
Sébastien Dol, directeur des services aux étudiants et de l’internationalisation à l’Université Sainte-Anne.
Farida Agogno
IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl
Sébastien Dol, directeur des services aux étudiants et de l’internationalisation, affirme que les étudiants étrangers rencontrent divers obstacles. Parmi les plus fréquents, le mal du pays est souvent mentionné, lorsque l’éloignement familial devient de plus en plus difficile à supporter.
Luc Tardif, directeur du recrutement international, quant à lui, avance qu’un autre défi est l’adaptation à un environnement rural.
Par exemple, la plupart de ces étudiants viennent de grandes villes, comme Kinshasa (République Démocratique du Congo), Dakar (Sénégal) ou Casablanca (Maroc), et leur arrivée à Pointe-de-l’Église, un lieu qui manque le transport en commun, peut constituer un choc culturel.
Selon M. Tardif, la différence dans le niveau de la chaleur humaine entre les cultures peut accentuer l’isolement chez certains étudiants.
En prenant l’exemple du continent africain, M. Tardif précise que l’accueil est souvent spontané et chaleureux, alors qu’au Canada, établir des relations avec les autres peut prendre plus de temps. Cela peut conduire alors au regroupement entre compatriotes, ce qui peut ralentir l’intégration des étudiants étrangers avec la population locale.

Luc Tardif, directeur du recrutement international à l’Université Sainte-Anne.
M. Tardif et M. Dol confirment également que le climat est un autre défi. Toutefois, les étudiants s’y habituent, sur le long terme.
En parlant de logement, M. Tardif souligne que l’Université Sainte-Anne dispose suffisamment de résidences pour accueillir ces étudiants. Cependant, ceux qui souhaitent vivre hors campus peuvent rencontrer des difficultés à trouver un logement dans la région.
Aussi, ils peuvent se heurter à ces mêmes obstacles à Halifax, où le marché est plus compétitif.
«Malgré tout, la présence des étudiants internationaux est une grande richesse pour notre communauté, selon M. Tardif. Bien que le gouvernement affirme parfois que l’accueil de nombreux immigrants, temporaires ou permanents, aurait contribué à la crise du logement et à l’augmentation des prix, je crois sincèrement que la présence d’étudiants internationaux à l’université apporte énormément.»
L’Université Sainte-Anne collabore avec plusieurs associations pour soutenir l’intégration des étudiants. D’après M. Dol, à Pointe-de-l’Église, la collaboration avec des associations étudiantes facilite l’organisation d’activités et de programmes d’intégration.
M. Tardif précise qu’à Halifax, bien qu’il n’y ait pas d’accords formels, la communauté francophone joue un rôle important pour soutenir les étudiants.
Il dit aussi que la majorité des étudiants internationaux viennent de pays francophones, ce qui limite les défis liés à la maitrise du français.
Au départ, nous pensions être prêts à les recevoir, mais nous avons rapidement réalisé qu’être accueillant et gentil ne suffisait pas toujours à répondre pleinement aux besoins des personnes venant de réalités très différente.
Cependant, l’apprentissage de l’anglais peut constituer un défi important, en particulier pour s’intégrer au marché du travail en Nouvelle-Écosse et au Canada en général.
M. Tardif rappelle qu’en 2007, pour la première fois, la région a accueilli un grand groupe d’étudiants internationaux.
«Au départ, nous pensions être prêts à les recevoir, mais nous avons rapidement réalisé qu’être accueillant et gentil ne suffisait pas toujours à répondre pleinement aux besoins des personnes venant de réalités très différentes», dit-il.
«Depuis, la communauté s’est adaptée, ajoute-t-il. Par exemple, aujourd’hui, on trouve du couscous, des bananes plantains, et d’autres produits qui étaient inexistants ici, il y a 20 ans. Quand je suis arrivé, demander du pesto dans un supermarché [provoquait] l’incompréhension totale.»
Il indique que la communauté a beaucoup changé et s’est enrichie, grâce à cette ouverture sur d’autres cultures.