le Jeudi 12 septembre 2024
le Lundi 26 août 2024 7:00 Acadie et Francophonie

Le Congrès mondial acadien «a ravivé notre flamme»

En 2019, Katelyn Gill était impliquée dans le conseil d’administration du CMA qui s’est tenu à l’Île-du-Prince-Édouard. — PHOTO: Gracieuseté
En 2019, Katelyn Gill était impliquée dans le conseil d’administration du CMA qui s’est tenu à l’Île-du-Prince-Édouard.
PHOTO: Gracieuseté
La Voix acadienne - Alors que le Congrès mondial acadien (CMA) vient de se terminer dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, plusieurs insulaires reviennent sur le précédent CMA, organisé à l’Île-du-Prince-Édouard en 2019. Selon eux, l’évènement a laissé des traces durables dans le paysage insulaire. Au-delà des retombées économiques, les quinze jours de festivités ont ravivé la fierté acadienne dans la province.
Le Congrès mondial acadien «a ravivé notre flamme»
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«Ça nous a donné confiance, cette fierté est restée et continue à se transmettre aux jeunes générations», partage Charles Duguay à propos du CMA organisé à l’île en 2019. 

PHOTO: Marine Ernoult

Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne

«C’était incroyable comme sentiment de vivre le CMA à la maison, partage Katelyn Gill. Ça a fait revivre notre fierté, surtout dans les petites communautés qui ne sont pas habituées à avoir de si grands évènements.»

L’Acadienne évoque avec émotion les drapeaux acadiens qui flottaient partout à l’Île-du-Prince-Édouard. Les traverses piétonnes de Charlottetown peinturées aux couleurs de l’Acadie. «C’était du jamais vu», lâche-t-elle des sanglots dans la voix.

«Ça a ravivé notre flamme, ça a donné envie à des Acadiens qui avaient perdu le français de se reconnecter à la langue de leurs ancêtres», poursuit Charles Duguay. 

Les deux Insulaires étaient impliqués dans le conseil d’administration du CMA organisé en 2019 à l’Î.-P.-É. et dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. 

Katelyn Gill se souvient des nombreuses réunions durant lesquelles de nouvelles idées fusaient dans tous les sens : «Au début, on célébrait les petits succès comme des confirmations de fonds et plus on s’approchait du jour J, plus on sentait l’effervescence monter.»

«Le CMA nous a donné de la visibilité, on a pu se voir et s’entendre partout, c’est tellement important», affirme Rachelle Ann Gauthier.  

PHOTO: Marine Ernoult

«Harmonie entre les communautés»

«On a travaillé très fort en équipe pour planifier toutes les activités et des rencontres, mais c’était le fun», ajoute Rachelle Ann Gauthier, qui a rejoint le conseil d’administration en 2017. 

De son côté, Charles Duguay se remémore «l’harmonie» entre les communautés acadiennes de l’Î.-P.-É. et du Nouveau-Brunswick, «qui ont su travailler main dans la main.»

«On ne devait pas travailler pour dire “n’oubliez pas l’île”, ça s’est fait naturellement», se félicite le bénévole, qui salue également le travail de «cheffe d’orchestre» de la présidente Claudette Thériault, originaire de la province.  

Pendant les quinze jours du CMA, les spectacles, conférences et réunions de famille se sont enchaînés. À l’évocation de cette période, Charles Duguay parle d’une «énergie extraordinaire», Rachelle Ann Gauthier parle d’un «enthousiasme communicatif», tandis que Katelyn Gill se rappelle d’évènements «pas mal impressionnants et même spectaculaires». 

Tous les trois mentionnent la course d’ouverture sur le pont de la Confédération fermé à la circulation, le concert d’inauguration donné par le groupe de musique Barachois à Abram-Village, ou encore la projection son et lumière sur les murs de l’église de Miscouche, conçue par Emmanuelle et Pastelle Leblanc. 

«Ça a mis l’île sur la carte de l’Acadie»

À leurs yeux, ces célébrations ont eu des retombées culturelles et identitaires bien réelles, qui perdurent encore aujourd’hui. 

«Le CMA nous a donné de la visibilité, on a pu se voir et s’entendre partout, c’est tellement important, affirme Rachelle Ann Gauthier. Des gens du monde entier ont pris conscience qu’il y avait à l’île une communauté francophone active et bien vivante.»

«Ça a mis l’île sur la carte de l’Acadie, renchérit Katelyn Gill. Avant, beaucoup de monde ne nous connaissait pas, mais depuis des francophones reviennent, car ils savent qu’il y a des évènements en français chez nous.» 

La jeune femme reconnaît néanmoins que la pandémie de COVID-19 en 2020 a mis un frein à cet élan. 

Pour Charles Duguay, les Acadiens ont aussi réalisé qu’ils étaient capables d’organiser une manifestation de grande envergure : «Ça nous a donné confiance, cette fierté est restée et continue à se transmettre aux jeunes générations.»

Intéresser les jeunes insulaires à des manifestations culturelles en français demeure cependant un défi. À cet égard, Katelyn Gill insiste sur le besoin de proposer des activités qui leur ressemblent, axés sur leur réalité en milieu minoritaire.