Le professeur Jean Wilson, porte-parole pour le Syndicat, a souligné que les négociateurs avaient établi un protocole à suivre au début des négociations. « Dès ce moment-là, on s’est aperçu que le processus serait très différent des dernières négociations qui ont lieu tous les trois ans. C’était très cordial auparavant, il y avait du dialogue entre les deux côtés. Mais cette fois, il y a un changement d’attitude. Ça s’est mal passé depuis le début. Le processus est long à établir. Nous nous sommes assis à la table pendant trois mois avec une vingtaine de demandes. On a commencé avec les plus faciles et seulement neuf demandes ont été abordées. Nous ne recevions que des réponses négatives, on refusait nos demandes qui ne représentaient que 0,8 % du budget universitaire », a dit Jean Wilson. Il s’est dit étonné qu’il y ait un vote de grève. Il est professeur là depuis 30 ans, et il n’y a pas eu de grève pendant ces années.
Après huit mois, le vote de grève a été demandé par les membres qui estiment que le processus a été très long. Le vote de grève a eu lieu le mercredi 16 février avant la semaine d’études des étudiants dans l’intention de voir les deux côtés retourner à la table avant le retour des classes suivant la semaine d’études qui a eu lieu du 21 au 28 février. Les membres ont alors voté à 90 % pour faire la grève.
Le Syndicat a aussi demandé une conciliation en novembre. Un conciliateur a été nommé par la province. « Nous n’avons pas eu le rapport. On n’a pas pu débloquer un seul point, ça s’est avéré futile, selon Jean Wilson. Il s’agissait d’exercices de cinq heures à la fois qui n’ont abouti à rien, on refusait tout. »
Le Syndicat estime que l’Université semblait vouloir faire durer les négociations jusqu’à la fin de l’année universitaire quand les étudiants auront obtenu leurs notes pour cette année universitaire. « Nous avons décidé de faire la grève avant le congé d’études pour faire pression et négocier en bonne foi. C’est très mystérieux à savoir pourquoi il y a ce changement radical dans les attitudes par rapport aux années précédentes. Nous sommes prêts n’importe quand pour retourner à la table de négociations. Nous sommes « figés dans la glace » depuis trois mois. On a voulu mettre de la pression pour continuer de négocier. Ça nous chagrine, nous ne voulons pas que les étudiants perdent leur semestre d’études », a dit M. Wilson.
Le syndicat est bloqué sur deux aspects importants, soit la charge de cours pour les permettre de faire plus de recherches et le côté salarial. Les professeurs sont rendus à une charge de cinq cours par semestre et en veulent quatre, comme au Québec en particulier, afin d’être plus libres pour faire de la recherche. Les membres du personnel comprennent la quarantaine de professeurs collégiaux et universitaires et les bibliothécaires.
De son côté, Allister Surette, président et vice-chancelier de l’Université, s’est dit surpris d’apprendre au sujet du vote de grève. « C’est dommage qu’on soit rendu là, selon lui. Nous avons passé deux ans en négociations et nous avons déclaré une impasse en novembre. Le conciliateur a été nommé par la province au début décembre et le syndicat a vite mis fin à son travail. Nous avons repris le 20 janvier pendant environ trois semaines. Nous avions abordé moins que 50 % de la Convention collective. »
Il y avait encore beaucoup d’items sur la table, et parmi eux des items significatifs. « Nous ne comprenons pas pourquoi on dit qu’il y a eu un changement d’attitudes dans les négociations avec les nouveaux négociateurs. Notre négociateur, Eric Tufts, est au service de l’Université depuis plus de trente ans. Le syndicat a déclaré l’impasse sans discuter de la charge de travail et des cas financiers avant d’aller en grève. »
Il a noté qu’il restait 38 articles sur 44 dans la Convention collective à discuter quand il y a eu l’impasse. « C’est très étrange qu’on soit arrivé ici. Nous sommes frustrés de la situation », a dit le recteur.