L’objectif de cette initiative est de favoriser l’intégration des femmes francophones minoritaires, pour que chaque femme puisse y prendre place et de façon indépendante.
Ce ne sont pas seulement des femmes immigrées, mais francophones, racisées, qui peuvent avoir des problèmes de santé, des difficultés à trouver un logement, à avoir accès à l’éducation pour leur famille, et une charge mentale très grande.
Cette stratégie, qui a été faite à l’échelle nationale, s’adresse donc à toutes les femmes en situation minoritaire, y compris en Nouvelle-Écosse, qui luttent au quotidien contre les barrières systémiques auxquelles elles font face.
«Ce ne sont pas seulement des femmes immigrées, mais francophones, racisées, qui peuvent avoir des problèmes de santé, des difficultés à trouver un logement, à avoir accès à l’éducation pour leur famille, et une charge mentale très grande», comme le souligne Nour Enayeh, présidente de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC).
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Elle a été fondée sur des recommandations concrètes, élaborées à partir des témoignages des principales concernées, suivies d’une analyse comparative selon les sexes Plus (ACS +) qui a permis de prendre en compte les différents profils des femmes immigrantes francophones en situation minoritaire, et donc des défis de l’intersectionnalité.
Une étude qui a aussi démontré que chaque région avait ses propres résultats. En ce qui concerne la Nouvelle-Écosse, Mme Enayeh met en évidence des «chiffres assez alarmants.»
En effet, on constate que 47 % des femmes immigrantes francophones en milieu minoritaire ont beaucoup de mal à accéder facilement à un logement (13% de plus que la moyenne nationale), qu’elles sont 30 % à souffrir de discrimination liée à l’origine ethnique en entrepreneuriat (19 % de plus que la moyenne nationale), ou encore que 27 % sont sujettes à des détresses psychologiques et de santé mentale (11 % de plus que la moyenne nationale). «Des chiffres qui démontrent bien la réalité des difficultés des femmes francophones immigrantes.»
Ces problématiques s’expliquent en grande partie par une absence de services publics en français dans la région, des connaissances insuffisantes sur les droits, la lourdeur du parcours d’immigration et du manque d’accompagnement, mais aussi un sentiment d’invisibilité ressenti par nombreuses d’entre elles.
Ces constats montrent d’autant plus l’importance, comme cela est inscrit dans le programme, d’offrir de la formation sur les droits avant et après l’arrivée, de promouvoir une communauté francophone diversifiée et d’ajouter des services francophones, mais aussi de consolider les informations et de renforcer les liens entre les organisations francophones dans la région.
Toutefois, il est à noter que, sur certains niveaux de difficulté, la Nouvelle-Écosse se distingue par rapport à la moyenne nationale, avec des chiffres légèrement moins élevés. Notamment en ce qui concerne la première expérience de travail au Canada ou la reconnaissance de l’expérience de travail du pays d’origine, soit 29 % de moins que la moyenne nationale.
À la suite de l’étude réalisée par l’AFFC, 11 objectifs ont été mis en place dans le but de briser les barrières qui empêchent toutes ces femmes de s’intégrer pleinement au sein de la société canadienne.
Parmi ces derniers se dégage notamment l’importance de proposer des programmes et services adaptés et visibles en français, comme cela a été démontré dans le cas de la Nouvelle-Écosse. «Les femmes ont des besoins spécifiques, surtout quand les femmes sont immigrées et francophones. Des difficultés, par exemple, à trouver un logement, à mettre les enfants à l’école, à trouver un travail, etc.», explique Mme Enayeh.
Mais aussi, la volonté d’inclure les femmes francophones dans les communautés, en créant un environnement plus inclusif et équitable, pour renforcer leurs droits, favoriser leur intégration et leur autonomie économique et sociale.
En somme, cette stratégie vise une approche holistique et inclusive et «atteindra son plein potentiel si chacun d’entre nous y contribue. On a tous un rôle à jouer.»
«Pour bâtir un Canada plus inclusif et prospère, il est essentiel d’adapter nos approches aux réalités des femmes immigrantes. Créer un environnement inclusif et équitable où chaque femme immigrante peut pleinement s’épanouir et contribuer à la vitalité de nos communautés», dit Mme Enayeh.
«Il est important de dire aux femmes qu’elles ne sont pas seules, qu’on les entend et les écoute. La stratégie a été conçue par elles, pour elles, avec elles», conclut-elle.