le Mercredi 27 septembre 2023
le Vendredi 17 Décembre 2021 10:54 Arts et culture

L’Acadien Ronald Bourgeois reçoit l’Ordre de la Nouvelle-Écosse

Originaire de Chéticamp, Ronald Bourgeois compte plus de 40 ans de carrière dans les secteurs de la chanson, la production d’événements, la production d’émissions télévisuelles, la direction de production, la direction musicale pour la radio commerciale et le développement communautaire acadien.   — Gracieuseté
Originaire de Chéticamp, Ronald Bourgeois compte plus de 40 ans de carrière dans les secteurs de la chanson, la production d’événements, la production d’émissions télévisuelles, la direction de production, la direction musicale pour la radio commerciale et le développement communautaire acadien.  
Gracieuseté
Le gouvernement néo-écossais a annoncé le 7 décembre les cinq récipiendaires de l’Ordre de la Nouvelle-Écosse pour 2021. L’avocat Lee Cohen, l’entrepreneur Saeed El-Darahali, l’activiste autochtone Paula Marshall, la défenseure des droits de l’homme Wanda Robson et l’artiste multidisciplinaire acadien Ronald Bourgeois ont été reconnus pour leur implication au sein de la communauté néo-écossaise. Le Courrier de la Nouvelle-Écosse s’est entretenu avec celui qui compte plus de 40 ans de carrière dans le domaine des arts et de la culture.
L’Acadien Ronald Bourgeois reçoit l’Ordre de la Nouvelle-Écosse
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L’Ordre de la Nouvelle-Écosse, qui célèbre cette année son 20e anniversaire, est « la plus haute distinction accordée par la Province de la Nouvelle-Écosse […] accordée aux personnes qui se sont particulièrement distinguées dans de nombreux domaines et qui ont apporté des contributions durables à la province », peut-on lire dans le communiqué émis par la province.

Le lieutenant-gouverneur de la province, Arthur J. LeBlanc, y affirme être « très impressionné par les personnes nommées membres de l’Ordre de la Nouvelle-Écosse. Leurs réalisations sont remarquables, et ils sont des citoyens exemplaires ».

Sur la page des récipiendaires de 2021, on peut lire qu’« en créant et en promouvant, M. Bourgeois a eu une influence indélébile sur le développement non seulement de la communauté acadienne, mais aussi sur la promotion de l’Acadie dans les sphères régionales, nationales et internationales. Par ses contributions continues à l’art et à la culture, il est un ambassadeur de la communauté acadienne et de la Nouvelle-Écosse dans son ensemble » (traduction libre).

Inspiré par la francophonie minoritaire

Depuis le début de sa carrière dans les années 80 jusqu’à aujourd’hui, Ronald Bourgeois s’est toujours assuré de promouvoir la culture et le vécu des populations acadiennes. 

« Je suis ému et je suis touché. C’est un grand honneur qui n’est pas donné librement. À ce jour, je pense être le second Acadien à obtenir cette distinction. C’est une reconnaissance pour ma carrière plutôt qu’une œuvre et j’en suis reconnaissant », s’exalte-t-il.

Le Courrier de la Nouvelle-Écosse n’a pas été en mesure de confirmer si Ronald Bourgeois est bien le second Acadien à se voir décerner l’Ordre de la Nouvelle-Écosse.

Originaire de Chéticamp, Ronald Bourgeois explique avoir été influencé par la vie et l’histoire des habitants de l’île du Cap-Breton. Bien qu’il dise ne pas produire uniquement de la musique « à sonorités typiquement acadiennes », ses œuvres s’inspirent de sa réalité de francophone en situation minoritaire. 

« J’ai une perception d’un minoritaire francophone vivant dans une petite région acadienne. Ce que j’ai fait avec ma musique, c’est de mettre en avant la perspective humaine au centre de mes textes. Durant ma carrière, je me suis rendu compte que c’est cette sonorité nord-américaine qui plaisait le plus», explique-t-il.

Un désintérêt pour le public anglophone

Au fil de sa carrière, Ronald Bourgeois a toujours priorisé la production de musique en français. 

Ses efforts ont été récompensés en 2018 avec l’obtention du prix Portia White, remis pour la première fois à un Acadien. D’après le site web du prix, il récompense « l’excellence artistique d’un artiste néo-écossais qui a atteint un statut professionnel, une maîtrise et une reconnaissance dans sa discipline au cours d’une carrière soutenue » (traduction libre).

« Quand j’ai commencé à écrire en français, tout me venait plus facilement. De manière générale, le public anglophone ne m’a jamais intéressé et je ne me voyais pas faire carrière en me basant sur ce créneau », déclare Ronald Bourgeois.

La composition de musique francophone lui a aussi permis de poursuivre son apprentissage de la langue française. 

« J’apprends le français en écrivant. J’ai fait la totalité de ma scolarisation dans le milieu anglophone. L’écriture était donc pour moi un moyen d’utiliser ma langue », explique-t-il.

Le chanteur revient aussi sur le fait qu’à ses débuts, l’intérêt pour la musique francophone était quasi immédiat. Les populations voulaient se reconnecter avec la culture acadienne et cela a engendré la popularisation de nombreux artistes acadiens. 

« À Chéticamp, j’étais l’un des tout premiers à écrire en français. Cela donnait une autre perspective de l’évolution de la culture dans la localité. D’avoir quelqu’un qui écrit et qui interprète son monde a permis de présenter notre patrimoine sous un nouveau jour », conclut-il. 

Sur sa page Facebook, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) a indiqué se réjouir de la nomination de Ronald Bourgeois à l’Ordre de la Nouvelle-Écosse et rappelé qu’il a également reçu en 2020 le certificat Léger-Comeau, « plus haute distinction accordée par la communauté acadienne de la Nouvelle-Écosse ».