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le Vendredi 27 octobre 2023 10:00 Nos communautés - Halifax

Le Salon du livre de Halifax, un moment phare pour les amateurs de littérature

Les libraires ont transporté des milliers de livres pour le Salon du livre de Halifax.  — PHOTOS : Jean-Philippe Giroux
Les libraires ont transporté des milliers de livres pour le Salon du livre de Halifax.
PHOTOS : Jean-Philippe Giroux
DARTMOUTH - Le Francofest est de retour avec une nouvelle édition du Salon du livre de Halifax, qui offre la chance à la jeunesse et aux amoureux de la littérature de découvrir les œuvres d’ici et d’ailleurs.
Le Salon du livre de Halifax, un moment phare pour les amateurs de littérature
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Marie Cadieux, directrice littéraire et générale de Bouton d’or Acadie.

Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse

Les trois jours d’événements, qui font partie de la programmation 2023 du Francofest, ont lieu du 26 au 28 octobre au gymnase de l’École du Carrefour à Dartmouth. 

Il s’agit du seul salon du livre en français dans la province. « C’est vraiment important pour nous de le faire tous les ans pour que le plus de personnes possible aient accès à des livres en français », déclare Camille Lucas, agente de projets du Conseil communautaire du Grand-Havre (CCGH) et responsable de la programmation du Salon. 

Marie Cadieux, directrice littéraire et générale des éditions Bouton d’or Acadie, insiste sur le fait qu’avoir des livres à portée de main fait toute la différence. « Le livre, c’est un objet personnel, dit-elle. C’est un objet simple, sans technologie, qui tombe jamais en panne. Mais, si on l’a pas, s’il n’est pas là, on l’oublie. » 

Rappelons qu’il n’y a aucune librairie française en Nouvelle-Écosse pour acheter des livres sur un coup de tête. 

L’art visuel de Jessica Jerome met en valeur son identité mi’kmaw et bispirituelle. 

L’objectif principal du Salon est de faire découvrir une large sélection de livres d’écrivains acadiens et canadiens ainsi que des œuvres traduites. L’événement ne serait pas possible sans la collaboration de la Librairie Pélagie de Shippagan, Bouton d’or Acadie de Moncton et un nouveau partenaire, la maison d’édition Terre d’Accueil. 

Cette dernière, fondée en 2018 par Suzanne Kemenang, a pour objectif de publier les récits des personnes immigrantes. « On a hâte d’inclure aussi cette diversité-là au Salon », dit Mme Lucas. 

L’événement cible le grand public, mais aussi les élèves dans le but d’amener la littérature dans les écoles. Du 23 au 26 octobre, le CCGH a fait venir des auteurs pour animer divers ateliers dans les écoles du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP). « L’idée, c’est vraiment de permettre aux jeunes de pouvoir rencontrer des auteurs, de pouvoir discuter avec eux », explique M. Lucas. 

Elle ajoute que la mission du Francofest est de promouvoir la culture francophone et de montrer à la jeunesse « qu’on peut avoir du fun en français et que les livres, c’est le fun ». 

Les mêmes auteurs seront présents, le 28 octobre, pour des dédicaces, des présentations et des heures du conte ainsi que pour enregistrer des entrevues en direct avec les animateurs de C médias. 

Le CCGH invite le public à venir déposer leurs anciens livres dans des boîtes de dons, qui seront amenés par la suite à la Fondation Ronald McDonald ainsi qu’aux responsables d’ÉcolePlus. Cette initiative sert à offrir des livres en français aux membres de la communauté qui n’ont pas les moyens de s’en procurer. 

Jessica Jerome, illustratrice du livre Foin d’odeur.

Parler du foin d’odeur

Lors de l’ouverture officielle jeudi, l’artiste mi’kmaw Jessica Jerome a exposé ses œuvres et présenté les illustrations du livre Foin d’odeur aux côtés de Danielle Root, coordonnatrice des programmes et services mi’kmaq du Conseil CSAP. 

Le Francofest essaie toujours de faire un lien entre les Acadiens et d’autres peuples, mentionne Camille Lucas. Cette année, le Francofest a choisi de promouvoir Jessica, une artiste locale qui a travaillé sur Foin d’odeur de l’auteure Theresa Meuse.

Le livre qui porte le nom de cette herbe aromatique, soit l’une des quatre plantes sacrées, souligne son importance pour les Mi’kmaq. « Le foin d’odeur est le premier cadeau que le Créateur nous a offert, explique l’artiste. Il est censé représenter les cheveux de Terre-Mère. » 

Lorsque quelqu’un tresse le foin d’odeur ou les cheveux de quelqu’un d’autre, c’est une manière intime de transmettre ses prières, explique Jessica. L’herbe est utilisée par exemple pour la fabrication de paniers et lors des cérémonies de purification. 

L’artiste espère que sa présentation a permis au public de mieux comprendre pourquoi cette plante joue un rôle important dans la culture mi’kmaw. 

 Le Salon du livre a lieu dans le gymnase de l’École du Carrefour. 

L’heure des hommages

Lors de cette même soirée, Marie Cadieux, Jean-François Cyr, Danielle Root et Nathalie Costello ont pris le temps de rendre hommage à des passeurs culturels qui ont joué un rôle important dans la communauté. 

On parle de feu Philippe Caetano, ancien propriétaire de la librairie La Grande Ourse et ancien partenaire du Salon du livre de Halifax, feu Stéphane Doucet, ancien directeur adjoint de l’École du Carrefour, de plus que feu Daniel N. Paul, auteur de Ce n’était pas nous les sauvages. 

« J’aurais jamais même imaginé un jour faire quelque chose pour honorer Daniel Paul, annonce Jean-François Cyr, qui a traduit l’œuvre de M. Paul. C’est un personnage immense pour moi. »

L’auteur a mis l’accent sur la réconciliation lors de sa présentation. « Je crois foncièrement qu’on a à apprendre [de] qui on était, quel lien on a eu avec les autochtones et de rétablir ce lien-là. C’est pas un lien qui est disparu. C’est un lien qui a été endormi. »