Participer et intégrer les services de l’université permet d’avoir un effet dans la communauté étudiante, de gagner de l’expérience et de faire plein de rencontres, énumère Yves Kouassi, diplômé en baccalauréat de sciences biologiques à l’Université de Saint-Jean et ancien vice-président des étudiants internationaux au sein de l’Association des universitaires de la Faculté Saint-Jean, à Edmonton, en Alberta.
«Car ce n’est pas en [faisant la même routine de] rentrer à la maison, manger, dormir, étudier, que la vie en tant qu’étudiant international va s’améliorer», ajoute le jeune homme, originaire de la Côte d’Ivoire.
Depuis mars 2023, Yves Kouassi est jeune ambassadeur itinérant de l’Alliance Jeunesse-Famille de l’Alberta society.
Engagement communautaire
Joviale Orlachi Osundu, étudiante à l’Université de Moncton en Travail social, est la présidente de l’Association des Étudiant-e-s Internationaux du Campus Univ. de Moncton. En 2023, elle a été choisie parmi les 23 personnalités marquantes par le journal Acadie Nouvelle.
Elle décrit cette nomination comme la «victoire de la jeunesse immigrante, de la jeunesse canadienne, et d’une jeunesse qui est présente, qui revendique, qui pose des questions et qui veut qu’il y ait des changements».
«[Aujourd’hui] je pense que les jeunes francophones ont besoin de jeunes leadeurs comme eux, qui existent afin qu’ils comprennent qu’on n’a pas besoin nécessairement de parler anglais pour pouvoir défendre des enjeux», dit l’étudiante originaire du Nigéria.
En participant à la vie de son université, Jovial Orlachi Osundu souhaite faire comprendre aux étudiants étrangers qu’il est possible de vivre en français et de profiter de plusieurs opportunités dans un milieu minoritaire.
Nouvelle famille
Jovial Orlachi Osundu n’est pas la seule à s’épanouir en français. Du côté de l’Ontario, à l’Université d’Ottawa, Samar Mohamed Ahmed a débuté son engagement comme directrice des affaires francophones à l’association étudiante de l’École de gestion Telfer.
Pour remercier les étudiants de leur participation, le syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa a organisé, le 24 février, un gala à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs.
Samar Mohamed Ahmed a reçu le prix de l’engagement communautaire. «Nous étions cinq qui ont été nominés et les étudiants ont voté pour moi, c’est une énorme fierté», témoigne-t-elle.
L’étudiante d’Ottawa a commencé par être bénévole dans différents services pendant qu’elle étudiait et travaillait. L’espace entre chaque cours était consacré à sa participation à la vie étudiante, dévoile-t-elle.
L’engagement étudiant «représente ma vie tout simplement, parce que je n’ai pas ma famille ici», dit-elle, émue.
«C’est ces étudiants avec qui j’ai interagi qui deviennent une famille. J’ai pu redéfinir ce qu’était réellement vivre des moments conviviaux.»
Appuyer et défendre la francophonie
Originaire du Djibouti, Samar Mohamed Ahmed a toujours baigné dans un environnement francophone. Sa mère était professeure de français, elle regardait des films en français, confie-t-elle.
En arrivant au Canada, l’étudiante en gestion internationale s’informe sur l’histoire des francophones au pays. Il devient indispensable pour elle de mettre les francophonies canadiennes au cœur de ses revendications.
«La francophonie représente mon identité, alors au-delà d’être femme, au-delà d’[être] noire, au-delà d’être tout ceci, la francophonie fait partie d’un environnement dans lequel j’ai grandi», déclare-t-elle.
Être engagé comme étudiant international, c’est aussi aider les nouveaux arrivants francophones à s’intégrer plus facilement, remarque Yves Kouassi. «Pour quelqu’un qui quitte par exemple l’Afrique ou bien l’Asie, rentrer ici, au Canada, c’est embrasser un autre système.»
Yves Kouassi et son équipe organisaient des activités et des évènements pour permettre aux étudiants de se rencontrer et de faire du réseautage.
Quand il était membre de L’Association des universitaires, ils écoutaient les préoccupations et les inquiétudes des étudiants. La plupart du temps, c’était sur «les conditions de vie invivable, en parlant des [frais] de scolarités», précise-t-il.
Réseautage et opportunités
Jovial Orlachi Osundu et Samar Mohamed Ahmed soulignent toutefois qu’il faut être bien organisé et savoir gérer son temps pour se lancer dans de telles aventures, car il ne faut pas négliger ses études, puisque c’est pour cette raison qu’ils sont là, ajoute Samar Mohamed Ahmed.
Être active à l’université donne le sentiment à l’étudiante d’Ottawa de faire quelque chose «d’utile et d’amusant». «Je rencontre du monde incroyable.»
Samar Mohamed Ahmed était au départ une étudiante plutôt réservée et ne connaissait pas encore son plein potentiel, confie-t-elle. En s’impliquant, elle a découvert qu’elle était «capable de prendre des postes avec des responsabilités». «Le fait de ne pas le faire m’avait gardé dans une bulle qui me semblait tout simplement étouffante.»
Les nombreuses heures de bénévolat de l’étudiante lui ont permis d’agrandir son cercle et de trouver des offres d’emplois qui se rapprochent davantage de ses intérêts.
Elle est actuellement superviseure d’évènements au Centre d’administration des clubs pour le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa et ambassadrice au Centre des carrières de la faculté de gestion de Telfer.
Samar Mohamed Ahmed encourage quant à elle les étudiants à s’impliquer comme elle le fait actuellement. «Parce que c’est quelque chose qui a vraiment changé ma vie universitaire.»