À cette époque, un affrontement majeur se profile entre la France et l’Angleterre pour la suprématie en Amérique du Nord. L’Angleterre cherche d’abord à y renforcer sa présence militaire. Elle fonde la ville de Halifax en 1749 et installe des colons sur tout le territoire. On exige alors des Acadiens un serment d’allégeance sans réserve à la Couronne britannique afin d’exclure toute possibilité de neutralité. Le 28 juillet 1755, Charles Lawrence, lieutenant- gouverneur de la colonie, décide d’exproprier les biens et possessions des Acadiens et de les expulser.
Plus de 12 000 Acadiens ont été expatriés vers les Treize Colonies qui s’étendaient du Massachusetts à la Géorgie, aux États-Unis. D’autres ont été déportés vers l’Europe, certains se sont sauvés et ont été faits prisonniers, tandis qu’un dernier groupe a réussi à fuir sans se faire arrêter. La Déportation a causé de nombreuses morts, que ce soit à cause des maladies, des épidémies, des déplacements ou des conditions pénibles de l’exil.
Un retour difficile en Acadie
Plusieurs Acadiens ont choisi de retourner en Acadie. En 1763 par exemple, une soixantaine de familles qui avaient été envoyées à Boston, aux États-Unis, ont décidé de rentrer à pied (hommes, femmes et enfants). Leur intention était de réintégrer leurs maisons et leurs fermes. Ceux qui ont survécu à ce périple de près de 2 900 kilomètres sont arrivés pour découvrir que tout avait changé. Des familles de langue anglaise occupaient maintenant leurs terres et leurs maisons. Ils étaient devenus des étrangers dans ce pays qui leur appartenait pourtant de plein droit. Ils se sont mis à la recherche d’un coin de pays où ils pourraient s’établir. Plusieurs Acadiens sont donc revenus en Nouvelle-Écosse, mais pas forcément sur leurs terres d’origine.