Farida Agogno
IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl
C’est lors de la Fête nationale de l’Acadie que la Nouvelle-Écosse a franchi un pas historique en proclamant la Loi sur le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP).
Diane Racette, présidente du CSAP, considère cette loi comme un tournant historique pour la province. «C’est un moment historique, car cette loi vient protéger, reconnaitre et cimenter l’éducation en français langue première en Nouvelle-Écosse», affirme-t-elle.
Elle ajoute que, sur le plan national, il s’agit d’une première. Aucune autre province canadienne n’a adopté une législation semblable pour protéger l’éducation en français.
«Une fois de plus, la Nouvelle-Écosse montre la voie, devenant la première province au Canada à se doter d’une loi sur l’éducation en français comme langue première», souligne le premier ministre Tim Houston dans un communiqué de presse gouvernemental.
À lire aussi : Promulgation de la Loi sur le Conseil scolaire acadien provincial
Mme Racette espère donc que la Loi sur le CSAP puisse inspirer d’autres provinces à suivre l’exemple de la Nouvelle-Écosse.
Colton LeBlanc, ministre des Affaires acadiennes et de la Francophonie, partage cet enthousiasme, soulignant que cette loi est le résultat d’une collaboration fructueuse entre le gouvernement et le CSAP, après des années de plaidoyer et de travail.
Au-delà de sa portée symbolique, Mme Racette explique que cette loi donne au CSAP un rôle accru dans l’élaboration des politiques éducatives en Nouvelle-Écosse. «Cette loi nous assure une place à la table [de] négociations, pour que la langue et la culture acadiennes soient toujours prises en compte», indique-t-elle.
Grâce à cette législation, la communauté acadienne et francophone bénéficie désormais d’une meilleure représentation et d’une influence plus grande dans les décisions qui affectent leur éducation.
Selon M. LeBlanc, l’Office des affaires acadiennes et de la francophonie a joué un rôle important comme collaborateur, en participant aux différentes rencontres avec le CSAP et le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance.
Il précise également que, lors des discussions qui ont résulté à cette loi, les points importants évoqués ont été la situation minoritaire des Acadiens et francophones dans la province, mais aussi l’importance du rôle du CSAP pour la promotion et la préservation de la langue française et de la culture acadienne.
Mme Racette espère que le CSAP va continuer de collaborer avec l’Office et le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance.
«Voir le bienêtre et la réussite des élèves est une priorité pour notre gouvernement, précise M. LeBlanc. J’ai hâte de continuer le dialogue et la collaboration avec le CSAP pour foncer de l’avant dans différents domaines afin d’assurer la promotion et la préservation de la langue française, et certainement de la culture acadienne.»
Le CSAP est responsable d’offrir l’éducation en français langue première à travers ses 23 écoles composées d’environ 6 800 élèves. La Loi sur le CSAP comprend un protocole d’entente entre la ministre de l’Éducation et le CSAP, qui définit leur engagement à collaborer.
Elle exige des consultations systématiques avec le CSAP pour toute création ou modification de politiques ou règlements touchant l’éducation en français. Elle crée aussi un nouveau poste au sein du ministère de l’Éducation spécifiquement consacré à l’éducation en français langue maternelle.