Il convient de souligner que les entrevues réalisées dans ce projet et la recherche que les étudiant(e)s effectueront dans les archives se diffuseront sous forme d’épisode d’un balado d’Acadiversité, réalisé par le professeur Clint Bruce, directeur de l’Observatoire Nord-Sud, logé à l’Université Sainte-Anne.
«Le projet s’inscrit dans le cadre d’un cours que j’ai enseigné lors de la session d’hiver 2024. Il s’agit d’un cours de 4e année intitulé « Séminaire en histoire du Canada »», précise Stéphanie St-Pierre, dont le rôle est d’abord celui de professeure responsable du cours qui a lancé le projet, mais aussi et surtout de coordinatrice.
L’objectif central de ce cours était d’apprendre des méthodes de recherche et d’être en mesure de les appliquer, ajoute-t-elle.
La professeure a organisé le cours complet autour d’un projet de recherche portant sur la Colonie jeunesse acadienne (CJA) plutôt que de préparer une dissertation finale ou d’écrire un examen. Ainsi, les étudiant(e)s devaient travailler dans les archives et faire des entrevues avec des personnes de la communauté pour recueillir des informations au sujet du camp.
Par ailleurs, c’est un projet qui a pris du temps avant de se concrétiser. «Je discutais avec des amies après une rencontre de la Société acadienne de Clare. J’ai mentionné que j’aimerais enseigner le cours « Séminaire en histoire du Canada » en appliquant la méthode de l’apprentissage expérientiel, et faire un projet d’histoire locale, explique Mme St-Pierre. J’ai lancé quelques idées et une des personnes avec qui je discutais a mentionné la Colonie jeunesse acadienne. J’ai tout de suite accroché.»
Selon la spécialiste en histoire de la francophonie canadienne, lorsqu’elle travaillait au Centre acadien, elle avait eu la chance de consulter le fonds d’archives des Dames patronnesses, le groupe de femmes bénévoles qui étaient responsables du financement du camp de la CJA.
Actuellement, le projet va bon train. «Avant la fin de la session, les étudiantes et étudiants du cours ont rédigé des sections du scripte. Chaque personne avait un thème : la religion, le quotidien, la langue et la culture, la Main noire, précise la native du nord de l’Ontario. Présentement, je suis à l’étape de la mise en commun des sections de scripte. Je procède à une réécriture des textes produits par les étudiantes et étudiants afin d’uniformiser le tout.»
Elle informe qu’elle a quatre étudiant(e)s, soit deux équipes de deux personnes, qui ont accepté d’enregistrer la narration du scénario plus tard cet été. «Je pourrai ensuite faire le montage audio avec l’équipe de l’Observatoire Nord-Sud et, si tout va bien, le balado sera prêt à l’automne 2024», souligne-t-elle.
Selon Mme St-Pierre, jusqu’ici, le plus grand défi auquel elle fait face dans ce projet est la disponibilité des comédien(ne)s. «C’est un projet quand même ambitieux, qui devait être complété dans une seule session, précise-t-elle. Idéalement, j’aurais voulu qu’on puisse finaliser l’enregistrement de la narration avant la fin de la session, mais ce n’était vraiment pas possible!»
Si le projet nécessite plus de temps que prévu, la professeure est par ailleurs très heureuse en raison de la richesse des documents qu’elle a trouvés dans les archives, d’une part, et de la générosité des gens de la communauté qui ont accepté de participer au projet, d’autre part. «J’espérais qu’on pourrait avoir au moins 5 à 10 entrevues et on en a eu environ 20», souligne-t-elle.
En ce qui concerne le balado, la coordinatrice du projet précise qu’il y aurait un épisode en deux ou trois parties, où chacune d’entre elles durera environ 40 minutes. «Le projet est en effet très riche. Je compte poursuivre le travail sur la CJA en m’interrogeant, notamment, sur la place des Dames patronnesses et leur rôle avec le camp et dans la communauté», conclut-elle.