Jean-Philippe Giroux – IJL – Réseau.Presse – Le Courrier de la Nouvelle-Écosse
Le Courrier s’est entretenu avec Mme Douglas pour discuter de son parcours et des projets à venir au Conseil des Arts de la Baie (CAB).
JP : Parlez-moi de vos expériences dans le domaine des arts. D’où viennent votre amour et votre respect pour les arts ?
LD : J’ai toujours œuvré dans les arts. Ma mère a fait beaucoup de différentes choses dans sa vie, mais pour une période, elle était artiste peintre. Quand j’ai grandi, je savais que ma mère dessinait mieux que moi. Moi, je dessinais un peu mieux que ma sœur ! Mais c’est seulement au secondaire que j’ai compris que, en effet, c’est pas tout le monde qui a cette habileté-là. […] Quand chuis allé au cégep, j’ai étudié les beaux-arts pis c’est à ce moment-là que ça [s’est] vraiment concrétisé.
[…] Chuis allé à l’Université Concordia étudier en arts. Quand j’étais à Concordia, je me suis vraiment spécialisé en estampe, en eau-forte, en gravure, en sérigraphie, toutes ces choses-là. Et ça, ça continue d’être un de mes coups de cœur en termes de technique.
[…] J’ai travaillé pour 10 ans en arts comme artiste exposante et j’ai aussi travaillé pour d’autres artistes comme assistante, qui m’a donné beaucoup de bonnes ressources. J’ai beaucoup appris.
JP : Selon vous, comment est-ce que vos expériences antérieures vont influencer votre travail au CAB ?
LD : D’un côté, j’apporte beaucoup d’expérience assez concrète pour le poste, qui est plus administratif […] Je suis consciente aussi qu’il faut toujours que je me rappelle que j’ai un mandat des membres que je dois [respecter], être certain d’aller toujours dire, « bon, qu’est-ce que vous voulez que je fasse, c’est quoi les directions que vous voulez prendre pour votre centre ? » Pas juste ce que moi je veux.
JP : Quels sont vos rêves pour le CAB en 2024 ? Avez-vous déjà des idées ?
LD : Il y a le Congrès mondial acadien qui s’en vient à l’été. Alors, il y a beaucoup de choses [l’année prochaine] qui vont être axées sur nos préparations pour le Congrès, parce qu’on va avoir une expo […] C’est ça qu’on va faire en premier, mais un de mes rêves, c’est de vraiment améliorer, bonifier pis rendre le centre de La Manivelle plus actif parce que, pour l’instant, il y a des équipements, il y a la presse et je crois qu’il y a des artistes qui l’utilisent, mais c’est souvent la linogravure ou le monotype, des techniques assez simples parce qu’il n’y a pas de formations dans les autres techniques.
Il y a tout l’équipement pour faire la sérigraphie, mais je pense qu’il y a personne qui s’y connait là-dedans. Moi, mon préféré, c’est l’estampe, le etching (eau-forte) […] Je veux éventuellement installer un système qui utilise l’électricité; c’est un faible courant DC qu’on utilise pour graver les plaques.
[…] Ça implique aussi de donner plus de cours ! De commencer une série de cours sur les estampes, sur les différentes techniques.
JP : Vous avez mentionné que vous avez « beaucoup à apprendre au sujet des arts et des artistes dans Clare ». Qu’est-ce que vous souhaitez apprendre d’eux ?
LD : C’est d’apprendre qui sont les artistes de la Baie, qu’est-ce qu’ils font […] de connaitre c’est qui, les personnes-ressources dans la communauté, c’est qui les personnes qui seraient intéressées à certaines choses et aussi de savoir c’est quoi [les intérêts des gens] parce si on commence à donner des cours ou changer les choses qui sont disponibles à La Manivelle, ben, c’est quoi que les gens du coin aiment et qui ont besoin ? Les lacunes qu’il faut combler ? Aussi, on peut toujours apprendre des autres artistes.
JP : Comment souhaitez-vous travailler avec les élèves et les débutants pour les encourager à poursuivre leur passion ?
LD : J’ai des grandes et petites ambitions, de ce côté-là. Petites ambitions, c’est les cours qu’on donne; ça peut être axé sur différentes sections du public. Il y a des petites techniques très simples que ça peut être pour des étudiants du primaire, des petites techniques de peinture et même d’estampe. […] [Au] Conseil des Arts de la Baie, on peut devenir membre, mais aussi membre étudiant. C’est ouvert aux jeunes qui veulent être membre.
[…] Je suis consciente qu’on est vraiment « au bout du monde » un peu. On est loin de toutes ces choses dont je parlais avant, d’universités et de collèges qui donnent des cours d’art. Alors, on doit faire un peu tout par nous même et, peut-être un jour, ça serait d’offrir des cours de base [en] peinture, dessin, sculpture, histoire de l’art. De donner un mini certificat ou quelque-chose que les jeunes du coin pourraient suivre, qui leur donneraient un tremplin pour leur admission à l’université. Qu’ils ne partent pas à zéro sur certaines choses.
JP : Avec le CMA 2024 qui arrive bientôt, avez-vous des projets précis que vous souhaitez réaliser ?
LD : On a une couple de choses qu’on planifie […] Une expo de groupe des membres. Probablement aussi un marché, un peu comme l’Art des dimanches, une façon de faire rayonner les œuvres, de faire des ventes pour les artistes, qui va probablement être sur le site du Congrès
[…] Il y a aussi un projet d’art public sur les lignes à hardes. Je sais pas encore comment ça va se concrétiser, mais c’est l’idée d’avoir des choses qui seront visibles du bord de la route […] Et peut-être avoir des petites expos satellites. On va aller visiter l’église Saint-Bernard, parce qu’on va peut-être avoir une expo dans la sacristie.
Il y a beaucoup de choses ! On est encore loin. Il y a encore neuf mois avant que tout doit être finalisé. Il y a des choses qui vont peut-être prendre plus de place que d’autres, alors, on travaille là-dessus. Mais c’est certain que c’est une magnifique occasion d’avoir une visibilité pour ce qu’on fait pis que les gens puissent être fiers des arts et des artistes.