route pour les cérémonies du jour du Souvenir.

PHOTO : Rosie Aucoin-Grace

Elle a suivi son entrainement de base à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, où elle a été sélectionnée pour le poste de commis comptable. Elle a suivi un cours à la station de l’Aviation royale canadienne (ARC) d’Aylmer, un aérodrome en Ontario. Elle finit par devenir spécialiste des loisirs, s’entrainant à Clinton, en Ontario, les vols pratiques étant effectués à la station de l’ARC de Centralia, située à proximité. 

Clinton a été le principal site d’entrainement au radar pour le personnel des Forces canadiennes pendant toute la durée de la Guerre froide, avec des expansions continues tout au long des années 1950 et 1960. 

La liste des cours, des formations et des réalisations de cette femme ambitieuse est longue au sein de l’ARC. Grâce à ses différents postes, elle a eu l’occasion de voyager à travers le monde. Elle a été honorablement libérée en 1983 avec le grade de sergente. 

C’est en 1962 qu’elle a vécu l’un de ses moments les plus marquants. Caporale à l’époque, elle est la première femme hôtesse de l’air à servir à bord du nouvel avion géant à turbopropulseurs Yukon de l’ARC, qui traverse l’océan Atlantique du Canada pour aller vers l’Europe. Ils ont fait l’objet d’un article dans le journal Toronto Star, où on la voit avec l’équipage entièrement masculin du Yukon, après l’atterrissage à Marville, en France. La capacité de l’avion était de 125 passagers militaires.

En 1979, Mattie est envoyée en mission aux Nations unies, une expérience rare et enrichissante. Elle est affectée à une mission de maintien de la paix de six mois au Moyen-Orient. 

Ils ont fait le journal Toronto Star, où l’on voit la sergente Marie Mathilda Boudreau avec un équipage entièrement masculin du Yukon, après son atterrissage à Marville, en France. L’avion pouvait transporter 125 militaires.

PHOTO : Rosie Aucoin-Grace

Le rôle du Canada était pour le moins varié. Il a assuré toutes les communications de la force (73e Escadron canadien de transmissions), tous les transports aériens (116e Unité de transport aérien) et tout le soutien à l’approvisionnement, le contrôle des mouvements et l’entretien des véhicules et de l’équipement de type occidental (73e Bataillon des services canadiens). 

En outre, le Canada a fourni tous les moyens de transport de deuxième ligne nécessaires à l’accès à Israël, comme indiqué dans une brochure remise à Mattie avant son départ. 

On peut également lire ce qui suit: «Il ne vous reste plus qu’à accomplir votre mission. Cela peut se faire en respectant les normes de professionnalisme militaire établies par les hommes et les femmes qui vous ont précédés. En tant que Canadien, les autres nations membres des forces armées attendent de vous que vous respectiez cette norme. Vous représentez votre pays sur ce théâtre et serez jugés sur vos actes, pendant et en dehors du service.»

«En maintenant ce professionnalisme et ces normes élevées, vous ferez de votre affectation une expérience enrichissante. Vous servirez vraiment la cause de la paix. Mattie a reçu la Médaille canadienne du maintien de la paix pour cette mission – UN Forces Ismailia – 1979.» 

Après de nombreuses années merveilleuses en Ontario, où elle a noué des amitiés pour la vie, elle est revenue chez elle à Chéticamp en 1996. 

Elle était connue pour son amour de tous les sports. Joueuse de badminton passionnée, elle aimait le tennis, le golf et faisait du jogging jusqu’à l’âge de 70 ans. Elle était très active en tant que membre de la filiale 32 de la Légion royale canadienne. 

Elle a passé quelques années au Foyer Père Fiset et ne manquait jamais une occasion de porter son uniforme, notamment lors des cérémonies du 11 novembre. Elle est décédée le 20 novembre 2017, à l’âge de 87 ans. 

Lorsque l’on pense à la guerre, on ne l’associe pas automatiquement aux femmes. Pourtant, les femmes sont depuis longtemps appelées à jouer des rôles importants aux côtés des hommes en temps de guerre. Au début, elles servaient souvent d’infirmières militaires, mais au fil du temps, elles ont progressivement occupé des rôles traditionnellement réservés aux hommes.

Les femmes servent dans l’armée canadienne depuis plus d’un siècle et jouent aujourd’hui un rôle essentiel dans la défense du Canada. Les Forces armées canadiennes ont été l’une des premières forces militaires à permettre aux femmes de servir dans toutes les professions, et elles se fixent aujourd’hui des objectifs ambitieux pour accroitre la représentation dans tous les métiers et tous les grades. Leur objectif est que, d’ici 2026, un membre sur quatre soit une femme.