Quelques semaines après que les électeurs néobrunswickois ont mis un terme à six années de gouvernement conservateur dans cette province, en portant au pouvoir les libéraux de Susan Holt, les électeurs de la Nouvelle-Écosse sont appelés à élire une nouvelle législature pour siéger au Parlement le plus ancien du Canada.
Un sondage d’Abacus Data Poll du 2 novembre dernier plaçait les progressistes-conservateurs de Tim Houston en première position avec 45 % des voix, suivis du Nouveau parti démocrate (NPD), mené par Claudia Chender avec 26 %, et des libéraux emmenés par Zach Churchill, crédités de 25 % des intentions de vote.
Les verts d’Anthony Edmonds sont, quant à eux, placés à 4 % des intentions de vote. Cette projection est aussi corroborée par l’analyse statistique des sondages faite sur le site 338Canada de Phillipe J. Fournier, qui donne un classement très semblable.
Selon le sondage Abacus précité, la principale préoccupation des électeurs, tous partis confondus, serait la réforme des soins de santé, avec 71 % des répondants l’ayant choisie comme l’un des trois principaux enjeux influençant leur vote.
La réduction du cout de la vie arrive en deuxième place pour 65 % des électeurs, suivie de l’amélioration du logement et la réduction de l’itinérance, qui occupent la troisième place, avec 49 % des répondants la considérant comme un enjeu crucial.
Les lecteurs du Courrier auront peut-être noté l’effort renouvelé cette année de la majorité progressiste-conservatrice pour apparaitre comme corrigeant les insuffisances du parc de logement de la province, comme nous l’écrivions dans un article en janvier, Le plan quinquennal d’un milliard pour créer plus de logements. La majorité sortante de Houston se targue ainsi d’avoir créé les conditions pour 41 200 unités en cinq ans, avec plus de la moitié (26 519) de ces unités déjà comptabilisées dès la première année.
À l’avenir, le parti progressiste-conservateur prévoit la modification de la Charte de la Municipalité régionale d’Halifax (HRM) pour raccourcir le processus d’approbation des nouveaux projets, ainsi que d’ajouter des zones de planification spéciale dans la HRM pour accélérer l’approbation de 22 600 unités.
Le parti libéral, lui, a formulé l’objectif de construction de 80 000 nouveaux logements d’ici 2032, en visant un rythme de 11 000 nouveaux logements par an. Cela semble comprendre la construction de 4 000 unités de logements à but non lucratif supplémentaires d’ici 2032, avec un cout estimé de 37,5 millions $ par an.
La chef du NPD a proposé, le 4 novembre dernier, un rabais pour des logements abordables, permettant aux Néoécossais ayant un revenu familial de moins de 70 000 $ par an d’économiser en moyenne 900 $ sur leur loyer ou hypothèque.
Reste que le Nova Scotia’s Provincial Housing Needs Assessment Report de 2022 pointait un écart d’environ 27 300 unités entre la demande et l’offre de logements disponibles, incluant les logements publics et privés. Le même rapport suggérait ainsi la construction de 71 600 nouvelles unités d’ici 2027, soit 6080 unités par an.
Le 24 novembre, les électeurs néoécossais auront l’opportunité de choisir des représentants susceptibles d’apporter des solutions concrètes à cette crise du logement.