Jean-Philippe Giroux
IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
L’objectif principal de la Résidence est de permettre aux artistes de partager leurs expériences et leurs talents pendant une dizaine de jours, mais aussi de s’inspirer des autres activités du Congrès mondial acadien (CMA) 2024.
Pour le musicien louisianais Zachary Fuselier, la résidence fut un réel échange culturel. D’une part, il était important pour lui de représenter la Louisiane et, d’autre part, de découvrir l’Acadie de la Nouvelle-Écosse.
Il souhaitait aussi «expériencer les différentes cultures acadiennes parce qu’on est quand même un peuple, mais depuis la Déportation, on est assez différent».
Eric Amedekanya (Sergio Erico) de Grand-Sault, un slameur et producteur de musique originaire du Togo, a confié que la résidence fut une expérience enrichissante pour lui. Ce qui l’avait poussé à poser sa candidature, c’était la curiosité et le gout de revenir à la Baie Sainte-Marie, où il a fait ses études.
Il voulait aussi une occasion de mieux connaitre l’Acadie. «J’ai grandi dans la culture acadienne, mais je n’ai pas eu cette chance d’apprendre davantage sur la culture acadienne, donc, à mon humble avis, cette rencontre ou bien le CMA me donne l’opportunité de pouvoir apprendre et élargir mes connaissances.»
L’artiste Joe Nadeau, basé(e) à Moncton et se spécialisant en dramaturgie, a produit un poème qu’iel a lu lors de la présentation, accompagné d’un court-métrage qu’iel a réalisé.
Lorsque Nadeau était jeune, iel aimait beaucoup les référents acadiens comme Évangéline et Gabriel. Plus tard dans la vie, iel a découvert son identité queer et, dans un même temps, s’est distancié(e) de son identité acadienne. Aujourd’hui, Nadeau utilise l’art pour combiner et faire cohabiter les deux.
Solène Mauger, une Acadienne de Belle-Île-en-Mer, en France, a produit des œuvres d’art graphique à partir d’images prises dans les régions de Clare et Argyle.
Pour Mauger, la Résidence était une occasion de mieux connaitre l’Acadie. «En France, on n’a pas la chance de voir ça, en histoire, donc je connaissais très peu de choses sur l’Acadie, dit-elle. Je pense vraiment que cette résidence et tout ce qu’on a eu la chance de faire ici, c’était les meilleures conditions possibles pour moi, pour découvrir la culture de mes ancêtres.»
Voulant une représentation de la région de Clargyle, le CMA a contacté la multiinstrumentiste Tania Saulnier, originaire de Clare, qui a profité de la résidence pour composer une chanson et parfaire ses compétences en écriture.
Saulnier n’avait jamais entendu parler du concept de la résidence artistique avant le CMA 2024. La semaine de création lui a permis d’apprendre des autres artistes à travers les échanges d’idées et de s’ouvrir aux autres perspectives. «On ouvrait nos yeux pour toute autre que pour ça que nous autres on était là pour», dit-elle.
Anne-Marie White, l’accompagnatrice de la Résidence artistique, a fait savoir aux artistes après leur prestation qu’il faudra attendre quelque temps avant qu’ils comprennent mieux les retombées.
«Vous savez pas encore ce que la résidence va vous avoir donné. On va vous reposer la question dans un an, dans deux ans, pis là, vous allez voir le fil qui a été tiré pis qui vous suit. C’est tough, être un artiste. C’est tough pis on se sent souvent isolé pis tout seul, pis ça là (la résidence), c’est comme du gaz. Ça part, pis on en a pour un bout.»
L’expérience a aussi prôné la diversité culturelle, selon Amedekanya. «La résidence a créé le réseautage. Sans le réseautage, nous sommes personne parce qu’on a besoin de chacun de nous pour pouvoir avancer. Et puis aussi, ça crée un esprit d’équipe. On puise l’inspiration, en fonction du vécu de tout un chacun.»
Il s’agit d’une première pour les CMA. La résidence fut l’idée de Marcel Aymar, directeur de la programmation du CMA 2024, qui a été possible grâce à un partenariat avec la Société nationale de l’Acadie et la Commission jeunesse de l’Acadie.
La Résidence fera partie d’un nouveau métrage du cinéaste Phil Comeau, qui était au CMA 2024 pour le tournage.
La prestation s’est terminée avec une reprise de la chanson «Flying Cowboy» de Mike à VIk, qui a accompagné le groupe d’artistes tout au long de leur résidence.