
Loren Enman
Ce roman place le commissaire Adamsberg au premier plan alors qu’il tente de résoudre un crime plutôt louche qui semble avoir été déclenché il y a des décennies. Bien qu’on lui déconseille de poursuivre une enquête policière, le commissaire éprouve un attachement trop profond à cette histoire pour y renoncer.
Le roman nous présente d’abord Jean-Baptiste Adamsberg, le commissaire de la Brigade criminelle de Paris. Se trouvant au cœur d’une petite île islandaise, Adamsberg est alerté qu’il doit retourner chez lui pour élucider un nouveau crime. Ce crime particulier implique une femme écrasée par un 4×4. Son mari jaloux et son prétendu amant semblent être les principaux suspects, mais lequel est le véritable coupable ?
Après avoir résolu l’affaire avec facilité, Adamsberg se lance dans une nouvelle aventure. Il découvre dans l’ordinateur de son collègue une série d’articles évoquant les décès de trois hommes âgés dans la région de Nîmes, tous mordus par le même type d’araignée, la recluse. Craignant que la recluse ait fait son chemin de l’Amérique vers la France, Adamsberg décide de rendre visite à un expert du sujet, un arachnologue.
Lors de sa visite au Muséum, il rencontre Irène, une charmante vieille dame qui semble partager avec lui le même intérêt pour cette araignée. Même si cela semble impossible, le commissaire est convaincu que quelqu’un est responsable de ces décès qui ne cessent de se multiplier.
Avec sa découverte de la Bande des recluses, un groupe de garçons orphelins qui terrorisait leurs amis avec ces araignées, Jean-Baptiste croit être enfin sur la bonne voie. La suite de cette enquête va obliger Adamsberg à revivre un épisode traumatique de son enfance et à remettre en question quelques-unes de ses amitiés en cours de route…
Emblème du néo-polar comme genre, Quand sort la recluse contribue à faire émerger la féminisation dans le roman noir français. Fred Vargas fait son entrée sur la scène du roman noir en tant que l’une des premières auteures féminines françaises à connaître du succès avec ses œuvres.
Sa création des personnages comme Retancourt, Froissy et même Irène vient renforcer l’importance de la féminisation dans le roman noir français puisqu’elles s’avèrent être des figures féminines puissantes entourées d’hommes.

Un autre élément qui ressort du néo-polar est la révélation des problèmes de notre temps. En auscultant notre société, Vargas nous expose à ses maladies telles que le meurtre, le viol, la jalousie, la trahison et la vengeance.
Comme néo-polar, ce roman conglobe un mélange de divers genres littéraires. Renonçant à une standardisation du genre, Vargas nous plonge dans le vaste monde de l’arachnologie et de l’archéologie.
Il est également important de souligner l’attention portée à la langue dans ce roman. Les membres de la brigade font usage d’un langage décontracté propre à eux qu’ils emploient tout au long de l’histoire.
Même si j’étais hésitante au début, Quand sort la recluse est rapidement devenu l’un de mes coups de cœur. Fred Vargas ne nous a certainement pas épargné les détails de violence, de monstruosité et de sadisme dans son roman afin de nous faire voir les véritables misères et tares de la société.
Je recommande ce roman à tous, sauf peut-être à ceux qui ont une peur bleue des araignées !