Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Pour compléter l’épreuve, chaque équipe, soit deux de l’École du Carrefour, une du Centre scolaire Étoile de l’Acadie et une de l’École NDA, devait piloter son bateau à partir du quai Mathieu, traverser le havre, aller chercher un petit coffre contenant du tamarin, le placer et sécuriser sur le bateau et le ramener à destination.
Recherche et sauvetage Chéticamp était sur place pour effectuer un exercice radio afin de gérer la communication entre l’île et le quai.
Malheureusement, avec le vent, les vagues et les problèmes techniques, les bateaux n’ont pas réussi à se rendre au banc de sable, où se trouvait le coffre, près du drapeau acadien planté dans le sol.
«On s’est pas rendu complètement à l’île, mais quand même, il me semble que tout le monde s’amuse», commente Catherine MacIsaac, agente de développement scolaire et communautaire au Centre scolaire Étoile de l’Acadie à Sydney.
Selon l’agente, l’épreuve renforce l’esprit de collaboration et encourage le travail en équipe, en apprenant à faire des compromis entre les idées partagées.
À l’École NDA, huit élèves ont travaillé ensemble pour concevoir «Monsieur Bateau», un catamaran fait de bois, de styromousse, de fibre de verre et de résine époxy. «On travaille dessus (notre bateau) depuis un mois ou deux», explique Léo Sogne.
Il a fallu près d’un mois et demi pour les élèves du Carrefour à construire leurs bateaux. «Dans la dernière semaine, je l’ai apportée chez moi, explique l’élève Ace Gilliland. J’ai travaillé jour et nuit, pendant la fin de semaine, pour qu’on [puisse] le fixer.»
Le groupe de Clare a dû déclarer forfait avant la compétition. L’école a donné son équipement au club de bateau Carrefour, ce qui leur a permis de remplacer des pièces et de mettre leur création à l’eau pour la tester avant le jour J.
Ace sera à l’École Mosaïque l’année prochaine, qui n’a pas de club de bateau. L’élève fera une demande pour créer un club dans sa nouvelle école afin de participer aux prochaines éditions. «On pourrait avoir plus d’écoles! On pourrait faire que plus d’écoles dans le CSAP […] participent, pis qu’on a pas juste quatre bateaux, l’année prochaine.»
Trouver l’équipement
Stéphane Sogne, agent de développement scolaire et communautaire de l’École NDA, voulait organiser une activité autour du nautisme, sachant que plusieurs écoles du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) sont situées dans des communautés de pêche, où des élèves vont pêcher avec des membres de la famille et veulent en faire carrière.
Il s’est inspiré d’une épreuve semblable, qui a eu lieu à Terre-Neuve, pour établir les règles de la compétition. Le bateau ne devait pas mesurer plus qu’un mètre de long et un mètre de large. Les participants pouvaient seulement utiliser le système de propulsion fourni et des matériaux hydrosolubles, pour ne pas polluer le havre.
L’organisme sans but lucratif Labos Créatifs a commencé l’année dernière le défi Bleu Brillant, une compétition ouverte qui permet aux jeunes d’explorer le monde de l’innovation océanique de l’économie bleue.
M. Sogne mentionne que l’intérêt d’y participer était là, mais que l’école n’avait pas de projet précisément pour ce défi. Or, l’agent a présenté à l’organisme son idée de compétition interscolaire.
Labos Créatifs a donc commandé les pièces nécessaires pour les équipes : des hélices, des télécommandes, des batteries, des moteurs, etc. L’année prochaine, l’agent aimerait remplacer les batteries avec des panneaux solaires pour parler de l’énergie solaire.
M.Sogne rêve un jour d’amener l’épreuve aux Jeux de l’Acadie et d’ajouter un volet technologique, surtout pour les élèves «ni trop dans le sport, ni trop dans les arts».
Une autre idée qu’il a en tête, ce serait de mettre sur pied de petites équipes de techniciens de chacune des écoles pour les Jeux. «Ça permettrait à des élèves qui sont timides, mais qui sont quand même intéressés par le milieu artistique d’aller dans ces épreuves-là», précise-t-il.
Occasion de rencontre
«C’est une très bonne opportunité pour rencontrer les élèves parce qu’ici, on est un peu éparpillé partout dans la province, so, c’est toujours bien de se rassembler pour se connaitre», dit Catherine MacIsaac.
Le CSAP essaie de créer plus d’occasions pour les élèves des autres communautés acadiennes de se rencontrer en personne, raconte l’agent scolaire Stéphane Sogne, qui aimerait en voir plus.
À ce jour, on compte des événements annuels comme Autour du feu, le Forum des conseils étudiants pour échanger des idées et les événements sportifs interécoles, dont les Jeux régionaux.