Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Le Courrier s’est entretenu avec M. Deveau s’est entretenu afin de discuter des différentes facettes de son parcours, mais aussi de sa vision pour l’Université au cours des cinq prochaines années.
Comment est-ce que vous vous sentez d’avoir été choisi?
Je suis honoré d’avoir été choisi par le conseil d’administration de l’Université Sainte-Anne pour agir [à titre] de recteur et vraiment de prendre en charge la très grande responsabilité qui est d’assurer la continuité et le développement de cette université, qui nous est tellement chère
Pouvez-vous nous décrire les responsabilités d’un recteur et d’un vice-chancelier?
Grosso modo, le recteur est le seul employé du conseil d’administration, et le conseil des gouverneurs dans ce cas-ci. Le conseil des gouverneurs est là pour représenter toutes les parties intéressées par l’Université, donc la communauté universitaire. C’est les professeurs, c’est le personnel de soutien, ce sont les étudiants, ce sont les alumnis et, bien sûr, tout le monde dans la communauté, tout le monde dans l’Acadie de la Nouvelle-Écosse et même, plus large, dans la francophonie canadienne et au gouvernement de la Nouvelle-Écosse, qui est intéressé à ce que l’Université soit un succès.
Ils m’embauchent, moi, pour essentiellement être le chef de file de cette université-là, donc, ultimement, la responsabilité de l’Université tombe sur moi. Là, c’est sûr qu’un recteur ou une personne ne peut pas tout faire. Ma job, c’est de voir à ce que la communauté universitaire, les professeurs, les étudiants, le personnel de l’Université plus largement puissent faire grandir cette université-là, la faire développer et puis savoir, ultimement, l’impact sur la société que l’Université est censé avoir.
Quelle est votre compréhension des défis actuels auxquels sont confrontés les étudiants universitaires au Canada et comment envisagez-vous de relever ces défis?
Merci pour la question parce que c’est au cœur de ce qu’on fait […] une université vit par ces étudiants, s’actualise par ses étudiants. C’est sûr que le coût des études comme le coût de la vie, c’est un enjeu prioritaire. Malheureusement, on est pris dans un contexte où il faut équilibrer les budgets et il faut vivre à l’intérieur de nos moyens. Il y a quand même des choses qu’on peut faire. C’est très difficile pour une université de contrôler, à elle seule, ses frais de scolarité. On vit dans un contexte néo-écossais et on doit être dans ce contexte-là.
Ça dit, l’Université Sainte-Anne a toujours très bien fait sur ce plan-là. Historiquement, les frais de scolarité à l’Université Sainte-Anne sont un peu plus bas qu’ils le sont dans les autres ou au moins la majorité des autres universités en Nouvelle-Écosse.
Les frais de scolarité des étudiants internationaux à Sainte-Anne sont de façon marqués plus bas qu’ils le sont dans les autres universités de la Nouvelle-Écosse. On nous compare parfois à des universités de d’autres provinces, mais cette comparaison-là, malheureusement, elle ne se tient pas parce qu’on est financé dans un contexte néo-écossais, donc il faut s’ajuster à ce contexte-là.
Moi, l’engagement que je fais, c’est que je vais m’assurer qu’on reste dans cette voie-là, mais en plus que ça – et là, ici, je crois que c’est aussi une contribution que j’espère apporter -, j’ai l’engagement de mon conseil des gouverneurs et des leadeurs de la communauté. On va effectivement s’engager dans une campagne financière assez prochainement, qui va découler du plan stratégique, bien entendu.
Cette campagne-là aussi, c’est sûr, quand on va établir les priorités, les bourses étudiantes seront importantes. Je pense notamment aux bourses pour des études de deuxième cycle, par exemple. Très important, maintenant que Sainte-Anne est en train de développer des programmes de deuxième cycle. Ça prend des bourses pour les étudiants, pour ces programmes-là. Et ça, on va travailler sur ça.
L’Université a été critiquée pour sa gestion de la sécurité des étudiants, ce qui a conduit à la campagne SA Change Now. Cette situation a-t-elle un impact sur l’approche de votre rôle?
C’est une bonne question. Je suis content que tu me poses la question, justement, parce que c’est un sujet qu’il faut adresser. C’est un enjeu sociétal. Je sais que Sainte-Anne a été dans les médias récemment au sujet de cette question-là. On a entendu des histoires et des allégations. L’Université Sainte-Anne, depuis, a développé une nouvelle politique et des nouvelles dispositions, a pris des actions concrètes.
L’approche que je prends vis-à-vis de cette problématique-là, ultimement, comme recteur, je suis responsable de cet enjeu-là, comme je suis responsable de tous les enjeux critiques à l’Université, je peux pas me déléguer la responsabilité. Je peux déléguer des tâches, mais pas des responsabilités. Donc, ultimement, je suis responsable et j’assume la responsabilité.
L’approche que je vais prendre et que je prendrai sur ce dossier comme tous les autres, c’est une approche d’amélioration continue. Toutes nos pratiques, quand c’est un enjeu aussi important, on se doit de toujours évaluer nos pratiques, de toujours les regarder à la lumière des meilleures pratiques qui existent, de comment les autres universités, dans ce cas-ci, mais aussi les autres organismes sont positionnés, qu’est-ce qu’ils ont mis en place pour assurer la sécurité des étudiants et étudiantes.
Mon gage, c’est que je vais m’assurer qu’on va continuer à toujours regarder à l’enjeu de la sécurité de nos étudiantes et de nos étudiants et de toujours être vigilant par rapport à comment on peut continuer à améliorer.
[….] En fait, il y a une autre chose que je voudrais dire, que ça soit sur cet enjeu-là ou tout autre enjeu. Ceux qui ont travaillé avec moi le savent. Ma porte est ouverte. Mon esprit est ouvert. J’ai une bouche et deux oreilles, donc je me dois d’écouter deux fois plus que je parle […] je veux m’assurer que les gens par leurs associations ou par leurs organismes, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Université, se sentent libres de venir vers moi avec leurs idées, avec leurs suggestions, avec leurs doléances. Je vous assure une écoute active et un engagement à faire mon possible pour travailler avec eux pour améliorer notre université et notre communauté.
À lire aussi : Kenneth Deveau est nommé recteur et vice-chancelier de l’Université Sainte-Anne