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le Lundi 13 janvier 2020 14:02 Communautaire

Se mettre à la place de quelqu’un qui doit se déplacer en fauteuil roulant

Mon fauteuil roulant pendant plusieurs semaines. — Lisa Doucette
Mon fauteuil roulant pendant plusieurs semaines.
Lisa Doucette
CONCESSION : En quittant le travail, vous vous souvenez que vous avez quelques courses à faire avant d’aller rencontrer un ami pour prendre un café. Chaque endroit où vous vous arrêterez, l’épicerie pour les tomates et la pharmacie pour prendre votre ordonnance ne vous prendra que quelques minutes. Ensuite, vous vous rendrez à votre café préféré.
Se mettre à la place de quelqu’un qui doit se déplacer en fauteuil roulant
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     Attendez une minute… que se passerait-il si vous étiez en chaise roulante? Tous ces endroits sont accessibles en fauteuil roulant sans problème… ou est-ce un problème?

     Les personnes physiquement aptes ne réfléchissent pas à deux fois avant d’entrer et de sortir des lieux publics. Mais si vous êtes en fauteuil roulant, le monde devient soudainement un endroit très difficile, voire impossible, à manœuvrer.

     L’automne dernier, je suis passée de la capacité physique à l’utilisation d’une chaise roulante à la suite d’une opération chirurgicale. Même si ce n’était que temporaire, j’ai très vite compris que ces quelques semaines n’allaient pas être très agréables.

     Aller n’importe où était une épreuve majeure. Mon mari devait démonter le fauteuil roulant, le mettre dans notre véhicule et m’emmener au véhicule. Puis, il a dû répéter l’opération dans l’ordre inverse lorsque nous sommes arrivés à notre destination.

     La plupart du temps, même si on disait que l’établissement à destination était accessible, il ne l’était pas. Pour la personne moyenne complètement valide, l’établissement était accessible, mais pour la personne en fauteuil roulant, il ne l’était pas. C’était accessible tant que mon mari était avec moi, mais quand il me laissait seule, ce n’était pas si facile. Les déplacements étaient devenus très intimidants et frustrants.

     Les choses qui m’ont fait réfléchir à deux fois sur l’accessibilité des bâtiments étaient simples :

● Des portes automatiques qui ne fonctionnaient pas,
● Devoir aller jusqu’à l’arrière d’un bâtiment pour avoir un accès,
● Pas de portes automatiques (même dans un hôpital),
● Les portes qui ne sont pas assez larges ou à peine assez larges et qui font que vous vous râpez les doigts en entrant,
● Des rampes qui feraient honte à la plupart des adeptes des montagnes russes,
● Les cabines de toilette étaient toujours assez grandes, mais la lourde porte que je devais ouvrir pour entrer dans la toilette était généralement impossible à ouvrir,
● Et l’obstacle le plus courant était le seuil d’un pouce aux portes qui a fait que mon mari a fait basculer la chaise roulante assez loin pour me faire réaliser que je n’aurais jamais pu entrer dans l’immeuble par mes propres moyens.

     Voilà certains des problèmes les plus courants que j’avais et cela ne comprenait pas des choses comme un terrain accidenté ou le fait d’avoir à atteindre des articles sur de hautes étagères.

     Le fait d’être en fauteuil roulant pendant quelques semaines seulement m’a rappelé à quel point j’étais chanceuse. Il ne faut jamais tenir pour acquis que mes deux jambes, oui, peuvent être douloureuses après une longue promenade à vélo ou courbaturée après avoir magasiné trop longtemps, mais au moins je peux les poser par terre le matin au réveil et ne pas m’inquiéter de savoir qui va me pousser pendant les 16 prochaines heures. Je peux me lever et partir sur un coup de tête, courir pour empêcher les pommes de terre de brûler, emmener mes chiens faire une promenade ou aller pelleter la neige sur les marches, ce que, ironiquement, je ne pouvais pas faire pendant ces semaines.

     Je sais que ce n’est pas intentionnellement que les entreprises rendent difficile l’utilisation de leurs installations pour les personnes ayant des problèmes de mobilité. Beaucoup d’endroits sont plus que disposés à vous aider à entrer dans leur établissement. Cependant les personnes ayant des problèmes de mobilité ne veulent pas avoir à demander de l’aide. Elles veulent leur liberté comme tout le monde. Elles veulent pouvoir aller et venir comme elles le veulent sans avoir à demander de l’aide.

     Alors, la prochaine fois que vous verrez quelqu’un en fauteuil roulant, demandez-lui respectueusement s’il a besoin d’aide et n’oubliez pas de regarder le monde du point de vue de quelqu’un d’autre.