le Jeudi 12 septembre 2024
le Lundi 26 août 2024 9:00 Communautaire

L’héritage culturel dans le cœur des Acadiens de Truro

Images prises lors des festivités du Quinzou, à Truro.  — PHOTO: Ariane Gleize
Images prises lors des festivités du Quinzou, à Truro.
PHOTO: Ariane Gleize
À Truro, du 8 au 10 aout, a eu lieu le «Quinzou che'nous» pour célébrer la culture et la langue acadienne. Une occasion d’aller à la rencontre d’Acadien(ne)s de Truro, de saisir leur sentiment ainsi que la place du français dans leur construction identitaire.
L’héritage culturel dans le cœur des Acadiens de Truro
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Être acadien représente une identité

Le Courrier est allé à la rencontre d’Acadien(ne)s qui sont fiers de cet héritage, notamment parce qu’il y a un réel sentiment d’entraide et d’appartenance à Truro. Ces personnes vivant à Truro trouvent cette communauté francophone accueillante et ouverte à tous.

Pour Jillian Ford-King «le plus que je grandis, le plus que cela devient important. Je comprends les mots de ma mère et de ma grand-mère.» Être avec ces enfants et leur transmettre cette fierté acadienne, pour elle, il n’y a pas de mots.

Yvette Saulnier mentionne qu’«il y a plein d’Acadiens ici dans la région de Truro, mais l’identité est dans ton cœur. Les Acadiens sont, en général, des personnes qui s’aident les unes et les autres. Ils aiment beaucoup fêter et ont un gros cœur.» 

Elle précise aussi que sa famille manquait de beaucoup de nécessité dans la vie, mais que c’était des travailleurs. Aujourd’hui, elle souligne le fait que «nous avons « hérité« , je pense, de leur façon de travailler, d’aimer, d’accueillir les gens, etc. Ce n’est pas la même vie. Nous vivons maintenant, souvent avec manque de rien. Donc pour moi, être Acadienne est mon passé et ce que j’ai hérité de mes ancêtres.» 

Delaney Clarke explique que même si elle n’est pas Acadienne de souche, être Acadienne, c’est faire partie d’une communauté inclusive. Et elle se sent incluse dans la communauté de Truro.

Images prises lors des festivités du Quinzou, à Truro.

PHOTO: Ariane Gleize

Elle a fait le choix de continuer ses études en français dès la 12ème année. Pour elle, parler français et anglais lui ouvre plein de portes. Au fur et à mesure des années, elle a réalisé que parler français faisait partie de son identité, de qui elle est. Elle a donc continué à nourrir ce côté-là et transmet le français à son fils.

Parfois, le cheminement peut être long, comme pour Lucie-Maude Lebreton. Lorsqu’elle était jeune, elle voulait partir de cette communauté, car elle trouvait qu’elle vivait dans le passé. Mais petit à petit, elle y revient, car «c’est une belle famille. Beaucoup plus grande que ce que je pensais. Cela aide d’avoir ce repère. Cela unit encore plus.» 

Elle se sent fière de son passé, de ses ancêtres. Par exemple, elle indique ne jamais être allée à Pointe-à-la-Croix, mais elle veut y aller, car elle trouve que c’est important pour le sentiment d’appartenance.

Prendre sa place en tant que francophone

Jillian Ford-King espère avoir un rôle actif et être un petit morceau de l’agrandissement de la communauté francophone de Truro. Pour Lucie-Maud Lebreton ou Delaney Clarke, elles estiment que cela peut demander un effort de parler français, mais il est important de maintenir la langue pour ne pas la perdre.

La solitude peut être présente lorsqu’on est plus jeune. Pour Jillian Ford-King, «elle ne veut pas que les personnes qui parlent français se trouvent seules, car je me sentais seule, petite». 

Place du français dans la construction identitaire

Le français fait partie de chacun, au même titre que l’anglais. La place du français est une fierté pour chacune de ces personnes, pour la langue, pour leur famille, pour leur identité. Dès qu’une occasion se présente, il est important de parler français. «C’est cool de le parler», dit Cassi McNutt.

Pour Lucie-Maude Lebreton, «le français est aussi au centre de tout, au centre des valeurs. Ça se perd si on ne le pratique pas, surtout au début.» Aujourd’hui, elle voit vraiment l’importance de parler français. Elle précise que, comme Truro est une communauté anglophone, elle essaie de transmettre le français le plus possible.

Delaney Clarke précise que le français parait secondaire au début et peut être un obstacle, mais le français est important, dit-elle, et il faut être sûr de rendre cette langue inclusive, et de la partager.

Il y a différents français, mais pour Jillian Ford-King, le français acadien la connecte directement à sa famille. Yvette Saulnier ajoute que «ma famille a été élevée dans les deux langues, en plus de la langue « acadienne », et nous en sommes très fiers. Je peux pas m’imaginer ne pas pouvoir parler le français et l’anglais.»

Yvette Saulnier indique qu’«à la fin de la journée, ceux qui veulent se croire Acadiens peuvent l’être».