le Mercredi 27 septembre 2023
le Lundi 13 mars 2023 13:00 Non classé

Quel rapport se développe entre les communautés francophones au Canada ? (2ème partie)

L'Université de l'Ontario français (UOF), la seule université entièrement francophone qui accueille les francophones à Toronto.  — PHOTO - uontario.ca
L'Université de l'Ontario français (UOF), la seule université entièrement francophone qui accueille les francophones à Toronto.
PHOTO - uontario.ca
Dans la première partie de cette chronique, nous avons présenté brièvement le rapport qui se développe entre le Québec et d’autres communautés francophones du Canada. Nous avons montré que le Québec, l’unique province officiellement francophone au Canada, n’est pas toujours bien vu chez les autres communautés francophones. Cette province tend la main à ces communautés quand ses intérêts sont en question, révèle Stéphanie Chouinard dans son article titré Québec c. Francophonie canadienne : la solidarité en francophonie canadienne à l’épreuve du régime de droits linguistiques.
Quel rapport se développe entre les communautés francophones au Canada ? (2ème partie)
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Le Rendez-vous de la Baie, un centre d’accueil accueillant en Clare.

PHOTO - Jean Junior Nazaire Joinville

Quant au présent article, il vise à montrer tous ceux qui font la force des communautés francophones en situation minoritaire (CFSM), dont la Nouvelle-Écosse. En dépit de leur situation minoritaire, elles s’entendent et expriment leur dynamisme afin de trouver des services dont elles ont besoin. 

Nous ne saurions rédiger cet article sans faire référence au concept de « complétude institutionnelle ». C’est un concept qui est élaboré par le sociologue canadien Raymond Breton dans un article titré Institutionnal Completeness of Ethnic Communities and the Personal Relations of Immigrants, paru en 1964.  Les recherches de Raymond Breton portaient sur les relations interpersonnelles existant entre des immigrants avec les personnes de leur propre groupe ethnique à Montréal. Toutes les activités auxquelles les immigrants ont participé intéressaient le chercheur. Les lieux de travail des immigrants, leurs loisirs, leur vie religieuse et associative, pour ne citer que ces activités. 

Aujourd’hui, nombre de chercheurs s’intéressent à ce concept pour définir non seulement le projet collectif des communautés francophones au Canada, mais aussi tout le dynamisme qu’il met afin de se sentir valoriser là où ils vivent. Pour paraphraser Linda Cardinal et Rémi Léger dans leur article titré La complétude institutionnelle en perspective, paru en 2017, si les communautés en situation minoritaire sont dotées de l’école, de l’université, de l’hôpital, et de loisirs, offerts dans leur langue, on peut dire que ces communautés s’épanouissent.

En ce moment, si ces services ne sont pas en quantité comme ils le sont dans les communautés anglophones, les communautés francophones en situation minoritaire connaissent cependant une certaine satisfaction. Ces communautés se joignent aussi à travers des associations existant dans tous les coins du Canada, même dans les régions les plus rurales. 

La Nouvelle-Écosse en particulier, comme province où les francophones vivent en situation minoritaire, connait-elle la complétude institutionnelle ? Autrement dit, les francophones et les Acadiens en Nouvelle-Écosse obtiennent-ils tous les services dont ils ont besoin ? 

Il est clair que les francophones et les Acadiens de la Nouvelle-Écosse n’ont pas autant de privilèges que les anglophones. Nous en avons déjà parlé dans des articles précédents. Cependant, un ensemble d’institutions et d’organismes communautaires font feu de tout bois afin d’apporter des services aux francophones de cette province maritime. Des écoles, universités, organismes accueillants et espaces de loisirs, pour ne citer que ceux-là, existent en Nouvelle-Écosse comme dans d’autres CFSM. C’est cette situation qui fait leur force. 

Cependant, l’équilibre entre les francophones et les anglophones sur le marché linguistique canadien est loin d’être applicable. Si dans chaque communauté il y a des efforts importants qui se font, comme nous le mentionnons précédemment, force est de constater que la Loi sur les lances officielles est un projet irréalisable. D’ailleurs, Choimière et Madore, croient que cette loi est un projet très politique et politisé qui ne touche pas le centre de la cible, dans leur documentaire ayant pour titre Bi* – Bilinguisme, la grande utopie canadienne, paru en 2019.