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le Jeudi 28 septembre 2023 11:00 Actualités politiques

Le premier parc éolien extracôtier sera construit en Nouvelle-Écosse

  PHOTO - Michael Rosskothen - Adobe Stock
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Le premier parc éolien extracôtier canadien verra le jour près de Guysborough au large de Goldboro, ce qui aidera la province à atteindre son objectif de 2030 en ressources renouvelables.
Le premier parc éolien extracôtier sera construit en Nouvelle-Écosse
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Farida AgognoIJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl

Nova East Wind Inc est une coentreprise de DP Energy et SBM Offshore, une entreprise néerlandaise spécialisée dans la construction et le développement de grands fonds marins, présente sur le territoire depuis 1970. 

DP Energy est une société irlandaise qui œuvre dans le domaine des énergies renouvelables et du développement durable. 

Ce projet, annoncé le mois dernier, sera finalisé d’ici 2030. De 20 à 25 éoliennes flottantes seront implantées sur 150 kilomètres carrés à 25 km de Goldboro. 

Avec une production de 300 à 40 mégawatts d’électricité, ce projet aidera la province à atteindre sa cible de 80 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. 

Ambroise Wattez, directeur du développement de projets chez SBM Offshore, se réjouit de l’annonce de ce projet. « On a une histoire sur ce territoire de la Nouvelle-Écosse depuis longtemps. On y a des équipes présentes depuis de nombreuses années, donc ça nous tient particulièrement à cœur de matérialiser la transition énergétique depuis le pétrole et le gaz vers les énergies renouvelables. C’est vraiment un projet qui est important pour nous. »

M. Wattez ajoute que la Nouvelle-Écosse possède un grand avantage pour la réalisation de ce parc éolien. « La ressource en vent au large [du territoire] est absolument phénoménale. On parle d’une des meilleures ressources en vent à l’échelle mondiale […] qui est couplée à un environnement qui n’est pas si difficile que ça. En termes de vague et de courant, ce qui en fait une zone particulièrement propice à l’éolien en mer et l’éolien flottant. C’est ce qui nous a amenés en Nouvelle-Écosse », affirme-t-il.

Ambroise Wattez, directeur de développement de projets chez SBM Offshore au lancement du projet, le 23 août, au Marriott Harbourfront, à Halifax. 

PHOTO - Kelly Clark - Photographe 

En dehors de la particularité de la province, il confirme que le choix de Goldboro est le résultat d’une recherche de deux ans pour choisir une zone avec le minimum de contraintes sur les activités marines. 

Même si la zone est définie, l’emplacement exact du projet n’est pas encore décidé. La province prévoit mettre en place son plan de réglementation d’ici 2025. Il espère donc que la construction démarrera aux alentours de 2027 avec la fabrication des structures éolienne, les supports et autres. 

Du début jusqu’à la phase de construction des éoliennes, le projet a coûté 100 millions de dollars, précise M. Wattez. Et la construction du parc en elle-même va représenter entre 1 et 1,5 milliard de dollars. « Dans la majorité des cas, de tels projets proviennent de financement et d’investissement privé », dit-il. 

Par ailleurs, il faudra de la main d’œuvre pour le réaliser. À cet égard, M. Wattez confirme que Nova East Wind est en discussion avec le gouvernement provincial et fédéral pour, d’une part, être informé sur la main-d’œuvre disponible et, d’autre part, contribuer au développement des formations nécessaires dans le but d’outiller la main-d’œuvre locale.

Sans donner une estimation sur le nombre d’emplois qu’un tel projet peut générer, il souligne que lui et son équipe sont confiants qu’il va créer «de nouveaux emplois» en Nouvelle-Écosse.

 « Et c’est déjà le cas, précise-t-il, puisqu’on travaille aujourd’hui avec un certain nombre d’entreprises pour nous aider sur les premières analyses du début du développement de projet. On en a déjà employé un grand nombre. C’est déjà une réalité. Et pendant la phase de construction, ça sera significativement plus grand avec beaucoup plus de main-d’œuvre requise. » 

Une autre question fondamentale pour la réalisation de ce projet est la négociation avec la population locale, les pêcheurs et les autochtones. 

Pour ce faire, il affirme que les interactions avec les associations de pêcheurs ont déjà commencé. « J’ai été moi-même en Nouvelle-Écosse, à Goldboro, il y a quelques semaines. On a tenu une maison ouverte pour écouter les commentaires des gens. Les pêcheurs sont venus exprimer leurs opinions. Il y a bien sûr un grand nombre d’associations présentes sur le territoire. Donc, on a l’intention d’augmenter nos interactions » , raconte-t-il. 

Le but de ces interactions est de savoir exactement où seront positionnées les éoliennes, pour que ces installations soient moins impactantes sur les activités de pêche. 

Cependant, les pêcheurs qui seront touchés par ces travaux seront compensés. « Les compensations peuvent être de plusieurs types, soutient-il. Elles peuvent être financières. Elles peuvent être aussi le fait de développer une autre zone de pêche à côté ou développer des sentiers d’apprentissage pour un autre type de pêche. Toutes les routes sont ouvertes. Nous ne fermons aucune porte pour le dialogue avec les associations de pêcheurs. »

Quant à la population locale et celle autochtone, il atteste que les discussions ont déjà aussi commencé. Et tout comme les pêcheurs, Nova East Wind est ouvert au dialogue pour les meilleures formes de compensation en cas d’impact. 

« La Nouvelle-Écosse est une terre accueillante. On a vraiment à cœur de rendre la pareille, d’être sûr que cet accueil qu’elle nous a fait, nous le rendions avec les bénéfices maximums […] c’est vraiment la pierre angulaire de ce projet », conclut-il.