Farida Agogno
IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl
Le Courrier a contacté le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance et a reçu des commentaires par courriel.
Pour le ministère, l’éducation en français langue première en Nouvelle-Écosse connait une période de transformation importante.
D’une part, le gouvernement provincial a récemment accru ses investissements pour soutenir le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) et renforcer les infrastructures des écoles francophones.
D’autre part, des défis majeurs, notamment la surpopulation dans certaines écoles, suscitent l’inquiétude, en particulier dans la région d’Halifax.
Le ministère confirme que, depuis 2021, le soutien financier du gouvernement de la Nouvelle-Écosse à l’éducation publique en français a augmenté de 12 %.
Cet investissement reflète l’adoption de la première loi provinciale spécifiquement dédiée à l’éducation en français langue première, laquelle vise à garantir la réussite scolaire et le bien-être des élèves acadiens et francophones.
Ces efforts se traduisent par des investissements directs dans les infrastructures. Quelque 15 écoles du CSAP ont bénéficié de projets de réparation depuis 2021, et quatre nouvelles écoles ont été financées.
Parmi ces dernières, une nouvelle école à Larry’s River, l’École Belle-Baie, a été annoncée pour offrir des programmes en français, dans une région qui en était jusqu’à présent dépourvue.
Ces projets illustrent la volonté du gouvernement provincial d’investir dans l’avenir des jeunes acadiens et francophones, en assurant la qualité et l’accessibilité de l’éducation en français langue première.
Cependant, ces avancées ne suffisent pas à répondre aux besoins des communautés acadiennes et francophones.
Diane Racette, présidente du CSAP, précise que la surpopulation dans ses établissements, notamment dans la région d’Halifax, est un problème grandissant.
Elle avance que le CSAP a été consulté en 2022 par le ministère de l’Éducation pour une étude sur la surpopulation. Malgré cette consultation, aucune nouvelle école n’a été annoncée pour répondre spécifiquement à ce problème.
Elle rappelle que les deux projets de construction de deux écoles francophones, celle des Beaux-Marais à Chezzetcook et celle de la péninsule d’Halifax, sont importants, mais cette initiative est de remplacer les anciennes écoles et non de répondre aux besoins grandissant de la surpopulation d’élève dans les écoles.
Face à l’annonce de la province pour la construction de quatre nouvelles écoles dans la Municipalité régionale d’Halifax pour répondre à la croissance de la population, elle indique que cette absence de réponse concrète a laissé la communauté francophone désappointée. «Nous avons été très déçus d’apprendre qu’il n’y avait aucun projet annoncé pour le CSAP», dit-elle.
«Le problème de surpopulation est certainement un grand défi, il n’y a aucun doute. Alors, on a besoin des places pour nos élèves, puis on va continuer à travailler pour aller chercher ces places», ajoute-t-elle.
Dans un communiqué de presse, le CSAP confirme que cette annonce rend la situation plus difficile pour les familles acadiennes et francophones, qui souhaitent offrir à leurs enfants une éducation de qualité en français dans un cadre valorisant leur culture et héritage.
En parallèle, Mme Racette souligne également une autre difficulté: la pénurie d’enseignants francophones. Elle précise que cette problématique affecte l’ensemble du Canada, donc la Nouvelle-Écosse.
«Je sais que c’est une problématique. La direction générale et son équipe en sont conscientes et travaillent là-dessus de façon assez prononcée pour essayer d’aller chercher le personnel dont nos écoles ont besoin», poursuit-elle.
«Le CSAP reste résolu à travailler en collaboration avec ses partenaires provinciaux afin de s’assurer que la planification des écoles et les futurs projets d’immobilisations répondent aux besoins de la communauté acadienne et francophone de la Nouvelle-Écosse», atteste le CSAP dans le même communiqué de presse.