le Mardi 10 décembre 2024
le Lundi 4 mai 2020 14:39 Communautaire

Tuerie en Nouvelle-Écosse : une enquête publique demandée

Le tartan de la Nouvelle-Écosse émerge comme une force unificatrice à la suite de la tuerie. — WWW.NOVASCOTIA.CA
Le tartan de la Nouvelle-Écosse émerge comme une force unificatrice à la suite de la tuerie.
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HALIFAX : Des Néo-Écossais qui peinent à surmonter les conséquences dévastatrices d’une récente tuerie espèrent obtenir un engagement ferme de la part des leaders provinciaux pour qu’ils mettent sur pied une enquête publique visant à répondre à une longue série de questions.
Tuerie en Nouvelle-Écosse : une enquête publique demandée
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     Nick Beaton, le mari d’une préposée aux soins continus qui a été tuée alors qu’elle se rendait à son travail, a déclaré lundi qu’une enquête est nécessaire pour se pencher en profondeur sur diverses questions, incluant le mode de communication de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avec la population lors d’un massacre de masse.

     M. Beaton croit que Kristen, son épouse, serait toujours en vie si une alerte d’urgence avait été lancée après que le tireur eut quitté la région de Portapique, où 13 personnes ont été tuées.

     « Il faut une enquête, il n’y a aucun doute », a-t-il déclaré dans une entrevue, ajoutant que le manque d’informations claires sur les événements du week-end l’avait incité à mener ses propres recherches.

     « Que savons-nous? Nous ne savons rien parce qu’ils ne nous disent rien. »

     Selon M. Beaton, les hauts dirigeants de la GRC n’ont pas su communiquer l’ampleur de la menace en la détaillant dans une série de gazouillis, plutôt que de lancer une alerte d’urgence qui aurait apparu sur les téléphones intelligents et les écrans de télévision.

     Toutefois, ajoute-t-il, l’alerte d’urgence n’est qu’une question parmi plusieurs qui découlent du massacre qui a mené à la mort de 22 personnes dans cinq communautés au cours du week-end.

     Les autorités policières ont déclaré que le tireur a eu accès à une arme de poing et des armes d’épaule pour lesquelles il ne détenait pas de permis, incluant des armes obtenues aux États-Unis. La police n’a toutefois pas précisé comment il a pu se les procurer.

     Des questions surgissent aussi sur le fait que le tueur de 51 ans soit parvenu à éviter un périmètre policier autour de Portapique.

     Par ailleurs, la GRC n’a toujours pas précisé comment le malfaiteur a réussi à obtenir quatre répliques de voitures de police, incluant celle qu’il conduisait les jours des meurtres et qui était dotée d’une barre lumineuse et de motifs identiques.

     En plus, des questions perdurent au sujet du mobile du crime.

     La GRC a déjà indiqué que le tueur a d’abord eu une dispute conjugale violente avec son amie de cœur samedi soir, notant que cet événement pourrait avoir été l’élément déclencheur de la tuerie qui a suivi.

     Archie Kaiser, un professeur à la Faculté de droit de l’Université Dalhousie, soutient qu’une enquête à grande portée pourrait permettre de déterminer, par exemple, si la misogynie y est pour quelque chose.

     « Certaines personnes ont mentionné que de la haine envers les femmes s’est transformée en un acte de violence », a-t-il soutenu lors d’une entrevue téléphonique.

     M. Kaiser est d’avis que le premier ministre Stephen McNeil doit promettre clairement d’instituer une enquête publique d’une étendue aussi large que possible et demander aux autorités de mettre le projet en marche.

     Jusqu’à maintenant, M. McNeil a fait savoir qu’il avait demandé au procureur général Mark Furey, un ancien agent de la GRC, d’étudier la possibilité de lancer une enquête.

     M. Furey n’était pas immédiatement disponible pour commenter le dossier lundi. Toutefois, le ministère provincial de la Justice a publié un communiqué dans lequel il soutient qu’il serait « prématuré », à ce moment-ci, de penser à tenir une enquête publique.