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le Mardi 12 Décembre 2023 11:00 Nos communautés - Clare

Un retour sur la vie de Gerald Comeau, ancien député et sénateur acadien

  PHOTO : meteghanfuneralhome.ca
PHOTO : meteghanfuneralhome.ca
Le milieu acadien a appris avec tristesse le décès de l’ancien député et sénateur acadien Gerald Comeau, le lundi 4 décembre. Le natif de Meteghan Station a succombé à 77 ans à l’Hôpital régional de Yarmouth, après avoir souffert d’une longue et douloureuse maladie.
Un retour sur la vie de Gerald Comeau, ancien député et sénateur acadien
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Né le 1er février 1946, M. Comeau fut un comptable de profession. Le septuagénaire a eu une carrière de plus de trente ans en politique. Il faut remonter à 1984, lorsqu’il a pourvu son premier poste de député progressiste-conservateur. Il a gardé ce poste jusqu’en 1988. 

Après son mandat de député, M. Comeau a été nommé sénateur par le premier ministre conservateur Brian Mulroney, en 1990, un poste qu’il a gardé pendant plus de 20 ans jusqu’à ce qu’il soit reconnu selon plus d’un comme un sénateur vétéran. 

C’est en novembre 2013, à la suite d’un point de presse, que  M. Comeau a annoncé sa retraite après avoir servi son pays pendant environ 30 ans. Selon l’ancien sénateur, les voyages aller-retour entre la Nouvelle-Écosse et Ottawa sont si fatigants qu’il était temps pour lui de tourner la page.

Après la retraite de M. Comeau, les Acadiens de la Nouvelle-Écosse ont attendu 10 ans avant d’avoir un autre représentant au Sénat canadien. C’est l’avocat Réjean Aucoin qui lui a succédé en octobre dernier. 

Si le premier ministre Justin Trudeau a procédé à la nomination de cinq nouveaux sénateurs de la Nouvelle-Écosse entre 2016 et 2018, aucun d’entre eux n’avait les origines acadiennes. 

En effet, M. Comeau a marqué de façon indélébile son passage au Sénat canadien. En tant que sénateur, il a été président du comité de régie interne du Sénat. D’ailleurs, pendant sa présidence, il a été l’un des responsables des procédures à l’encontre de plusieurs sénateurs impliqués dans un scandale de dépenses. Il a aussi siégé au comité des Pêches et des Océans ainsi que celui des Langues officielles. 

Outre le chapeau d’homme politique, M. Comeau a été reconnu comme éducateur et défenseur des communautés francophones minoritaires au Canada. Il est détenteur d’un baccalauréat en Commerce de l’Université Sainte-Anne (USA) et d’une maitrise en administration de l’Université de Moncton.

M. Comeau a fait ses premières armes comme éducateur et comptable à l’USA. Il était aussi une figure de proue dans les manifestations étudiantes, qui avaient empêché le gouvernement provincial de déménager Sainte-Anne à Yarmouth en 1968. 

En 2002, le natif de la Baie Sainte-Marie a reçu le titre de chevalier de l’Ordre de la pléiade de la France en raison de son implication et de son dynamisme en faveur des communautés minoritaires francophones au Canada.

M. Comeau s’est impliqué à titre de conseiller et consultant, voire bénévole, dans plusieurs activités en Nouvelle-Écosse pour la préservation de plusieurs sites, dont le moulin de Bangor et l’église Sainte-Marie. Après sa retraite au Sénat, il a été membre de plusieurs organismes locaux.

La mort de M. Comeau fait parler dans le milieu acadien, notamment à la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE). « Monsieur Comeau était passionné par son travail de politicien au service de sa communauté et de la communauté acadienne et francophone du Canada. Il a souvent appuyé la Fédération acadienne dans ses projets pour le développement de la communauté acadienne de la Nouvelle-Écosse », peut-on lire dans le communiqué de la Fédération. 

Jules Chiasson, directeur général de la FANE, raconte que M. Comeau était régulièrement présent aux Assemblées générales annuelles de la FANE. L’USA, le Sénat canadien et d’autres institutions ont aussi salué son départ. 

Le samedi 9 décembre, le jour des funérailles de M. Comeau, le drapeau du Canada était en berne sur la Tour de la Paix, le siège du Parlement du Canada.  Des services funéraires ont eu lieu à l’église Sacré-Cœur de Saulnierville. 

Il convient de souligner que la tradition à instaurer un sénateur d’origine acadienne de la Nouvelle-Écosse au Sénat du Canada vient de Wilfrid Laurier,  qui fut le septième premier ministre du Canada, de 1896 à 1911, et, du même coup, le premier francophone à accéder à ce poste.