C’est en ce sens que plusieurs chercheures et chercheurs viennent de publier Quelques échos littéraires du 11 septembre 2001.
« L’ouvrage est à l’origine d’un projet de recherche intitulé Les échos du 11 septembre 2001 dans les imaginaires sociaux au Canada, que je mène avec Chantal White et Stéphanie Chouinard, du Collège militaire royal du Canada à Kingston, précise Jimmy Thibeault, directeur de l’ouvrage collectif. L’idée des échos renvoie à l’idée qu’on retrouve une résonance des événements du 11 septembre dans la manière qu’on s’est représenté le monde dans les années qui ont suivi. »
Il importe de souligner que le contenu de l’ouvrage ne porte pas exclusivement sur les attentats du 11 septembre. « Il y a certainement des marques évidentes, des références directes aux événements, mais nous nous intéressons plutôt à l’intégration d’une manière de percevoir le monde dans notre perception, mais de manière plus subtile, moins directement liée aux événements », précise M. Thibeault.
Le projet d’ouvrage en question connait son début en août 2019. Cependant, en raison de la pandémie, il a pris du temps pour se matérialiser. Toutefois, puisqu’à quelque chose malheur est bon, cette longue période a permis aux auteurs de donner plus d’ampleur à ce projet de recherche, grâce aux heures supplémentaires qui leur ont été accordées.
Le projet en question a commencé en 2021 et durera jusqu’en 2026, mentionne le directeur.
Questionné sur l’inspiration de ce projet, le professeur titulaire de Sainte-Anne s’exprime ainsi : « Le projet vient du constat que plusieurs romans québécois du début des années 2000 portaient en filigrane des traces du 11 septembre. Parfois, c’est très subtil. Le roman par exemple se termine un peu avant septembre 2001, comme dans Tarmac de Nicolas Dickner ou La fiancée américaine de Éric Dupont, ou encore il y a une référence rapide à l’événement, comme dans Le Ciel de Bay-City de Catherine Mavrikakis. »
« Chaque fois, la référence était logique avec la thématique du texte, précise-t-il. L’événement était un bruit de fond, qui semblait remonter à un impact dans le passé dont [on] entendait encore les échos. »
« L’ouvrage se divise en trois grandes parties qui correspondent à une manière dont le 11 septembre a influencé notre manière de percevoir le monde, déclare le directeur. La première partie explore la relecture de l’histoire dans le sillage du 11 septembre. La deuxième partie s’intéresse à la représentation d’un imaginaire de la fin à travers les images du 11 septembre et la dernière partie explore comment le 11 septembre a pu influencer le rapport à l’autre ».
Selon M. Thibeault, chaque texte s’intéresse à un élément particulier du discours dans l’imaginaire. « L’ouvrage amène un éclairage intéressant sur le 11 septembre en s’intéressant davantage à comment les événements se sont infiltrés dans nos imaginaires. On a déjà étudié l’imaginaire du 11 septembre. L’ouvrage invite à explorer les imaginaires contemporains dans le sillage des événements. On pourrait dire de lire le monde contemporain à l’ombre des tours jumelles. »
Ce projet est le résultat final d’un travail de multiples mains. Après être piqué par l’envie de rédiger un tel ouvrage, M. Thibeault a invité d’autres chercheurs et chercheuses à explorer l’idée. Il s’agit de Bertrand Gervais, Chantal White, Désiré Nyela, Robert Dion, François Paré, Jean Morency et Hélène Destrempes.
Outre les auteur-e-s susmentionné-e-s, plusieurs assistantes de recherche ont travaillé à la mise en page des textes.
À noter que M. Thibeault est professeur titulaire de langue et de littérature à l’Université Sainte-Anne et ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études acadiennes et francophones de la même institution, de 2013 à 2023.