le Jeudi 28 septembre 2023
le Mercredi 22 février 2023 12:00 Nos communautés - Chéticamp

La région de Chéticamp a grandement besoin des services d’un avocat francophone

Photo du drapeau acadien flottant au vent avec en arrière-plan le village de Chéticamp, une fière communauté acadienne dans le comté d’Inverness.  — PHOTO - Rosie Aucoin-Grace
Photo du drapeau acadien flottant au vent avec en arrière-plan le village de Chéticamp, une fière communauté acadienne dans le comté d’Inverness.
PHOTO - Rosie Aucoin-Grace
La région acadienne du comté d’Inverness, qui a compté deux avocats francophones et bilingues pendant plus de trois décennies, se retrouve sans aucune représentation légale dans la région.
La région de Chéticamp a grandement besoin des services d’un avocat francophone
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Réjean Aucoin et Carmel Lavigne se sont tous deux retirés de leur pratique juridique, mais non sans avoir fait un effort pour attirer de nouveaux arrivants à s’installer à Chéticamp, offrant même d’aider toute personne intéressée. 

La recherche est en cours pour trouver des avocats prêts à s’installer dans la communauté, encourageant ainsi la jeune génération intéressée à poursuivre une carrière en droit, à revenir à ses racines et à pratiquer ici.

« Cette situation nous préoccupe beaucoup, exprime Lisette Bourgeois, directrice générale de la Société Saint-Pierre. Beaucoup de gens de cette région devront aller à l’extérieur de la région pour obtenir une représentation juridique et il n’y aura aucune garantie qu’ils pourront faire leurs affaires dans la langue de leur choix. Nous croyons que tout le monde devrait pouvoir bénéficier de services en français dans toute la province, quel que soit le service en question. » 

Elle ajoute : « Nous avons eu la chance d’avoir non pas un, mais deux avocats francophones dans notre communauté. Aujourd’hui, nous essayons de trouver des moyens d’attirer des avocats pour qu’ils installent leur cabinet dans notre bel entourage. »

Aucoin a parlé de l’importance de trouver quelqu’un pour reprendre le flambeau. « Carmel Lavigne et moi avons convenu d’aider quiconque serait intéressé à établir un cabinet d’avocats à Chéticamp. À ce jour, malheureusement, nous n’avons pas réussi à attirer quelqu’un dans la région. » 

« Je pense qu’il y a un grand besoin de services juridiques dans cette région, dit-il. Moi-même et l’avocat Carmel Lavigne, qui avons tous deux commencé dans les années 1990, avons été extrêmement occupés. Même un an après avoir pris ma retraite, je reçois encore des appels de personnes à la recherche d’un avocat. » 

Il poursuit : « Il est tout aussi important de trouver des services juridiques francophones. De plus en plus, dans certains secteurs, les clients peuvent avoir leurs procédures judiciaires en français et la liste ne cesse de s’allonger. Il y a encore beaucoup de travail à faire dans la province à ce sujet. » 

« Je crois qu’il y a une bonne vie à faire à Chéticamp en tant qu’avocat, affirme M. Aucoin. Croyez-en l’expérience de quelqu’un qui a ouvert un cabinet privé à l’âge de 37 ans. J’encourage les personnes intéressées à poursuivre une carrière en droit. C’est une profession unique qui mène à tout et qui peut vous aider toute votre vie, dans tout ce que vous entreprenez. Oui, cela demande beaucoup de sacrifices, mais c’est un travail qui, malgré tout, en vaut la peine. » 

Lorsque Le Courrier lui a demandé ce que cela faisait d’exercer dans un village comme Chéticamp, M. Aucoin a répondu : « Pour moi, c’était ce que je voulais. C’était très avantageux. Il suffit de regarder dans notre bel environnement. Au lieu de faire un trajet d’une à deux heures pour aller travailler dans les grands centres urbains comme Toronto, d’autres villes, ou même Halifax, je pouvais choisir ce temps pour faire du vélo, du ski, du golf, de la pêche, une promenade tranquille ou simplement me détendre en prenant mon café du matin. » 

« J’ai installé mon cabinet à la maison, ajoute-t-il. Imaginez, un bureau où je pouvais être là en cinq secondes. C’était idéal. Lorsqu’on travaille dans un grand cabinet d’avocats, tout le monde est en costume et cravate – eh bien, ce n’était tout simplement pas mon style. Les gens savent qui je suis. Je suis ce que je suis et ce que vous voyez est ce que vous obtenez. »

M. Aucoin poursuit : « Dès que je suis revenu à Chéticamp pour ouvrir mon cabinet, j’ai été très occupé. La plupart de mes clients venaient de Chéticamp et des environs, de tout le Cap-Breton et même de la Nouvelle-Écosse, avec des appels de diverses autres régions. Ce qui était difficile, c’était de répondre à cette forte demande. Le défi était de trouver un équilibre pour ne pas travailler jour et nuit tout en respectant les délais. »

M. Aucoin a conclu : « J’étais très fier et heureux de pouvoir offrir des services juridiques en français à de nombreux clients de Chéticamp et de la région. Pour certains, ils étaient plus à l’aise et pouvaient mieux s’exprimer dans leur langue maternelle, ce qui est très important. » 

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter les personnes suivantes : rejean@rejeanaucoin.ca, clavigne@ns.sympatico.ca. ou dg@lestroispignons.com.

(Certaines informations de cet article sont tirées d’une entrevue entre l’animateur de Radio CKJM Daniel Aucoin et Réjean Aucoin, avec la permission de l’auteur).