Avec des mois de fermeture sans messes, mariages et funérailles, l’augmentation du coût du carburant et d’autres dépenses, une faible fréquentation à la réouverture des églises et des collectes hebdomadaires en chute libre, il a été très difficile de maintenir ces structures ouvertes et de les entretenir. C’est le cas de l’Église Saint-Pierre de Chéticamp.
Une fois de plus, les membres du Conseil paroissial de l’Église Saint-Pierre sont confrontés à des défis et sont très préoccupés par la situation financière concernant l’entretien et la survie de leur église.
Avec moins de personnes assistant aux messes, une population vieillissante et moins de revenus, le moment est venu où il est crucial de trouver les moyens d’assurer le financement pour garder l’église ouverte. Les membres de la paroisse sollicitent l’aide financière de la communauté et d’ailleurs.
Le président du comité des finances de la paroisse, Leonard LeFort, s’est exprimé sur cette situation : « L’état financier de notre paroisse est si critique que nous sommes très préoccupés par l’avenir de notre église. Il est crucial que nos paroissiens s’impliquent davantage sur le plan financier s’ils tiennent à l’Église Saint-Pierre. »
« Les dernières années ont été particulièrement difficiles pour l’Église en raison de la pandémie., déclare M. Lefort. Comme toutes les autres Églises du diocèse d’Antigonish, l’Église Saint-Pierre a été sous confinement total ou partiel pendant la majeure partie de 2020 et 2021. Cela a affecté drastiquement nos revenus et les dépenses ne cessent d’augmenter. Cette situation est assez inquiétante. »
« Nous avons des difficultés à faire face aux dépenses mensuelles, explique-t-il. De plus, nous avons une dette de 17 000 $ pour le pétrole qui doit être payée avant la fin du mois de septembre. Nous avions un budget mensuel pour 2021 et comme le coût du carburant a augmenté, cette facture correspond à la différence qui est maintenant due. »
Il ajoute : « Nous avons besoin d’environ 9 000 dollars par mois pour faire face aux paiements. Actuellement, la collecte du dimanche nous rapporte moins de 1 000 dollars par semaine. Nous ne pouvons pas continuer à survivre de cette façon. »
« Nos principales sources de revenus sont les collectes hebdomadaires du dimanche et les lampions (bougies) de l’église qui, malheureusement, n’étaient pas disponibles, mais nous avons récemment reçu une importante livraison. Ainsi, les gens peuvent commencer à brûler des bougies en mémoire de leurs proches ou pour d’autres raisons. Nous devons également mentionner les entreprises locales et Les Dames Chrétiennes qui nous aident avec des dons annuels. »
« Nos principales dépenses sont : le combustible qui va nous coûter 35 000,00 $ par an pour chauffer l’édifice, notre assurance à un coût de 20 000,00 $ par an, le prélèvement (levy) est à un coût de 17 000,00 $ par an et le salaire pour le prêtre et les dépenses d’environ 30 000,00 $ par an, car nous avons une aide de la paroisse St. Joseph pour ce salaire, déclare M. LeFort. Donc, il s’agit d’environ 120 000 $ par an pour survivre sans dépenses supplémentaires. »
« Nous avons une réserve qui a été créée il y a environ cinq ans et qui est strictement destinée aux dépenses telles que les rénovations, ajoute-t-il. Les paroissiens qui ont fait des dons pour ce fonds ont reçu la promesse que cet argent serait mis de côté pour les occasions de même ou lorsque des réparations seraient nécessaires. »
« Laissez-moi être clair, il n’y a pas assez d’argent pour faire des rénovations majeures, expliquée M. LeFort. La seule réparation que j’envisage à l’avenir pourrait concerner le clocher, ce qui impliquerait une dépense importante. Si cela se produit, nous devrons peut-être demander un financement au gouvernement, s’il est en mesure de nous aider. »
M. LeFort a parlé de la raison pour laquelle moins de revenus sont perçus. « Même avec la réouverture de l’église après la levée des restrictions liées à la pandémie, de moins en moins de paroissiens prennent part aux activités religieuses liées à l’église. Il est évident qu’il y a moins d’intérêt de la part des paroissiens, et beaucoup choisissent de pratiquer leur religion à leur manière sans nécessairement soutenir l’église, ce qui a un impact financier important sur nos opérations quotidiennes. C’est un état financier grave et sérieux dans lequel nous nous trouvons. »
« Si nos paroissiens ne se mobilisent pas et ne mettent pas la main à la poche en faisant des dons réguliers, l’avenir s’annonce très sombre pour la survie de notre belle Église Saint-Pierre, exprime-t-il. Une église qui est devenue une attraction touristique majeure dans la région acadienne. »
« Notre comité a eu de nombreuses discussions au cours des dernières années et des suggestions ont été faites, mais rien de concret pour résoudre ce problème, annonce M. LeFort. Nous allons faire de notre mieux pour garder l’édifice ouvert. Nous espérons que notre prochain radiothon sera un succès et nous aidera pour cette année. Nous avons également prévu d’autres projets de collecte de fonds pour aider à la survie de l’église. »
M. LeFort poursuit : « Dans le but de générer des revenus supplémentaires, le comité paroissial de l’Église Saint-Pierre organise un radiothon qui sera diffusé sur Radio CKJM le dimanche 25 septembre après-midi de 14 h à 18 h. Les auditeurs pourront appeler pour faire leurs promesses de dons. Nous espérons récolter au moins 20 000 $, et même plus serait encore mieux, car nous avons vraiment besoin de ces fonds. Chaque petit geste compte et nous apprécierons tous les dons. »
Il a ajouté : « J’ai confiance en notre paroisse. Nous avons déjà tendu la main et nous avons été largement soutenus par des dons ou de la main-d’œuvre gratuite. Nous avons été surpris par la générosité d’un jeune groupe de soudeurs et de tuyauteurs qui ont donné de leur temps. Cela a entraîné une dépense qui nous aurait coûté 126 000 $ et qui n’a coûté que 40 000 $. Imaginez ! Tous ceux qui nous ont aidés dans les projets passés, nous avons beaucoup apprécié. »
M. LeFort a conclu : « Nos ancêtres ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour construire cette magnifique église et je pense que c’est à nous de veiller à l’entretien du bâtiment et à la poursuite de son existence dans notre communauté ! »
Aujourd’hui, cet imposant monument à l’architecture, aux fresques et aux vitraux, connu pour la beauté de son style romain et la finesse de ses boiseries, est l’un des plus beaux édifices religieux des Provinces maritimes.
Il est devenu un point de repère historique visité par des gens du monde entier, un mémorial au courage, à l’esprit de foi et à la détermination de ses paroissiens acadiens des générations passées et présentes.
(Les informations de cet article sont tirées d’une interview récente entre Daniel Aucoin, animateur de la radio CKJM, et Leonard LeFort – avec permission.)