En cette année 2021, il y a eu une légère dérogation à cette règle générale. Les pêcheurs ont eu droit de mettre en mer les casiers le 29 avril et à mettre en vente le homard pêché, dès le 30 avril. On a devancé la date d’une journée à cause d’une tempête prévue pour le jour habituel de la mise en mer des casiers. Cela par prudence et afin d’éviter des accidents marins occasionnés par des vents forts et des bateaux possiblement surchargés de casiers et d’agrès de pêche. Historiquement, les pêcheurs attendaient après la tempête, de peur de perdre des casiers lors de la tempête. Donc, une différence dans la façon de faire, en 2021.
En l’année 2020, il y avait la COVID-19 qui occupait les pensées des pêcheurs. Certains auraient accepté de remettre la saison à dates différentes ou de ne pas pêcher du tout. D’autres pensaient qu’il y aurait lieu de pêcher, mais de limiter les prises, faute de marchés forts et des prix bas. Enfin, la pêche a pris place, les prix ont été assez bons et les deux mois de pêche ont été réussis. Les pêcheurs n’ont pas pêché les dimanches afin de limiter les prises et de maintenir des prix stables. Les cas de COVID-19 sont restés très bas dans le secteur de l’est de la province, au printemps 2020. Les pêcheurs se sont bien sortis du dilemme initial.
Se tournant vers 2021 une autre fois, il n’y a pas eu question à savoir si oui ou non la pêche débuterait ou prendrait place, malgré la COVID-19. Les cas de COVID-19 commençaient à prendre de l’ampleur au moment de mettre les casiers en mer, et ce sous forme de variants différents. Le nombre de cas, dans le secteur de l’est de la province, dépassait largement celui de l’an 2020. Toutefois, tous les pêcheurs étaient désireux, malgré cette constatation, de même commencer avant une tempête de vent annoncée pour le premier jour de la saison. Et les pêcheurs pêchent le dimanche comme les autres jours de la semaine à l’Isle Madame. Le prix payé aux pêcheurs les trois premiers jours de pêche était de 10,00 $ la livre. Selon les dires, le marché est fort et en date de rédiger cet article, le prix demeure à 8,00 $ dollars la livre. Ici, des ressemblances aux années pré-COVID qui font que la pêche se pratique sept jours sur sept. Toutefois une différence avec les années 1980-90, disons, quand la ressource était moins abondante et que les pêcheurs respectaient le jour du sabbat.
Pour ajouter à la colonne des différences, les pêcheurs disent que la matière première, le homard, n’est pas aussi abondante que par les années précédentes (2010-17) et l’année 2020, en particulier. Un des pêcheurs nous dit que les prises sont inférieures à l’année 2020, et ce par un écart d’au moins 30 % pour cent. Le prix payé dépasse le 30 % touché sur l’année 2020; donc, ce qui aura peu d’effets sur les revenus.
Les lecteurs comprennent qu’il est souvent difficile de savoir quand il s’agit d’information non scientifique ou officielle. Le pêcheur a une certaine réputation quand il s’agit de dévoiler le montant de la prise, au quotidien. Et comme il n’existe pas de quota, quant au homard, il est toujours difficile de savoir avec exactitude le montant qui est embarqué dans les bateaux de pêche. Pour le crabe des neiges, toutefois, c’est une autre paire de manches. Les pêcheurs ont droit à un quota qui est surveillé de près par les moniteurs de pêche. Cochez la liste des ressemblances.
Au début de l’année 2021, une enquête se poursuit sur des actes de vandalisme, selon les rapports policiers en région. Quelqu’un aurait coupé les cordages de quarante casiers, appartenant à un certain pêcheur, faisant que les casiers sont introuvables. En début de saison, cela équivaut à plusieurs milliers de dollars en pertes, si l’on comptabilise le homard non capturé et le coût des casiers perdus. Par le passé, des complaintes du genre se faisaient entendre assez régulièrement. Questions de territoires de pêche, des soupçons que certains pêchaient les casiers d’autrui, des disputes non résolues entre pêcheurs et qui sait encore. On ne peut pas attribuer cela à la COVID-19, ni à l’ère moderne. C’est un fait historique qui se classe du côté ressemblances, encore une fois.
Ce qui est sûr et certain, c’est que la pêche continue d’être un métier qui entraîne des risques et des récompenses. Des risques parce que mère Nature n’est pas toujours du côté des pêcheurs. Des accidents marins font trop souvent les manchettes des journaux. Les années 2020 et 2021, les années de la COVID-19, ont été surtout difficiles pour nombreuses familles qui vivent de la pêche. Des récompenses, si on se fie aux bonnes prises et aux prix élevés que la matière rapporte.
En Richmond, en 2021, la pêche est plutôt bonne même si le vent souffle de l’est et du nord-est trop souvent, selon les pêcheurs. Ça, c’est quelque chose qui n’a jamais changé, année après année, c’est du pareil au même. C’est la pêche du printemps. Ce sont souvent des vents peu favorables qui soufflent. Les pêcheurs du coin et les observateurs disent : « Nous savons que la saison du homard approche. La brume recouvre nos côtes et les vents soufflent de l’est. » Donc c’est classé du côté ressemblances.
Mais, chose certaine la pêche au homard est très rapporteuse aujourd’hui. C’est, pour ainsi dire, une grande partie du moteur économique de la région de l’Isle Madame/Richmond. Ce qui n’était pas le cas entre les années 1970-2000, les années maigres pour tous les pêcheurs du secteur LFA 29. Une grande différence.