le Mercredi 18 septembre 2024
le Mercredi 6 septembre 2023 9:00 Nos communautés - Clare

De nouveaux étudiants de l’Université Sainte-Anne font face à des difficultés à la Baie Sainte-Marie

  PHOTO - Université Sainte-Anne
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La région de la Baie Sainte-Marie, où se trouve l’Université Sainte-Anne, fait face à de sérieux défis depuis quelques années. Les problèmes de logement, de transport en commun, de garderie sont, entre autres, ceux qui mettent de nouveaux arrivants en grandes difficultés.
De nouveaux étudiants de l’Université Sainte-Anne font face à des difficultés à la Baie Sainte-Marie
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Des étudiants de ladite université, fraichement arrivés à la Baie, ont exposé leur sort au Courrier. Ils étaient, et certains sont encore, dans de beaux draps. 

Nawel Salem est une étudiante d’origine algérienne qui vient d’arriver dans la région. Elle voulait faire des études dans une université francophone au Canada, hors du Québec. C’est la raison pour laquelle elle a choisi l’Université Sainte-Anne. 

Cependant, en arrivant dans la région, elle est descendue dans les résidences de l’Université Sainte-Anne (USA) contre sa volonté. « Mon intention, ce n’était pas de rester en résidence. Je voulais louer une chambre en dehors du campus, a-t-il dit. Malheureusement, je n’ai trouvé que des appartements dans des Airbnb, qui me coûteraient une forte somme. De ce fait, je me suis tourné vers les résidences. »

Mme. Salem, qui aimerait parler et enseigner l’anglais, souhaite profiter de la forte présence de cette langue dans la région afin de la parler. Ce sera une bonne aventure pour la nouvelle arrivante dans cette région. 

Eugénie Robert, d’origine française, est actuellement dans la région en raison d’un échange entre son université basée en France et l’USA. Selon l’étudiante, elle a fait le choix de Sainte-Anne à cause de sa proximité avec la nature. Dans un an, elle devrait décrocher son baccalauréat en sciences, avec une majeure en biologie. 

Mme Robert explique qu’elle a été bien informée de la situation que vivent les habitants de la Baie avant son arrivée. « Après être informée, mon premier plan était effectivement de descendre en résidence, a-t-elle précisé. Étant donné que je n’ai pas de voiture et je sais que le réseau de transports en commun est inexistant dans la région, j’ai dû choisir la résidence. » 

L’étudiante se plaint des problèmes auxquels la région de la Baie Sainte-Marie fait face. « De plus, l’accès à un logement étudiant dans la région est compliqué. Non seulement il y a très peu de propositions, mais aussi les prix des logements ne concurrencent pas vraiment ceux des résidences », a-t-elle conclu. 

Johnsly Ira est un nouvel étudiant à la maitrise en cultures et espaces francophones. Originaire d’Haïti, M. Ira s’est vu dans l’impossibilité de payer les résidences et la nourriture à l’USA. « Puisque je savais déjà que la région n’a ni de logements disponibles ni de transport en commun, j’ai opté pour la résidence, a-t-il dit. Cependant, je me vois imposer un plan de la cafétéria à l’université en raison du fait que je suis en première année, ce que je trouve inadmissible. Non seulement le tarif mensuel de la cafétéria est exorbitant, mais aussi, je n’ai aucune garantie que les plats me conviendront. » 

Si depuis Haïti, M. Ira a enfin discuté avec une propriétaire de la région afin de lui laisser un logement hors du campus, son problème n’est pas toutefois résolu. « Outre la cherté de l’appartement que j’ai trouvé, la propriétaire me dit clairement qu’elle me donnera un contrat pour seulement deux sessions, précise Johnsly avec amertume. Je ne sais pas réellement où je vivrai après ces deux sessions. » 

La majorité des étudiants interrogés se plaignent du manque d’infrastructures que connait Clare. « Comment cela se fait-il que l’Université Sainte-Anne attire des centaines d’étudiants de tous les coins du monde depuis des années, cependant, la région où elle se trouve n’est nullement accueillante pour ces étudiants », se questionne M. Ira. 

Force est de constater que ces problèmes soulevés par ces étudiants ne datent pas d’hier et ne concernent pas uniquement la région de la Baie Sainte-Marie. Toute la Nouvelle-Écosse fait face à cette situation. Néanmoins, le gouvernement de cette province veut attirer plus d’immigrants, particulièrement des francophones.