En fait, ils ne savaient pas vraiment ce que je cherchais. Ils étaient aussi dans l’incapacité de savoir ce qui m’attendait à Clare, la municipalité où se trouve l’université. Une fois que je me suis trouvé en Nouvelle-Écosse, loin de mon pays natal et loin de Montréal, le bastion des Haïtiens, non seulement ma passion pour le français comme langue et culture a atteint le paroxysme, mais aussi j’ai découvert un environnement abordable. Autant je fréquente cette région, autant je découvre des lieux chatoyants et des gens accueillants.
Ceux qui me tapent dans l’œil en Nouvelle-Écosse et à Clare en particulier sont énormes. Si dans mes études les recherches m’ont permis de découvrir de grands auteurs francophones comme Léopold Sédar Senghor, Christophe Premat, Antoine de Rivarol, pour ne citer que ceux-là, à Clare, je découvre des gens accueillants, passionnants et aimables. Je ne pourrais pas dire que je laisse mon pays pour un autre, car j’ai l’impression que je suis encore chez moi.

L’église Sainte-Marie, à Pointe-de-l’Église
Pour les gens de l’extérieur qui ne connaissent pas l’endroit dont je parle, laissez-moi vous informer que la Municipalité de Clare est communément appelée la Baie-Sainte-Marie. Elle se trouve dans le comté de Digby, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Ladite municipalité comprend plusieurs villages. Je peux citer, entre autres, Comeauville, Saulnierville, l’Anse-des-Belliveau, Pointe-de-l’Église et Meteghan.
Ils ne sont pas les villages les plus connus par les Canadiens, encore moins ceux les plus visités par des touristes. Ils ne sont pas non plus des zones où il y a beaucoup de gratte-ciels, de chefs-d’œuvre architecturaux ou d’autoroutes à multiples voies. Toutefois, en ce qui a trait à l’accueil, la courtoisie et la générosité de leurs riverains, sans oublier leur flore et leur faune, ils sont de petits coins où il fait bon vivre.
Selon les données de la Communauté francophone accueillante de Clare, cette municipalité compte aujourd’hui 7 700 habitants.
À Clare, il y a une forte concentration de francophones. C’est dans cette région que l’on trouve aussi le plus grand nombre d’Acadiens et Acadiennes de cette province maritime. Charmants comme eux seuls, ils sont toujours prêts à raconter leur histoire ou à valoriser leur langue.
Je trouve utile de rappeler que le français acadien est l’une des variétés régionales de la langue française, parlée par des locuteurs en Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, au Québec, en Terre-Neuve-et-Labrador et sans omettre au Maine des États-Unis. Je commence à m’adapter avec l’accent de cette langue.
Je ne suis pas le seul qui soit attiré par le charme et le calme qu’il y a dans cette petite région francophone. Karl Beaupré est un Néo-Brunswickois qui a vécu pendant 23 ans en Tracadie, au Nouveau-Brunswick. Mais quand il vient à Clare, il trouve un accueil qu’il n’a pas connu dans sa ville natale.
« J’ai abandonné mes cours dans une université au Nouveau-Brunswick pour venir ici, a-t-il précisé. Dans cette région, je me sens absolument bien, car les gens aiment tout le monde. » Karl affirme que, dans la Municipalité de Clare, il y a des gens courtois comme eux seuls.
Quelque ignorée que soit la Baie-Sainte-Marie, elle a vu poindre une pléiade d’artistes et d’artisans. C’est une région où la culture est en effervescence. Du point de vue de la restauration, il y en a pour tous les gouts. Moi qui suis un fin gourmet, je n’ai rien à me plaindre. Je prends toujours plaisir à savourer les variétés de plats de cette région, surtout ceux qui sont faits à base de fruits de mer. Les fêtards aussi peuvent trouver quelque chose à mettre sous les dents ici à Clare, en raison de multiples d’activités culturelles.
Je pense que ces régions rurales doivent être beaucoup plus médiatisées, voire valorisées pour que plus de gens découvrent les richesses qui s’y trouvent. D’autres choses peuvent captiver les visiteurs venant dans cette ville. Je peux citer, entre autres, la vue sur mer, la verdure des forêts et surtout les appuis socio-relationnels accordés aux nouveaux arrivants. Sans aucun doute de me tromper, il est rare de trouver une région comme Clare…