le Mardi 10 décembre 2024
le Jeudi 27 juin 2024 9:00 Actualités politiques

Le vieillissement de la population, un défi pour les régions acadiennes

Le drapeau de l’Acadie. 
 — PHOTO: Les librairies publiques d'Halifax
Le drapeau de l’Acadie.
PHOTO: Les librairies publiques d'Halifax
Le vieillissement de la population acadienne est un enjeu pour la province. Avec une stratégie axée sur l’immigration, la Nouvelle-Écosse cherche à revitaliser ses communautés.
Le vieillissement de la population, un défi pour les régions acadiennes
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Farida Agogno – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse – Atl

Le vieillissement de la population est une tendance nationale. En 2022, environ 18,8 % des Canadiens avaient 65 ans ou plus, selon Statistique Canada. D’après les chiffres de 2021, il y a environ 98 940 personnes dans les communautés acadiennes et francophones pouvant parler le français. 

Outre le vieillissement à l’échelle nationale et un faible taux de fécondité, les zones rurales de la Nouvelle-Écosse se vident de jeunes au profit des villes. Beaucoup quittent les milieux ruraux vers les centres urbains comme Halifax, Montréal et Toronto, en quête de meilleures opportunités.

Pour relever ce défi, la province mise sur l’immigration. D’ici 2060, elle prévoit d’atteindre les deux millions d’habitants. «La Nouvelle-Écosse mise sur une croissance démographique stratégique et régulière. Nous attirons de nouveaux arrivants, qui nous aideront à répondre aux besoins du marché du travail et à assurer la croissance de l’économie», a indiqué l’Office des Affaires acadiennes et Francophonie par courriel. 

«Dans le cadre de cette stratégie, nous accueillons de nouveaux arrivants dans nos communautés rurales et côtières, y compris les collectivités acadiennes et francophones. Tous les comtés de la province ont enregistré une croissance de la population en 2023», ajoute l’Office. 

Véronique Légault, directrice générale du Regroupement des aînés de la Nouvelle-Écosse (RANE).

PHOTO: De gracieuseté -  Véronique Légault

Dans son plan d’action, Croissance de la population francophone de la Nouvelle-Écosse, l’arrivée des immigrants et des migrants interprovinciaux francophones est encouragée pour stimuler la croissance démographique. Ce plan vise également à créer un environnement propice au développement économique. 

Par exemple, en août, la province accueillera le Conseil des ministres sur la francophonie canadienne (CMFC). De plus, un forum sur le développement économique écodurable sera organisé par le Conseil de développement économique de la Nouvelle-Écosse dans le cadre du Congrès mondial acadien. 

Bien que l’immigration soit une solution, l’Office avance aussi qu’en 2022, 795 résidents permanents francophones se sont installés en Nouvelle-Écosse, et en 2023, ce nombre était de 390. 

«Au cours des 10 dernières années, moins de 5 000 personnes parlent le français à la maison. L’immigration francophone n’est pas assez élevée pour freiner cette chute de la population francophone dans la province», a mentionné Jules Chiasson, directeur général de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, dans le rapport 2022-2023 de l’organisme. 

Le vieillissement, une réalité à valoriser

Véronique Legault, directrice générale du Regroupement des aînés de la Nouvelle-Écosse (RANE), a envoyé des commentaires au Courrier

Mme Legault pense que le vieillissement de la population doit être vu sous un autre angle, en valorisant la contribution significative des personnes âgées à la communauté sur le plan social et économique. 

Elle explique que les aînés s’impliquent bénévolement dans diverses organisations locales, aidant à organiser des événements, soutenir des causes sociales et participer à des projets communautaires. «Ils sont souvent des consommateurs actifs dans leur communauté locale. Leur contribution économique se manifeste à travers leurs dépenses quotidiennes, leurs achats locaux, et leur participation dans des services comme les soins de santé», précise-t-elle. 

Pour Mme Legault, les aînés fournissent également un soutien à leurs familles. Leur implication dans la vie familiale est essentielle pour l’équilibre et le bien-être des familles, permettant ainsi aux parents de mieux concilier travail et vie personnelle. 

Grâce à leur expérience et leur sagesse, les aînés jouent souvent un rôle de leadership informel au sein de leur communauté, influençant de manière précieuse les décisions et actions collectives. 

En gros, la directrice générale du RANE soutient qu’en dehors de la croissance démographique, les aînés constituent un groupe social important grâce à leur expérience, leur engagement social, leur activité économique, leur soutien familial et leur rôle informel de mentor.