le Samedi 14 septembre 2024
le Mardi 13 août 2024 9:00 Nos communautés - Clare

Le premier visionnement du documentaire Trécarré

Les gens de Clare et d’ailleurs étaient au rendez-vous, le 11 aout, pour l’avant-première de Trécarré : À la source du son de la Baie Sainte-Marie.  — Crédit : CONGRÈS MONDIAL ACADIEN - STEVE CARON
Les gens de Clare et d’ailleurs étaient au rendez-vous, le 11 aout, pour l’avant-première de Trécarré : À la source du son de la Baie Sainte-Marie.
Crédit : CONGRÈS MONDIAL ACADIEN - STEVE CARON
À temps pour le Congrès mondial acadien 2024, la réalisatrice Natalie Robichaud a présenté son premier documentaire, Trécarré : À la source du son de la Baie Sainte-Marie, lors d'une séance spéciale, le 11 aout dernier, à la salle Marc-Lescarbot.
Le premier visionnement du documentaire Trécarré
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La cinéaste Natalie Robichaud lors d’une période de questions. 

PHOTO : CONGRÈS MONDIAL ACADIEN - STEVE CARON

Trécarré, une histoire sur l’histoire des familles musicales des villages de Bangor, Saulnierville Station et Pipe Town, a pour but de souligner l’importance et l’influence des grandes familles musicales de la Baie Sainte-Marie. 

Ce sera une découverte pour les gens d’ailleurs, mais aussi les gens de Clare, qui ne sont pas au courant du fait que la grande majorité des musiciens de Clare viennent du Trécarré, précise Mme Robichaud. 

«J’espère que ça les fait réaliser qu’ils font partie de quelque chose de spécial, dit-elle, pis que ça les encourage à jouer encore.» 

Elle a raconté à la foule dimanche que ce documentaire est le projet dont elle est le plus fière, car il s’agit d’une histoire qui, dit-elle, devait être racontée. 

À lire aussi : « Trécarré », un documentaire sur l’histoire de la musique de la Baie

Trécarré : À la source du son de la Baie Sainte-Marie, un métrage de 30 minutes, a été dévoilé le 11 aout dans le cadre du CMA 2024. 

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À ne pas tenir pour acquis

Natalie Robichaud a construit son récit autour d’une ligne de temps, qui débute dans les années 1940, où les jeunes se cachaient pour jouer de la musique, et se termine en 2023 avec Michael Saulnier de Peanut Butter Sunday, au Festival d’été de Québec. 

Elle a interviewé des ainé(e)s ayant grandi dans la région, qui lui ont raconté des histoires liées au Trécarré, ainsi que des plus jeunes qui parlent de l’évolution de la musique acadienne de Clare et les facteurs qui influencent leurs œuvres. 

«C’est une grosse variété de personnes», précise la réalisatrice. La majorité des protagonistes sont des hommes, ajoute-t-elle, car la plupart des musiciens du Trécarré sont des hommes, mais elle a essayé d’inclure le plus de témoignages de femmes possible dans son projet. 

Elle souhaite que son documentaire puisse, d’une part, valoriser les musiciens qui vivent de leur art, mais aussi, d’autre part, mettre en lumière les gens de tous les jours, les charpentiers, les conducteurs d’autobus, etc., «qui sont aussi bons». 

Elle aimerait aussi que les jeunes constatent l’importance de ce patrimoine, que l’identité musicale de la région de Clare n’est pas donnée et gagnée pour le futur. 

Mme Robichaud pointe qu’il y a moins de jeunes aujourd’hui dans la région et que parmi cette population, peu d’entre eux sont en train de jouer de la musique. «C’est quoi le futur du Trécarré pis c’est quoi le futur de notre identité musicale, de la Baie?», s’interroge-t-elle.  

Éventuellement, elle envisage de présenter son film aux jeunes et à ses homologues et faire une tournée des communautés acadiennes de la province, en partie pour inspirer les gens à explorer la cinématographie, comme elle l’a fait. 

Natalie Robichaud s’adresse à la foule.

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Après le tournage

Depuis octobre, la production de l’Office national du film (ONF) s’est focalisée sur le montage et les sous-titrages, mais aussi sur les photos de production et le marketing en vue de boucler le projet. 

Il y avait aussi la question des droits d’auteurs pour les chansons qui sont jouées par les musiciens dans le film. En tournant le documentaire, Natalie Robichaud n’a pas pensé à cet aspect de production, avoue-t-elle, et il a donc fallu négocier en aval la libération de ces droits. 

C’est une leçon apprise, mais en même temps, ça a permis de réaliser un film dont la cinéaste est très fière, avec une grande diversité musicale. «Si j’avais su ou pensé à ça, j’aurais dit aux boys de faire des tunes plus traditionnelles […] ça aurait peut être changé mon film. Maintenant, mon film est tellement riche parce que je me suis point limité.» 

Mme Robichaud confie qu’elle a trouvé son médium artistique à travers la réalisation de son projet et que d’autres idées de documentaires commencent déjà à mijoter dans sa tête. 

«Moi, je veux travailler le film pour répondre à des questions, précise-t-elle. Comme travailleuse communautaire, pour moi, c’est un outil. J’ai toujours une lentille de développement communautaire. So, le film pour moi peut être une façon de solutionner des problèmes ou de raconter une histoire pour apporter de la sensibilisation sur un sujet.» 

La projection du 11 aout était la version du film avec un sous-titrage en anglais, pour rendre le documentaire accessible aux anglophones. 

Trécarré : À la source du son de la Baie Sainte-Marie sera présenté à Moncton, en novembre, lors du Festival international du cinéma francophone en Acadie. 

Ce sera la première officielle du film, qui sera le film phare des Rendez-vous de la Francophonie 2025. Mme Robichaud aura la chance de sortir de la province pour présenter son film aux autres communautés francophones du pays. La deuxième séance spéciale pour l’avant-première du documentaire sera le 16 aout, de nouveau à la salle Marc-Lescarbot. 

Après la projection, des musiciens locaux qui faisaient partie du documentaire, entre autres Johnny Comeau et Kenneth Saulnier, ont performé pour une demi-heure. La prestation s’est terminée par une interprétation de la chanson bien connue, «Vivre à la Baie».

PHOTO : CONGRÈS MONDIAL ACADIEN - STEVE CARON