Depuis le 27 avril et pour la première fois en 2021, les écoles de la province ont dû faire la transition vers l’apprentissage à la maison. Le 19 mai, le gouvernement provincial a annoncé qu’élèves et enseignant.e.s ne retourneraient pas en salle de classe cette année.
Le CSAP a publié un communiqué à la suite de cette annonce : « Bien que nous ayons espéré un retour en classe cette année, nous avons pu remarquer le succès que connaissent de nombreux élèves avec l’apprentissage à domicile. Nous allons continuer à nous appuyer sur ce succès pour terminer l’année scolaire », y indique le directeur général, Michel Comeau.
«Tel qu’annoncé précédemment, les cours se termineront le 11 juin pour les élèves du secondaire. À cette date, ces élèves passeront aux évaluations de fin d’année. Les cours pour les autres niveaux scolaires se poursuivront comme prévu », ajoute-t-il.
Une année d’adaptation
Michel Collette, directeur des services éducatifs et des services aux élèves du CSAP, évalue que la transition à l’apprentissage à domicile a été un succès.
« Je pense qu’il y a beaucoup de héros en ce moment dans notre système, que ce soit les parents ou les enseignants. Comme communautés, c’est en travaillant ensemble pour appuyer nos élèves qu’on va vraiment réussir. Je suis vraiment en train de voir cela cette année », constate-t-il.
D’après lui, le CSAP était déjà prêt lorsque la province a signalé les restrictions cet avril. À la suite de la première transition à domicile l’an dernier, le Conseil a créé des ressources adaptées au cas où il faudrait retourner en enseignement virtuel.
« La planification est la clé », affirme M. Collette. Il souligne que le CSAP a reçu des rétroactions positives des enseignants, des élèves et de la communauté.
Shawna Comeau, résidente de la municipalité de Clare et mère de famille d’accueil de deux élèves du niveau secondaire, évalue que l’expérience d’école à la maison se passe mieux que l’an dernier : « Ça avait pris une semaine ou deux pour que les enseignantes soient prêtes. Personne ne s’attendait à une pandémie. »
Elle estime que pour ses deux enfants, qui sont en 10e et 12e année, le soutien aux études et à la santé mentale est grandement lié à la réussite académique. C’est encore plus vrai dans le contexte actuel, alors que tous sont confinés à la maison.
« [Mes enfants] aiment beaucoup l’école parce que c’est leur sortie, leur famille », explique Shawna. De ne plus pouvoir y aller a créé un vide dans la vie sociale de plusieurs jeunes.
« Pour eux, les aides-enseignantes sont leurs meilleures amies », ajoute la mère de famille. Les aides-enseignantes appuient toujours les jeunes, mais à distance.
Shawna affirme que les jeunes « apprennent encore bien à la maison », compte tenu des circonstances actuelles. Elle est très reconnaissante envers le personnel scolaire, qui fait preuve de beaucoup de créativité en assignant, par exemple, aux jeunes des devoirs liés à la nature et au plein air.
« [Les enseignantes] savent que les enfants aiment les animaux [alors leurs projets s’inspirent de leurs intérêts]. Avec les aides-enseignantes, elles [rendent l’apprentissage à la maison] beaucoup plus intéressant », félicite Shawna.
Miser sur la technologie et l’éducation inclusive
Depuis le début de la pandémie, les enseignant.e.s rencontrent « un niveau de complexité accru », d’après Michel Collette.
« Beaucoup d’entre eux utilisaient déjà des outils technologiques, mais ceci c’est la prochaine étape. Ça influence comment on [transmet] la matière. »
L’accessibilité à la technologie a aussi été mise de l’avant cette année. Les élèves du CSAP ont désormais accès à un appareil technologique fourni par le Conseil. S’ils n’ont pas Internet à la maison, les documents de classe sont partagés à travers «l’échange de clé USB avec leurs enseignants», explique M. Collette.
Et pour les stagiaires en enseignement? M. Collette souligne que le tout se déroule « comme un stage devrait avoir lieu, mais à distance ».
Autre nouveauté cette année : le CSAP a mis en place sa Politique sur l’éducation inclusive adoptée en août 2019. Celle-ci implique notamment l’utilisation d’un système de mesures de soutien multiniveaux (SMSM).
Cette approche d’enseignement a été une réussite, selon Michel Collette. Elle prévoit notamment que « le travail d’enseignement, d’évaluation et d’intervention [doit se situer] à trois paliers ou niveaux différents : celui de la salle de classe, celui d’un petit groupe et celui de l’individu », peut-on lire sur le site Web du ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance de la Nouvelle-Écosse.
M. Collette explique que le SMSM vise à « s’assurer que chaque élève reçoive une attention dirigée de la part de l’enseignant pour que la transition à l’enseignement à domicile soit la plus positive que possible et que l’apprentissage puisse continuer ».
Cette approche à trois niveaux doit favoriser la communication entre l’enseignant.e et ses élèves. Les rencontres virtuelles quotidiennes en petits groupes « permettent aux enseignant.e.s de voir comment [l’expérience] se passe », précise M. Collette.
Le système SMSM vise également à répondre aux besoins des élèves sur les plans éducatif, socioaffectif et comportemental. Ces éléments sont centraux pour M. Collette qui, dans le cadre de son travail, met l’accent sur le fait de discuter avec les élèves de leurs besoins.
Le CSAP offre également des services et des ressources pour soutenir les familles. Michel Collette affirme qu’« en [facilitant l’accès aux ressources] dès le départ, tu viens outiller le système pour tout le reste ».