La première étape du plan de travail de la Commission, qui consistait à compléter une revueexhaustivedelalittérature avec différents collaborateurs, est à la veille de se terminer. L ’exercice a permis de comparer différents modèles d’autonomie régionale en vigueur au Canada et à l’international, ainsi que de situer le pouvoir administratif acadien et francophone présentement en place en Atlantique. D’ores et déjà, la Commission est en mesure de préciser que la formule de l’autonomie gouvernementale sera mise de l’avant comme prochaine piste de recherche danslapoursuitedesestravaux.
L’autonomie gouvernementale suppose une délégation formelle de pouvoirs à une communauté, à une nation ou à une région précise. Des modèles tangibles existent au Canada, notamment au Labrador avec l’Assemblée du Nunatsiavut, la première région inuit du Canada à avoir atteint l’autonomie gouvernementale. Bien que le Nunatsiavut fasse toujours partie de Terre-Neuve- et-Labrador, ce gouvernement autochtone a autorité sur de nombreux domaines de compétences, notamment la santé, l’éducation, la culture et la langue, la justice et les questions relatives aux communautés.
Il en est de même pour la Communauté française et la petite Communauté germanophone de Belgique, qui gouverne une population de 77 000 habitants répartie sur un petit territoire morcelé à l’Est du pays. Comme les autres communautés de Belgique, elle est compétente dans les domaines de la culture et de l’enseignement, dans l’emploi des langues et dans les matières personnalisables (surtout les soins de santé, l’aide à la jeunesse, l’emploi et le secteur social). S’y ajoutent la recherche dans ces domaines, les monuments et sites du patrimoine, les fouilles archéologiques et l’entretien des édifices religieux. Lors de l’atelier de réflexion du 23 août, le constitutionnaliste Pierre Foucher situera le cadre constitutionnel et législatif canadien de tout éventuel projet d’autonomie pour l’Acadie.
« Nous anticipons que l’option de l’autonomie gouvernementale suscitera beaucoup d’intérêt en Acadie, étant donné qu’elle offre au peuple une prise en charge réelle dans des domaines chers à la population, qu’il s’agisse de la langue, de l’éducation, de la santé, du développement régional ou de la protection du patrimoine », précise Bernard Richard, coprésident de la Commission. « Nous avons hâte de pouvoir présenter à la population ces recherches le 23 août
prochain. »