Le père Michel était administrateur de l’Unité pastorale Stella-Maris de l’Isle Madame depuis son arrivée, en octobre 2017. Il desservait deux paroisses, celles de Saint-Joseph, à Petit-de-Grat et Notre-Dame de l’Assomption, à Arichat. Il arrivait de Port-au-Prince, en Haïti, pour desservir la population de l’Isle Madame, région majoritairement par des Acadiens.
Au début de cette dernière messe, la communauté de Petit-de-Grat, par voie de son Conseil de paroisse et des membres de la Ligue des dames catholiques, a voulu remercier le père Michel de ses services tant appréciés, pendant son séjour de trois ans et lui souhaiter plein de succès dans son nouveau ministère, dans une autre partie du Cap Breton.
En plus de mots de remerciements, les paroissiens lui ont offert un petit cadeau qui servira de souvenir de son passage en région de l’Isle Madame. Les restrictions occasionnées par la COVID-19 ont fait que la population n’a pu lui dire et offrir un au revoir approprié.
Le cérémonial n’a donc pas été à l’ordre du jour et, il faut le répéter, à cause de la COVID-19.
Le père Michel dit avoir apprécié son passage chez les Acadiens de Petit-de-Grat et de la région. C’était pour lui la rencontre d’une nouvelle culture et l’apprentissage de nouvelles langues, le parler acadien et l’anglais, tout à fait langue étrangère. Dans ses nouvelles paroisses, il aura à utiliser davantage l’anglais, mais il s’y trouve aussi des Acadiennes et Acadiens de souche, issus de la région de l’Isle Madame et de Chéticamp. Dans un communiqué le père Michel dit : « Tout va bien à Little Bras d’Or, les gens m’ont accueilli comme un membre de leur famille comme à Saint-Joseph à Petit-de-Grat. Ils ont un esprit d’église. »
Dans son homélie de dernière messe dans l’Isle Madame, le père Michel a voulu implorer les paroissiens à continuer de revendiquer pour un statut particulier pour les Acadiens, à parler la langue et à garder vivante la culture.
Le départ de père Michel fait en sorte que la région de l’Isle Madame n’ait plus de prêtre résidant. Robert Fougère, qui agit de président du Conseil de paroisse Saint-Joseph, a tenté, à plusieurs reprises, de parler à l’évêque Kirkpatrick du diocèse d’Antigonish, au sujet d’un prêtre pour la région et en particulier pour la paroisse Saint-Joseph. En date du 6 novembre, les appels n’avaient pas été répondus. Donc, pour les mois à venir et depuis le départ du père Michel Exalant, ce sont des prêtres itinérants qui offrent les messes dominicales, en fin de semaine.
Les paroissiens reconnaissent que la pénurie de prêtres, pour le diocèse d’Antigonish, est un réel problème. L’âge moyen élevé des prêtres est un autre facteur qui ajoute à ce problème. Est-ce qu’il faudra aller davantage à l’étranger à la recherche de prêtres? Est-ce que les programmes d’immigration francophone viendraient aider à rectifier une situation qui se vit de plus en plus en régions rurales et acadiennes? Des réponses n’arrivent pas le plus vite du côté du diocèse.
Quelques faits supplémentaires
L’église Saint-Joseph de Petit-de-Grat avait fermé ses portes à la mi-mars, selon les directives provenant du diocèse d’Antigonish. À l’été 2020, il a été jugé que les églises pouvaient ouvrir de nouveau, si les mesures sanitaires de Santé Nouvelle-Écosse pouvaient être respectées. L’Église Saint-Joseph est maintenant ouverte depuis le 22 août, avec une équipe de bénévoles qui assure la distanciation, le nettoyage, la désinfection des mains, le port du masque et autres mesures en vigueur. C’est un grand travail qui est fort apprécié des paroissiens. D’autres bénévoles sont invités à se joindre à l’équipe actuelle.
L’Église Saint-Joseph est capable d’accueillir environ 60 personnes pour les messes dominicales, en suivant le protocole en vigueur. Les premières arrivées sont les premières acceptées. Pour des événements spéciaux, il peut s’agir de réservations de bancs d’église, comme pour des baptêmes, à titre d’exemple.
