Après deux ans de retard, Juste pour rire était de retour pour sa quatrième édition au profit des gens qui aiment rire. Selon la spectatrice Laurie Magnon, « j’ai passé une excellente soirée, j’ai ri, j’ai trouvé ça très drôle et j’aime toujours voir l’humour français arriver à Halifax. »
L’animateur de la soirée, Hughie Batherson, originaire du Cap-Breton, a ouvert le spectacle devant 130 spectateurs qui se réjouissaient de passer une soirée amusante entre amis.
Bien que l’on pense souvent que les humoristes de Juste pour rire sont des Québécois, il y avait aussi la présence de Ryan Doucette, un acteur, humoriste et scénariste acadien de baie Sainte-Marie. Comme à son habitude, il n’a pas manqué l’occasion de faire une remarque humoristique sur la présence du photographe du Courrier de la Nouvelle-Écosse.
Ryan, qui a débuté sa carrière avec la troupe de théâtre Les araignées du boui-boui a depuis conquis les foules dans de nombreuses salles au Canada, aux États-Unis et en France.
Le spectateur Pierre Devalin a déclaré : « C’est génial d’avoir une soirée comme ça, ce n’est pas souvent qu’on a un spectacle comme ça […] en français. Un grand spectacle, j’adore, c’était génial. »
Derrière la scène avec les comédiens
Par chance, j’ai rencontré l’agent de la tournée, François Simard, qui m’a présenté deux grands noms de la scène stand up francophone au Canada. Voici un petit compte-rendu de nos discussions.
L’humoriste chevronné Mario Jean, un comédien de talent bien connu au Québec avec plus de 31 ans de carrière comme humoriste sur scène, à la radio et à la télévision, a le désir de se renouveler, de progresser et de surprendre à nouveau.
Son style unique, polyvalent et rassembleur lui permet d’aborder des thèmes dans lesquels les gens se reconnaissent, tout en les surprenant. Il traite notamment de l’intelligence et de la bêtise humaines, des joies et des peines de la vieillesse, de la surconsommation, de la télévision et de la publicité.
Mario Jean dit : « Je suis plus à l’aise sur scène et dans les théâtres qu’à la télévision, car la dynamique et l’énergie sont différentes. J’ai eu le plaisir d’écrire mes propres trucs et de faire rire les gens toutes les 30 secondes pendant des périodes allant jusqu’à deux heures. J’aime faire passer de beaux messages et obtenir des réactions des gens qui peuvent avoir un impact sur leur vie. »
« Ce genre de spectacle me prend un an à préparer sur des sujets qui s’affirment et à prendre position sur des choses, explique-t-il. Je trouve des points que le public ne connaît pas, c’est comme un grand miroir pour se poser des questions et reconstruire avec un coup de pouce, le bon sentiment sur les petites choses du quotidien.
« J’aime le rendez-vous francophone parce qu’il me permet de voir d’autres personnes sur scène avec des anecdotes et de personnaliser les choses, comme si je connaissais les femmes dans l’audience mieux que je ne connais la mienne. »
L’humoriste Jessica Chartrand a commencé sa carrière à l’âge de trente ans. « J’ai arrêté de me poser des questions et d’avoir peur de me lancer dans la comédie, dit-elle. Je me suis rendu compte que je reconnaissais les choses avant les autres grâces à mon sens de l’observation. En conséquence, cela m’a permis de développer des idées pour faire rire le monde. »
« J’avais l’impression que je devais être sur scène et non pas spectatrice, constate l’humoriste. Au début de ma carrière, j’ai étudié à l’École nationale d’humour de Montréal où j’ai dû apprendre un numéro pendant 12 semaines avant de faire mon premier spectacle. J’aime faire des one liners et des histoires de vie. Cette tournée me donne la chance d’avoir un public captif et de découvrir davantage mon pays. »
« Bien que les débuts d’un humoriste soient très peu rémunérés et prennent beaucoup de temps, j’ai l’intention de faire un spectacle comme vedette unique dans les prochaines années », déclare-t-elle.
L’événement a été possible grâce aux financements du gouvernement du Canada, de Juste pour rire, de la Fondation Dialogue et de Sodec Québec en collaboration avec le Conseil communautaire du Grand-Havre.