Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
La Société acadienne de Clare (SAC) organise ce projet musical pour le 68ème Festival acadien, mettant en vedette un spectacle entièrement féminin composé d’Acadiennes de divers horizons.
Natalie Robichaud, directrice générale de la SAC, a proposé à l’auteure-compositrice-interprète Vickie Deveau de recruter des musiciennes de la région et de diriger les répétitions dès novembre. « J’avais l’idée de commencer des jams pour attirer les femmes, pour voir qui viendrait, qui serait intéressées », relate Vickie.
Au début, elle envisageait de travailler avec un maximum de sept femmes pour monter un « petit show intime ». En fin de compte, elle a suscité l’intérêt de près de 20 personnes.
L’auteure-compositrice-interprète avoue qu’elle est particulièrement fière de Fleurir en Musique. « Je le fais pour la petite fille en moi, pour être honnête, raconte-t-elle. La petite fille en moi n’a jamais imaginé qu’il y aurait eu de quoi comme ça icette […] j’avais pas cette communauté de musique quand j’étais jeune. »
Avant de former le groupe de musique, elle a mis sur pied de multiples projets pour promouvoir la santé physique et mentale. « C’est poin de quoi de nouveau pour moi […] mais ce projet icette, je comprends que c’est une miette plus grand, affirme la musicienne. Ç’a plus de meaning. »
Vickie a réussi à trouver des gens pour combler tous les rôles, sauf pour ceux au sein de l’équipe technique, faute de candidates dans la région. Elle a donc invité des femmes à faire un jumelage (shadowing) avec des techniciens pour se familiariser avec le rôle.
Sans jugement
Non seulement cet espace permet aux participantes de s’entraider et de s’encourager mutuellement dans leur parcours musical, mais c’est aussi un endroit où elles peuvent être elles-mêmes, comme l’a confié Nicole Boudreau : « C’est un lieu où je me sens libre, confortable et acceptée. »
La comédienne a rejoint le groupe pour améliorer ses compétences en guitare. Grâce à Fleurir en Musique, Nicole est maintenant en mesure de jouer avec les autres membres de sa famille lors des jams musicaux. « Je peux m’asseoir et je peux les suivre, et je n’ai jamais pu faire ça avant, dit-elle, mais c’est parce que je peux venir icette dans un espace où je me sens vraiment à mon aise et où il n’y a pas de jugements, où je peux m’améliorer. »
Nicole mentionne avoir récemment pondu trois chansons, après des années à ne pas avoir touché à la rédaction de poèmes ou de paroles de chanson. « On dirait que ç’a rouvert tout un autre côté de mon cerveau qui était d’une manière endormie. »
Un milieu d’apprentissage
Fleurir en Musique est un collectif de musiciennes de différents niveaux d’apprentissage. Certaines d’entre elles reprennent leur instrument après plusieurs années sans y avoir touché, tandis que d’autres se lancent dans la musique pour la première fois.
Nathalie Boudreau vient d’une famille musicale, mais le décès de ses grands-parents est venu mettre en veilleuse les traditions musicales chez elle. L’espace créé par la coordinatrice du groupe lui a donné la chance de chanter et jouer de la guitare à son gré.
Elle raconte que, lors des premières répétitions, elle était strictement en mode observation. Mais éventuellement, elle a suivi les autres. Nathalie a commencé son parcours en enregistrant sa voix et l’a présentée au groupe, qui a adoré le résultat.
Le groupe lui a permis de sortir de sa coquille et de poursuivre sa passion pour la musique. « Asteure, toute ma semaine, j’attends le jeudi soir, j’attends mon groupe de femmes, j’attends la musique », avoue-t-elle, appréciant particulièrement l’aspect familial du projet.
Le projet ne se limite pas aux adultes. Vickie Deveau mentionne que le groupe prépare aussi un numéro spécial durant lequel un groupe de jeunes filles joueront aux côtés des musiciennes. Quelque 10 filles ont montré un intérêt pour cette initiative.
Fleurir en Musique est financé par Patrimoine canadien (PCH).