le Vendredi 24 janvier 2025
le Lundi 11 novembre 2024 7:00 Chroniques

Le sergent de section Ernest LeBlanc, radiotélégraphiste et artilleur, mort lors d’un raid aérien

Le camarade Leandre LeBlanc lors d'une visite au cimetière de guerre de Choloy, où il pose devant la pierre tombale en l'honneur de son oncle, le sergent de section Ernest LeBlanc. — PHOTO : De gracieuseté
Le camarade Leandre LeBlanc lors d'une visite au cimetière de guerre de Choloy, où il pose devant la pierre tombale en l'honneur de son oncle, le sergent de section Ernest LeBlanc.
PHOTO : De gracieuseté
Depuis de nombreuses années, nous rendons hommage et nous nous souvenons de nos anciens combattants, de ceux qui ne sont jamais revenus, de ceux qui ont survécu, ainsi que de leurs familles et de leurs proches. Cela est particulièrement évident à l'approche du mois de novembre, où les souvenirs de la guerre sont nombreux.
Le sergent de section Ernest LeBlanc, radiotélégraphiste et artilleur, mort lors d’un raid aérien
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Le sergent de section Ernest LeBlanc de Saint-Joseph-du-Moine, radiotélégraphiste et mitrailleur de bord, est mort lors d’un raid aérien, le 30 juillet 1942 à l’âge de 24 ans. 

PHOTO : Archives

Les gens portent des coquelicots, regardent des documentaires spéciaux et des hommages sur les chaines de télévision et de radio, des articles sur la guerre paraissent dans les journaux du monde entier, des séances spéciales sont organisées dans les écoles et, bien sûr, toutes les cérémonies de célébration du 11 novembre. 

C’est une période où de nombreuses histoires datant d’il y a si longtemps sont partagées, dans l’espoir que les générations futures n’oublient jamais les sacrifices consentis par nos soldats. 

Une histoire que j’ai trouvée fascinante est celle de la famille d’Eusèbe (à Médéric) LeBlanc de Saint-Joseph-du-Moine et de leur expérience pendant la guerre. Ils ont eu deux fils qui ont participé à la Deuxième Guerre mondiale. Il s’agit d’Étienne et d’Ernest LeBlanc. 

Étienne est revenu à la maison, mais, malheureusement, son frère n’est pas revenu. Le sergent de section Ernest LeBlanc a servi dans l’Aviation royale canadienne (ARC) en tant que radiotélégraphiste et artilleur. Il est décédé lors d’un raid aérien à l’âge de 24 ans.

Après avoir terminé ses études, Ernest se rend à Montréal, où il travaille comme serveur jusqu’à ce qu’il s’engage dans l’ARC. Après avoir terminé son entrainement au Canada, il s’est embarqué pour l’Angleterre en novembre 1941. 

En Angleterre, le sergent de section LeBlanc a servi dans la 23e unité d’entrainement opérationnel entre le 12 janvier 1942 et le 2 mai 1942, et dans l’unité de conversion 1651 à Waterbeach, Cambridgeshire, jusqu’au 9 juillet 1942, date à laquelle il s’est joint au 149e escadron de la RAF à Lakenheath (Suffolk), en Angleterre. 

Dans la nuit du 29 au 30 juillet 1942, 291 avions ont pris part à des opérations aériennes au-dessus de Sarrebruck, en Allemagne. Malheureusement, l’avion Stirling (R 9161) du sergent de section LeBlanc est abattu au retour du raid et s’écrase près de Regniowez, dans le nord de la France. 

Wireless Operator Air Gunner, Flight Sergeant Ernest LeBlanc de Saint-Joseph-du-Moine pendant la 11e Guerre mondiale.

PHOTO : Archives

Le Bomber Command affirme avoir gravement endommagé deux cibles industrielles, une usine sidérurgique et une usine d’ingénierie. Les registres de Sarrebruck font état de dégâts importants et de victimes dans les quartiers du centre et du nord-ouest. Quelque 396 bâtiments ont été détruits et 324 gravement endommagés, et 155 personnes ont été tuées.

Les six membres d’équipage tués à bord de l’avion Stirling (R 9161) sont enterrés dans une tombe collective au cimetière militaire de Choloy. Seul le copilote a survécu et a passé les deux années suivantes dans un camp de prisonniers de guerre. 

Le frère d’Ernest, Etienne, resté dans la Force d’Occupation, se rend dans le village, où l’avion de son frère s’est écrasé. Il a rencontré une famille qui s’occupait du cimetière et a pu localiser la tombe du sergent Ernest LeBlanc. 

La famille d’Ernest, qui avait reçu un télégramme l’informant que son fils était porté disparu lors d’opérations au-dessus de l’Allemagne, attendait anxieusement que d’autres détails lui parviennent. Finalement, il a été très difficile d’apprendre que leur fils avait été tué au combat, mais Étienne a trouvé la tombe, ce qui a apporté un sentiment de paix et d’apaisement à la famille.

Choloy est un village et une commune du département de Meurthe-et-Moselle, situé à 28 kilomètres à l’ouest de Nancy et à environ 5 kilomètres à l’ouest de Toul, ville située sur la N4 reliant Paris à Nancy. Le village est situé au sud de la Moselle, sur la route départementale (D11B) reliant Toul au village voisin de Foug. 

Le cimetière militaire de Choloy se trouve à 3 kilomètres à l’ouest de Toul, sur le côté nord de la route D11B. Le cimetière de guerre de Choloy est la dernière demeure des victimes de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Il est géré par la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth. 

Photo du sergent de section Ernest LeBlanc et de sa sœur Elizabeth lors d’un moment spécial.

PHOTO : Archives

C’est également la dernière demeure de nombreux membres de l’ARC et de leurs familles, décédés alors qu’ils servaient en Europe au sein de la première division aérienne, entre 1953 et 1967, ainsi que d’autres membres de l’OTAN en Allemagne, après le départ du Canada de la France.

Lors d’une visite à la salle des souvenirs de la filiale 32 de la Légion royale canadienne, il y a de nombreuses années, j’ai remarqué un article et une exposition de médailles de ce brave soldat. Sa sœur, feu Elizabeth Buckles, et son neveu, le camarade Léandre LeBlanc, se sont souvenus d’une croix que la mère d’Ernest avait reçue de France et qui avait été fabriquée à partir de matériaux provenant d’un bombardier Stirling qui s’était écrasé. 

Les deux Guerres mondiales ont couté la vie à de nombreux soldats canadiens et, malheureusement, les conflits armés existent toujours. À l’heure où les technologies de pointe évoluent rapidement, des vies sont perdues à cause des guerres partout dans le monde. 

Les actes de terrorisme, les armes chimiques biotechnologiques, la guerre contre le terrorisme et même les missions de maintien de la paix font partie du vocabulaire courant et créent toujours une atmosphère chaotique qui étouffe l’humanité et exige une foule de sacrifices. Apprendrons-nous un jour?

Pensez-y…

Guerre d’Afrique du Sud (1899-1902) 

Environ 7 000 Canadiens ont servi, 267 ont donné leur vie.

Première Guerre mondiale (1914-1918)

Environ 650 000 Canadiens ont servi, près de 69 000 ont donné leur vie.

Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

Plus d’un million de Canadiens ont servi dans les Forces armées canadiennes, dans les forces alliées ou dans la marine marchande. Plus de 47 000 y ont laissé leur vie.

Guerre de Corée (1950-1953)

Environ 27 000 Canadiens ont servi, dont 516 ont donné leur vie.