Fruit d’une collaboration entre le Conseil de développement économique de la Nouvelle-Écosse (CDÉNÉ) et l’Université Sainte-Anne (USA), le forum a servi de plateforme de discussion de différents sujets liés au développement économique de l’Acadie, et d’un lieu d’échanges entre les participants et les représentants au niveau local, national et international.
Le 13 aout, la réception d’accueil portant sur l’immigration et le développement durable a permis des rencontres avec quelques acteurs clés en Nouvelle-Écosse, avec la participation de plusieurs invités de marque, dont Mark Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, et Jill Balser, ministre du Travail, des Compétences et de l’Immigration.
Le 14 aout, la conférence d’ouverture s’est tenue en présence de Kenneth Deveau, recteur et vice-chancelier de l’USA, de François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, et de Timothy Halman, ministre de l’Environnement et du Changement climatique de la Nouvelle-Écosse.
L’importance du leadeurship scientifique, de la gestion durable dans les domaines de la recherche et du développement, et des alliances stratégiques pour assurer une économie verte et durable ont été soulignés.
Photoreportage : Le Forum Économique du CMA 2024, un lancement réussi
La séance plénière, L’Acadie et l’Agenda 2030, a mis l’accent sur le rôle que peut jouer l’Acadie pour soutenir les efforts collectifs axés sur le développement durable. Les panélistes ont eu l’occasion de discuter de l’avantage que constitue l’élément linguistique et de l’importance de la langue en tant que vecteur de croissance économique.
À l’heure actuelle, 16 % du PIB mondial se situe en territoire francophone et le français est la 3ème langue d’affaires parlée dans le monde. En ce qui a trait à l’attraction d’étudiants, le besoin d’avoir une stratégie collective qui tient compte de la proximité géographique, culturelle et linguistique revêt une importance particulière.
Un des enjeux majeurs est la pénurie de la main-d’œuvre qui ralentit la croissance des entreprises : c’est là que les gouvernements doivent intervenir en soutenant la mise en œuvre de programmes destinés aux entrepreneurs.
On prévoit qu’il y aura 1 milliard de francophones d’ici 2040, avec près de 40 % dans le continent africain, où 90 % de la population aura moins de 30 ans. Le Canada pourra travailler avec ce continent sur une base gagnant-gagnant au niveau des énergies renouvelables, de l’agroalimentaire et de la gestion des infrastructures.
La première table ronde, Vers un tourisme durable et responsable, a permis de souligner les défis actuels auxquels est confronté le secteur du tourisme.
À l’heure où les visiteurs recherchent l’authenticité, le tourisme permet de tisser des liens avec les communautés locales, y compris avec les communautés autochtones (13 en Nouvelle-Écosse), l’expérience équitable étant aussi bénéfique pour l’environnement.
Parcs Canada, qui emploie près de 38 000 employés, permet de générer des emplois directs et indirects et peut aider à atteindre neuf des 17 objectifs de développement durable visés par les Nations unies, notamment la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique.
Les actions qui peuvent être prises pour aider les opérateurs touristiques à se lancer dans des efforts de développement durable ont été mises en exergue, notamment l’échange de bonnes pratiques, l’entraide pour intégrer le développement durable, le partage de ressources comme la main-d’œuvre entre opérateurs, ainsi que les partenariats qui peuvent être noués. Les nouveaux modèles devront être axés de plus en plus sur l’adaptation plutôt que sur des plans stratégiques rigides, puisque le tourisme fait face à de nouvelles réalités.
La deuxième table ronde, Économie maritime : innovation et productivité, des réflexions sur la conservation et la protection des zones marines ont été échangées, en mettant l’accent sur les risques reliés à la pêche sauvage et le défi imminent du changement climatique.
La protection des écosystèmes marins et la préservation de la biodiversité requièrent des pratiques innovantes permettant de maximiser leur productivité à l’échelle locale et internationale tout en réduisant de manière significative la pollution marine.
L’importance de l’intelligence artificielle a été soulignée pour une gestion efficace des données grâce à l’automatisation des processus. L’intelligence artificielle pourrait être utilisée dans le domaine de la pêche pour automatiser des tâches comme la collecte, l’analyse et le traitement des données.
L’intelligence artificielle a aussi fait l’objet de discussions au cours de la troisième table ronde, Créativité et innovation : leviers de croissance pour les régions rurales. L’importance d’investir dans les technologies de l’intelligence artificielle, et de privilégier les projets novateurs, qui visent à aider les petites entreprises à surmonter certains défis comme la réduction des gaz à effet de serre, a été évoquée, à l’heure où les projets sont de plus en plus chers et complexes.
La journée s’est terminée par une synthèse et les réflexions de Yalla Sangaré, directeur du département des sciences administratives de l’USA, sur la manière de concilier le développement durable et la rentabilité, et les mesures concrètes qui peuvent être prises en ce sens dans un contexte de décarbonisation et de pénurie de main-d’œuvre.
Tous les acteurs concernés sont encouragés à sortir des silos, et les différents paliers de gouvernement à assurer le financement stratégique nécessaire pour promouvoir la compétitivité et investir dans le capital humain.
Une activité de réseautage sous le thème Les trésors de l’Acadie visant le réseautage et la mise en valeur des produits de terroir, a permis à tous les participants et aux panélistes de se retrouver pour poursuivre leurs discussions.
Le Forum économique du CMA s’est terminé le 15 aout, au Centre de l’entrepreneuriat Louis-E.-Deveau de l’USA par un évènement de réseautage et de rencontres avec des entrepreneur(e)s.
Certes, le Forum économique aura permis aux leadeurs économiques de la francophonie de découvrir les richesses du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Le forum a aussi laissé la place à l’imprévu, à des échanges spontanés qui ont eu lieu entre les participants autour de la francophonie, ce lien invisible pourtant bien fort, qu’on soit venus d’ailleurs ou originaires d’ici.