Alors qu’il était accompagné de l’ancienne ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, à Dieppe, au Nouveau-Brunswick, le ministre actuel, Randy Boissonnault, a annoncé le 1er mars une bonification du financement de base accordé aux organismes communautaires.
Trois-cents-huit organismes recevront une augmentation de 12,5 % de leur financement pour l’année financière 2023-2024.
«Je suis heureux de voir le financement record se concrétiser sur le terrain et faire une différence pour les Canadiens et Canadiennes», a déclaré le ministre des Langues officielles.
Ce financement tant attendu découle du Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028, dévoilé le 26 avril 2023.
«Il permet au gouvernement du Canada d’appuyer des initiatives qui touchent l’immigration francophone, le développement économique, l’éducation, la justice, la santé, les arts et la culture», détaille Patrimoine canadien dans un communiqué de presse.
Un peu de répit pour les organismes
Ce financement amène un vent de répit pour Marie-Christine Morin, directrice générale de la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF), car, selon elle, ces organismes ont «historiquement été pour la plupart sous-financés».
«Oui, c’est bienvenu parce que, évidemment, on connait une hausse galopante des couts, une situation qui est inflationniste présentement, il y a une pénurie de main-d’œuvre, etc., énumère la directrice. Le secteur artistique culturel a encore peine à se remettre d’une pandémie où les activités ont été arrêtées complètement.»
Dans cette optique, elle croit que le financement fédéral permettra aux organismes, entre autres, de faire face à l’augmentation du cout de la vie, d’offrir de meilleures conditions de travail à leurs employés ainsi que d’accroitre leurs services et leurs activités.
Même son de cloche chez le responsable des communications et du plaidoyer à La Boussole, Aurélien Derozier. D’après lui, la bonification viendra soulager «un peu» la pression sur les finances que subit cet organisme de bienfaisance basé à Vancouver, en Colombie-Britannique.
En plus de l’inflation et des problèmes socioéconomiques auxquels font face les Canadiens, les subventions qui avaient été octroyées pendant la pandémie ont pris fin cette année. La pression économique est alors très forte sur La Boussole.
«La philosophie derrière cette [annonce], on l’a appuyée favorablement et c’est plutôt pertinent», soutient Aurélien Derozier.
«Ça ne va pas forcément permettre de répondre à tous les besoins»
Mais pour le responsable, bien que cette augmentation soit bienvenue, elle reste toutefois insuffisante. «La pression est tellement grande que, malgré l’enveloppe qui a été attribuée, ça ne va pas forcément permettre de répondre à tous les besoins.»
Les exigences économiques demeurent importantes dans toutes les sphères, que ça soit au niveau du recrutement, de la rétention, du cout du loyer, du cout des ressources ou même dans les services offerts aux clients.
«En parallèle [il y a] une augmentation des demandes, et de plus en plus de personnes sont en situation de précarité», explique-t-il.
La Boussole a vu une augmentation de plus de 30 % des personnes qui font appel à leurs services. «La situation ne s’améliore pas, se désole Aurélien Derozier. On fait des projections et on va avoir plus de demandes, plus de besoins.»
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Possible augmentation jusqu’à 25 %
Randy Boissonnault a affirmé que cette bonification pourrait atteindre jusqu’à 25 % pour des projets jugés novateurs.
Par ailleurs, le ministre a aussi ajouté qu’une partie du financement pourrait être utilisée pour subventionner d’autres organismes communautaires dans les années à venir.
NDLR : Parmi les organismes qui bénéficieront de cette première part du gâteau, on retrouve Réseau.Presse, éditeur de Francopresse.